Malgré son titre, Casanova n'est pas une biographie du célèbre aventurier et séducteur vénitien, mais bel et bien un comics de SF écrit par Matt Fraction, scénariste chez Marvel qui signe ici un "creator-owned", une série dont il est le propriétaire et créateur, un projet personnel. Pour l'illustration, il est accompagné de Gabriel Ba qu'on a croisé sur "Umbrella Academy" et Fàbio Moon, frère du précédent avec qui il a signé "Daytripper".

 

Le Casanova dont il est question ici est un travailleur indépendant comme il aime à se définir, n'hésitant pas à commettre divers méfaits pour gagner sa vie. Son père est le directeur d'E.M.P.I.R.E., une agence luttant contre les organisations criminels les plus puissantes qui existent et sa soeur était leur meilleure agente. Cette dernière a en effet été assassinée et le conflit jusqu'ici réprimé entre le père et le fils va prendre des proportions démesurées.

Permettant à l'un de leur principaux ennemis de faire un clone du bras droit de son père, Casanova va croiser le chemin de Newman Xeno, un méchant aux moyens illimités et bien décidé à en faire baver à E.M.P.I.R.E. Pour cela, il est prêt à utiliser Casanova et l'un de ses meilleurs agents : Zephyr, la soeur de Casanova ! Enfin, il s'agit de sa soeur jumelle maléfique venue d'une autre dimension où Casanova travaille main dans la main avec son père. Une occasion d'infiltré l'organisation.

Le premier bon point de cette série est son univers mélangeant espionnage et dimension parallèle improbable croisement entre de l'espionnage de série B et de la science-fiction tendance pulp, l'un des méchant étant une tête géante possédant trois paires d'oeil tandis qu'un autre fabrique des robots à l'apparence de jeunes femmes lui permettant d'assouvir ses fantasmes ! Des ennemis que va devoir infiltrer Casanova, officiellement pour contrecarrer leur plan.

Le deuxième bon point est le dessin et l'ambiance très psychédélique et seventies que propose les auteurs. L'ambiance est ainsi très rock et on y trouve du sexe autant que de la violence, le tout servi par des couleurs prolongeant cette atmosphère surprenante, apportant une sorte de légèreté à une histoire pourtant loin de l'être, puisqu'il y est question de trahisons, de meurtres de complots et d'autres joyeusetés.

Le troisième et dernier bon point sont les histoires puisque Casanova se retrouve avec une mission d'infiltration à chaque chapitre et la contre-mission qui va avec, mais c'est sans compter qu'il n'en fait qu'à sa tête et va souvent appliquer ses propres règles, C'est donc très fun et ça ne s'embarrasse d'aucune crédibilité. C'est aux lecteurs d'accepter ou non cet état de fait et de rentre dans les aventures de Casanova Quin.

Et c'est là qu'il y a rupture ou non avec le lecteur. Malheureusement, cela a été mon cas, j'ai eu du mal à apprécier l'histoire d'ue agent secret de la dimension 109 qui va s'en aller régler son complexe d'oedipe avec son père de la dimension 119. Il doit bien y avoir une logique, mais elle m'échappe complètement. Du coup, il n'y a plus que des histoires d'espionnages frappa-dingues qui se suivent avec un minimum de continuité.

 

En conclusion, ce premier tome de Casanova est surprenant, mais aussi très classique et l'on ne tarde pas à se rendre compte qu'on est plutôt en terrain connu avec des récits qui, entre la SF et l'espionnage, ont été mainte fois raconté. Pour son premier titre en dehors de DC comics et Vertigo, Urban Comics a prix des risques et publié une série sortant un minimum des sentiers battus et l'on espère qu'il en sera ainsi pour la suite.

 

Note : 5/10

 

Stegg

 

A propos de comics :

 

- Site de Matt Fraction : http://mattfraction.com/

- Site de Fabio Moon et Gabriel Bà : http://fabioandgabriel.blogspot.fr/

- Site de Cris Peter : http://crispeterdigitalcolors.wordpress.com/

- Site de l'éditeur : http://www.urban-comics.com/