Hunt, The
Genre: Survival , Thriller , Action
Année: 2010
Pays d'origine: France
Réalisateur: Thomas Szczepanski
Casting:
Jellali Mouina, Sarah Lucide, Michel Coste, Frédéric Sassine, Nima Rafighi, Lucie Quintard...
 

La chasse du comte Zaroff (The Most Dangerous Game, d'Irving Pichel et Ernest B. Schoedsack) fait partie de ces classiques du Septième Art ayant inspiré au cours des décennies bon nombre de réalisateurs et, de ce fait, engendré des œuvres qui reprenaient le thème central du film. Pour le meilleur, et parfois pour le pire, on peut citer, par ordre chronologique : La comtesse perverse, La chasse sanglante (Open Season), Les week-ends maléfiques du comte Zaroff, Les traqués de l'an 2000 (Turkey Shoot), Esclaves du futur (Slave Girls from Beyond Infinity), "Chasse à l'homme" (Hard Target), "Que la chasse commence" (Surviving the Game), "Tender Flesh" (encore ce bon vieux Jess Franco) et plus récemment Wilderness. Dans cette liste, on trouve donc un peu de tout, de la bonne série B jusqu'au Z assumé, en passant par le détournement érotique et même la parodie.
Et puis voilà que le cinéma de genre français, qui essaie tant bien que mal de survivre dans un contexte économique désastreux, relance à nouveau le "syndrome de Zaroff", par le biais d'un jeune réalisateur, Thomas Szczepanski (celui dont le nom rapporte beaucoup au scrabble).

 

 

Thomas (appelons-le par son prénom), déjà auteur d'un "Mama Lova", prend avec The Hunt un virage radical, s'essayant cette fois au film d'action pur et dur. A la fois thriller et survival, The Hunt emprunte autant au classique de Pichel et Schoedsack qu'à la série des "Hostel" d'Eli Roth. En effet, nous avons ici un jeune reporter (bossant pour un journal à scandales), Alex, se retrouvant mêlé à une organisation criminelle qui kidnappe des SDF, les torture en leur arrachant la langue, avant de les livrer en pâture à des gens riches qui paient très cher la possibilité de pouvoir les traquer et les tuer.
Concrètement, les victimes sont lâchées dans la nature. Elles prennent un peu d'avance, affaiblies, livrées à elles-mêmes, sans points de repères, et sans arme évidemment. Les chasseurs partent ensuite, armés quant à eux d'un arc et d'un poignard, munis d'une carte et d'une boussole. L'originalité, dans The Hunt, tient au fait que les traqués portent sur eux l'une des "mises" des différents traqueurs (la mise est une somme d'argent exigée par l'organisateur du "jeu" pour accréditer la participation). De ce fait, plus un chasseur tue de victimes, plus il récupère d'argent (celui-ci est dans une boite fermée par un code tatoué sur la nuque de la victime, la boite étant menottée au poignet de la "proie"). Choisir des SDF n'est évidemment pas innocent, car leur disparition passera inaperçue et ne risquera pas de déclencher une enquête de police.

 

 

Le scénario a été rédigé par Thomas S. et François Gaillard, metteur en scène de Blackaria et de "Last Caress". Il a d'ailleurs amené sur ce projet une partie de son "équipe", comme David Scherer pour les effets spéciaux, qui avait déjà travaillé sur les deux films de Gaillard, mais aussi sur "Poultrygeist", "La nuit des horloges" et Ouvert 24/7. On retrouve également dans The Hunt Anna Naigeon, en tant que directeur de la photographie, tout comme dans Blackaria et "Last Caress" (où elle est également actrice). Pour rester dans ce cadre familier, une partie de la musique a été confiée à Double Dragon. De même, Frédéric Sassine, qui jouait le psychiatre dans Blackaria, incarne ici un tenancier de sex-shop ; Michel Coste est également de la partie, tenant ici le sale rôle du châtelain organisant les chasses à l'homme, et Christophe Robin, coréalisateur de Blackaria, joue aussi un petit rôle.

 

 

Bref, c'est en quelque sorte une histoire de famille, chacun tentant d'apporter son savoir faire, et de faire preuve de système D dans la mesure où, comme toujours, le budget alloué au film est dérisoire. The Hunt tire le bénéfice de sa faible durée, environ 1h15, et permet d'éviter les écueils de temps morts. Le scénario est limpide, conduisant en ouverture à l'enlèvement d'un SDF, sa traque et sa mort. Puis, on nous présente le personnage principal, un jeune journaliste et photographe occasionnel, obligé de "remuer la merde" pour assurer ses fins de mois. A force de remuer la merde, il va tomber dedans. Et à vouloir lever un gros gibier, on finit par en devenir la proie. Telle pourrait être la morale de cette histoire, qui compense son manque de moyens et un jeu d'acteurs trop amateur (dans l'ensemble) par une photographie soignée, des effets spéciaux convaincants et un scénario linéaire qui se tient.
Notons que la fin est assez inattendue, et boucle peut-être de la meilleure façon la phrase énoncée en accroche sur l'affiche du film : l'homme est un loup pour l'homme. Expression latine (homo homini lupus), elle entend par là que l'homme est le pire ennemi de sa propre espèce. C'est malheureusement vrai.

 

 

Flint

 

En rapport avec le film :

# La fiche dvd Le chat qui fume de "The Hunt"

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