Jeunes Québécoises, Les
Genre: Erotique , Comédie , Sexy Comedie
Année: 1980
Pays d'origine: Québec
Réalisateur: Claudio Castravelli
Casting:
Jacques Raymond, Isa Belle, Suzanne Clément, Victor Pugliano, Elizabeth Grandpré, Carole Meilleur...
Aka: The Young Quebecers / L'amour en hiver
 

Nicole Leduc, profitant du départ de ses parents et de son frère pour le week-end, invite trois de ses copines à la maison, de même que quatre garçons fréquentant l'université. Le but est de passer deux jours de rêve à s'envoyer en l'air dans le chalet familial isolé dans les bois enneigés du Québec.
Les filles arrivent les premières, particulièrement émoustillées par l'arrivée imminente des garçons. Mais à leur grand désappointement, c'est la famille Leduc qui débarque inopinément, la faute au père (Georges) qui a dû rebrousser chemin à cause d'une violente migraine. Quoiqu'il en soit, la vue des trois charmantes amies de sa fille a tôt fait de lui enlever son mal de tête. Quant à son Junior de fiston, il commence à ressentir d'étranges sensations au niveau du bas ventre.

 

 

Dans l'impossibilité de prévenir leurs copains, Nicole et ses amies sont obligées d'inventer une histoire quand ceux-ci arrivent à leur tour au chalet. Les garçons improvisent et se font passer pour des naufragés de la route, leur voiture tombée en panne étant bloquée chez un garagiste jusqu'à la fin de la semaine. Les parents de Nicole les hébergent alors de bonne grâce. Mais le plus dur reste à faire pour les huit complices : parvenir à se retrouver dans les différentes chambres sans éveiller les soupçons des Leduc. Un sérieux challenge vu que la mère est une sacrée concierge, et le père comme le fils des obsédés sexuels de première catégorie. Ajoutez la venue d'une femme de ménage dont le vrai métier est danseuse/strip-teaseuse dans un cabaret du coin, plus celle des voisins des Leduc, et l'on obtient une véritable pagaille...

 

 

Comme son nom l'indique, le réalisateur de ces Jeunes Québécoises, Claudio Castravelli, est... canadien. Cela étant, l'homme a beaucoup voyagé durant sa jeunesse (en France, notamment, son père travaillait pour Pathé en tant que responsable technicien) avant de s'établir au Canada à l'adolescence. Lorsqu'on apprend que Castravelli fit des études supérieures dans des domaines scientifiques avant de bifurquer vers le 7ème Art, on pouvait imaginer bien des choses, mais pas Les jeunes Québécoises !


Après avoir visionné ce navet intersidéral (il faut bien appeler les choses par leur nom), on essaie (ou pas) de comprendre ce qui a pu motiver le réalisateur (et producteur) de cette comédie qui aurait pu concurrencer à l'époque certaines œuvres de Philippe Clair ("Le führer en folie", "Rodriguez au pays des merguez"), Bernard Launois ("Touch' pas à mon biniou") ou Raoul André ("La dernière bourrée à Paris", "Y'a un os dans la moulinette").

Il est possible que Claudio Castravelli ait du sang italien dans les veines (ce que son nom laisserait supposer). A-t-il vu des sexy-comédies ? C'est fort possible, car l'ombre des Mariano Laurenti, Nando Cicero et autres Michele Massimo Tarantini planent par intermittences sur ce film. Mais alors qu'avec ces cinéastes le pire côtoyait le meilleur au niveau des gags, avec Castravelli on est dans la sexy-comédie bas de plafond du début à la fin. D'ailleurs, puisqu'on évoque les similitudes, les deux interprètes jouant le père et le fils Leduc ressemblent à des succédanés respectivement de Lino Banfi et Alvaro Vitali, en mille fois pire.
On sait finalement peu de choses de Castravelli réalisateur (cinq longs métrages demeurés obscurs, à part peut-être "Deux super-dingues" en 1982 dans lequel figurait celle qui allait devenir "Joy" l'année suivante : Claudia Udi) ; on en sait beaucoup plus sur Castravelli producteur.

 

 

A l'exception de quatre de ses cinq films qu'il a produit lui-même au début de sa carrière, le cinéaste s'est véritablement tourné vers la production au milieu des années 80. Essentiellement des séries B, comme par exemple "Silent Hunter" réalisé et interprété par ce cher Fred Williamson ("Black Caesar", Les démolisseurs, La chevauchée terrible, Vivre pour survivre, 2072, les mercenaires du futur, Vigilante), ou encore "Le dernier templier" avec Dolph Lundgren.
Claudio Castravelli est d'ailleurs toujours en activité à ce jour, et il se murmure qu'il produirait cette année "St. Vincent", un thriller que devrait réaliser Walter Hill en personne (lui, c'est sûr, il n'a pas vu Les jeunes Québécoises).

Que dire du casting composant notre film du jour ? Rien ! C'est bien simple, de la quinzaine d'acteurs y figurant, treize n'ont plus jamais tourné par la suite, et un aura la chance de récidiver devant la caméra de Castravelli dans "Deux super-dingues". Mais la palme revient au dénommé Jacques Raymond, qui joue Georges Leduc. Il est de loin l'acteur possédant la plus longue filmographie du groupe, avec la bagatelle de cinq long métrages : deux avec Castravelli, deux avec Jean Luret (connu dans le milieu du X à l'époque sous le pseudonyme de Sam Corey, avec des titres alléchants tels "Ces salopes de belle-sœurs" et "La mouillette"), pour finir dans un tout autre registre dans le "Léolo" de Jean-Claude Lozon qu'Artus Films doit sortir dans le courant de l'été.

 

 

Les jeunes Québécoises n'a pas eu les faveurs d'une exploitation dans les salles de cinéma françaises, mais il a toutefois connu une brève commercialisation en VHS par le biais des Productions du Tigre. Le film fut pour la circonstance rebaptisé L'amour en hiver, peut-être pour ne pas laisser supposer qu'il s'agissait d'un film pornographique. Car il s'agit bien d'une comédie érotique, rien de plus, mais avec un érotisme plus poussé que dans les sexy-comédies italiennes puisque le full frontal y est de rigueur tant pour les hommes que pour les femmes. On notera également une curieuse scène saphique dans une douche, où l'une des protagonistes masturbe sa partenaire avec un... jet dentaire !
L'humour est dans l'ensemble très lourd, avec des gags récurrents à la limite du soutenable, comme le personnage de Junior passant son temps à se masturber dans les endroits les plus insolites, avec les conséquences que l'on devine aisément (du style : se pogner sur une échelle en équilibre instable).
Tout le monde joue très mal, et l'accent québécois des interprètes donne à l'ensemble un côté exotique, surtout quand ils sont à poil. On a un peu l'impression de voir un sketch des Têtes à claques qui s'appellerait "Partouze chez les beaufs". Mais les actrices sont très mignonnes, ce qui permet au moins de trouver le temps moins long. Il faut bien se consoler comme on peut.

 

 

Flint

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