Magdalena, la Sexorcisée
Genre: Erotique , Possession
Année: 1974
Pays d'origine: Allemagne
Réalisateur: Walter Boos (Michael Walter)
Casting:
Dagmar Hedrich, Werner Bruhns, Rudolf Schündler, Elisabeth Volkmann...
Aka: Magdalena, l'Exorcisée / Le cadeau du diable / Magdalena, vom Teufel besessen Beyond the Darkness / Magdalena, Possessed by the Devil
 

Un vieil homme est retrouvé crucifié sur une porte. Plus tard, dans un orphelinat, Madeleine, une jeune fille vierge, se trouve possédée par une entité !

La jeune fille étant la nièce de la victime, les deux affaires sont peut-être liées ?

 


Le succès de "L'Exorciste" ayant donné des idées (démoniaques) à certains ("Abby", "L'antéchrist", "Beyond the Door", "Malabimba"...), le réalisateur allemand Walter Boos (1928-1996) décida de nous concocter une déclinaison plus érotique où la fillette de l'original serait remplacée par une jeune allemande aux seins siliconés et peu farouche quand il s'agit de les exhiber. Le réalisateur réussit l'exploit de la filmer sans jamais trébucher. Il faut dire que le brave Walter, monteur de formation à la télévision, s'est fait la main sur d'innombrables comédies érotiques très en vogue en Allemagne dans les années septante. On lui doit quelques productions au titres savoureux tel que "Les indécentes" - 1972 ; "Les savoureuses" - 1972 ; "Les voluptueuses" - 1973 ; "Libres jouissances" - 1973 ; "Slips en vadrouille" - 1973 ; "Chaleurs profondes" - 1975 ; "Trois Suédoises dans l'île aux mille plaisirs"... Que du caviar !

Pour vous mettre dans l'ambiance particulière du film, imaginez un épisode de Derrick (pour le rythme de l'enquête policière et l'aspect technique) caviardé par des inserts érotiques et vous aurez une petite idée de la chose ! Anecdote, la plupart du casting a réellement tourné dans au moins un épisode de la célèbre et grabataire série policière allemande. Alors que tout le monde (c'est-à-dire la plupart des spectateurs) a bien compris de quoi il s'agissait au bout de quelques minutes, la police enquête de façon intempestive et piétine. En fait assis autour d'un bureau, fumant la pipe (je sais c'est hard !), un des commissaires se demande pendant de longue minutes "Mais que c'est il donc passé ?". Le psychiatre pas plus futé avoue après 1h20 de métrage "Tout cela dépasse la science" ; il se souvient alors des paroles d'un prêtre (normal il a joué dans le film de Friedkin) et exorcise la fille en dix secondes. Cette dernière vomit illico un serpent et le tour est joué; la jeune fille sauvée s'éloigne alors dans la campagne en serrant la main (ouais elle est plus possédée) de son petit ami.

 

 

Résumé ainsi, cela n'a pas trop l'air folichon, mais heureusement l'actrice principale aura largement exposé au casting masculin son avantageuse anatomie, sous l'oeil perplexe des autres actrices légèrement agacées. En effet, dans la version de Walter Boos, la première chose qu'une pauvre victime fait quand elle est possédée c'est entendre des mouches voler (véridique !), d'enlever illico ses vêtements (il faut bien avouer que la pauvre transpire beaucoup, genre Johnny Hallyday en concert) et de se précipiter sur tous ce qui porte un pantalon (plus précisément vers la braguette) ! Comme on dit chez nous "Les possédées ça ose tout, c'est à cela qu'on les reconnaît !". La jeune Dagmar Hedrich pour son premier (et dernier ?) grand rôle nous livre une interprétation admirable (même pas récompensée en plus) où elle n'hésite jamais à donner et montrer le meilleur d'elle-même, en sueur, roulant des yeux et se tortillant comme un poisson hors de l'eau. Elle joue littéralement comme une possédée ! Avec comme apothéose cette scène d'anthologie où elle mime les assauts sauvages d'un esprit pervers qui la retourne dans tous les sens comme une crêpe. Tout cela est d'autant plus remarquable qu'aucun effet spécial n'intervient dans le film pour aider la belle, Dagmar Hedrich (totalement inepte lorsqu'elle n'est pas possédée) mérite de figurer au panthéon des stars du cinéma d'exploitation. Parmi les rôles secondaires, les plus perspicaces auront repéré Rudolph Schündler qui justement tourna l'année précédente dans "l'Exorciste", et que l'on retrouvera plus tard dans le "Suspiria" d'Argento.

 

 

Voila donc un petit film de série Y (zone obscure située entre le X et le Z où le navet pousse en toute quiétude, et dans laquelle se sont perdus certains réalisateurs), surjoué, mal photographié, avec un scénario photocopié, une oeuvre génialement mauvaise et diaboliquement jouissive, à découvrir !

 

The Omega Man

 

A propos du film :


# Pour la petite histoire, j'ai découvert ce film tout à fait par hasard lors de sa ressortie en K7 dans les années 90. En effet, un distributeur peu scrupuleux édita le film sous le titre "Le cadeau du diable". Le plus incroyable était la photo qui illustrait la jaquette, tirée du "Suspiria" d'Argento et qui n'avait donc strictement rien avoir avec le film. Cependant, à la même époque, était sortie en vidéo un documentaire sur Dario Argento intitulé "Le Monde de l'Horreur", réalisé par Michele Soavi, et qui avait lui aussi utilisé la même photo pour sa jaquette ! Aaaaaah le monde merveilleux de la vidéo !

 

 

# Nos amis allemands, étant très fiers de leur patrimoine culturel, ont édité le film en DVD zone 2 (attention il s'agit d'un DVD-R). Le film est sorti en zone 1 en double programme avec Abby, mais aussi en solo.

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