Vendredi 13
Écrit par Walter Paisley   

 

Hommage à ce fleuron du cinéma mondial que constitue la série des Vendredi 13. Vendredi 13 c'est dix films entre 1980 et maintenant. Plus le crossover avec Freddy (Freddy Vs Jason) et une série télévisée, mais qui pour le coup n'entretient strictement aucun lien avec les films.

Bien sûr, je n'essaierai pas de vous faire passer les Vendredi 13 pour des chefs d'œuvre. Cinématographiquement parlant, et bien… ce sont des merdes. Pourtant, malgré cela, la série a incontestablement frappé l'esprit des amateurs de fantastique. Pourquoi ? Et bien tout d'abord grâce à sa longévité. 11 films en presque 25 ans, ça marque.
Inévitablement, la série reste dans les mémoires. Mais derrière cela, qu'y a-t-il ? Et bien la création d'une identité bien particulière, très typée 80's. Car à force de proposer le même non-scénario et la même réalisation, les films de la saga Vendredi 13 ont fini par créé un véritable univers, qui va laisser son empreinte sur le genre slasher. De même, Jason Voorhees, le boogeyman par excellence, rival du médiocre Michael Myers (exception faite de la Nuit des Masques et dans une moindre mesure de Halloween 2), et antithèse de Freddy Krueger, son ennemi naturel, va s'imposer en figure mythique de l'horreur.
Chose étrange, Jason, tant décrié dans les 80's, semble aujourd'hui plus populaire que Freddy, à l'époque le plus apprécié. Pourquoi ? Peut-être parce que Jason, malgré ses films débiles, représente désormais une certaine époque, où les boogeymen ne suscitaient pas le cynisme des Scream-likes contrairement à l’humour grinçant de Freddy, parfois plus show-man que tueur sans pitié, et de ce fait plus prompt à être apprécié par le grand-public.

La Mythologie

 

Années 50. Camp Crystal Lake, une colonie de vacances. Jason Voorhees (appelé Jacky en VF dans le premier film !), un jeune garçon trisomique, se noie dans le lac suite à l'inadvertance de ses moniteurs, occupés à faire l'amour. Environ trente ans plus tard, une série de meurtres frappe les moniteurs de Crystal Lake, en train de retaper le camp. Le meurtrier s'avère être Pamela Voorhees, la mère de Jason, venue venger son fils. Elle finira décapitée. Cependant l'unique survivante du massacre semble persuadée que Jason n'est pas mort et est sorti du lac pour venir la chercher (chapitre 1)...
Un an après, elle est assassinée. Jason est donc bel et bien revenu, afin de tout d’abord venger sa mère, puis une fois cela réglé de se faire plaisir en s'en prenant aux ados de Crystal Lake (chapitre 2). A partir de là démarrent de temps à autres des séries de meurtres signées par Jason, et s'achevant par la correction du tueur. Après trois séries de meurtres, (les chapitres 2, 3 et 4), Jason est laissé définitivement pour mort, sa tête ayant été fendue d'un coup de hache. A noter que le boogeyman semble avoir un faible : le souvenir de sa mère. Ainsi, dès qu'un ado (ou un gosse !) se déguise vaguement en Pamela Voorhees, Jason est piégé et croit revoir sa mère, c'est-à-dire la seule personne à qui il obéit. Cet élément scénaristique, utilisé jusqu'au chapitre 4, sera peu exploité par la suite.
Bref, après le "Chapitre Final" (rires) nous voilà avec un Jason hors d'état de nuire. Pourtant, peu après une série de meurtres redémarre à Crystal Lake. Vérification faite, il s'agit d'un vulgaire copieur, grimé en Jason, venu se venger des ados ayant maltraité son fils (qui fut même assassiné par l'un d'eux -chapitre 5-). Suite à quoi (chapitre 6), Jason va réellement revenir, accédant même officiellement au statut de mort-vivant, ressuscité par la foudre et par la maladresse de deux ados (dont Tommy, celui qui vainquit étant gosse dans le chapitre 4 et qui a également affronté son émule du chapitre 5 !). Jason sera de nouveau envoyé au fond du lac. Plus tard (chapitre 7), Jason est encore ramené à la vie, ce coup-ci par une ado télépathe pensant ramener son père, également décédé dans le lac. Bien entendu, Jason finira de nouveau par être ré-envoyé sous les eaux.
Jusqu'à ce qu'il revienne de nouveau (chapitre 8) pour embarquer sur un bateau de croisière qui va l'amener tout droit à New York. Là, il va périr dans les égouts, au milieu des déchets toxiques, qui vont le faire physiquement redevenir l'enfant qu'il était (???!!!). Ensuite, par une quelconque ellipse (ou bien est-ce qu'à force de le voir revenir, le spectateur n'a plus besoin d'excuse scénaristique ?), Jason est de nouveau vivant, à Crystal Lake (Chapitre 9). Il est rapidement mis en pièce par les forces spéciales du FBI. Mais son esprit est encore vivant. Il va s’emparer du corps de différentes personnes, et tenter d'une part d'assassiner les rares membres restant de sa famille (seuls capables de le détruire, nous dit-on) et d'autre part de se réincarner en eux, ce qui lui permettrait de revenir à la vie définitivement. Malheureusement pour lui, il sera vaincu et envoyé en enfer.
Cet épisode est intéressant dans le sens où il nous introduit dans la famille Voorhees, ma foi fort normale, exception faite de leur maison familiale abandonnée, dans laquelle on trouve le Necronomicon, le Livre des Morts d’Evil Dead ! Jason serait-il un démon possédé par l'esprit d'Evil Dead ?! La présence du Necronomicon étant surtout un clin d'oeil aux spectateurs fans d'horreur, on s'abstiendra de toute théorie. Bon. Bref.
Jason X. Autre ellipse. Spatiale et temporelle cette fois-ci (bien que ceux qui aient fait le film s'en défendent en évoquant leur générique fait de flammes, censé représenter l'Enfer d'où le boogeyman est libéré... Mouais... z'avez pas autre chose, comme excuse ?). Jason est prisonnier d'une entreprise de génétique qui veut l'exploiter, lui et la formidable capacité d'auto-regénération de ses cellules organiques (l'entreprise étant dirigée le plus logiquement du monde par David Cronenberg, spécialiste de l'organique !).
Mais Jason va se réveiller et être rapidement cryogénisé, pour finalement se retrouver dans le futur, à bord d'un vaisseau spatial, où il va comme à son habitude perpétrer une série de meurtres, et où, technologie aidant, il va parvenir à se transformer en Uber-Jason (c'est-à-dire un Jason encore plus fort et plus moche). Il sera finalement encore vaincu, et ses restes (enfin son reste... c'est-à-dire un bout de masque...) seront (sera) ré-expédiés sur Terre.
Autre ellipse, on revient à une époque plus "normale". Freddy Vs. Jason. Jason est ressuscité par un Freddy Krueger se faisant passer pour Pamela Voorhees, et qui de la sorte réussit à l'envoyer à Springwood, afin de procéder à quelques meurtres, histoire de faire croire au retour du boogeyman d'Elm Street (qui rappelons-le est actif grâce à la peur qu'il suscite). Mais Jason reste sur place, ce qui va provoquer la colère de Freddy. Au travers d'une séquence onirique, on verra notamment le moment où l'enfant Jason, un enfant différent, difforme, s'est noyé... Cette fois ce n'est pas uniquement dû à un défaut de surveillance de la part des moniteurs, mais c'est aussi dû aux persécutions que lui infligèrent ses petits camarades. Au bout du compte Freddy et Jason vont se neutraliser... mais aucun des deux ne semble réellement définitivement mort...
Bref la mythologie relative à Jason est on ne peut plus simple. Décousue. Prétexte à faire vivre un tueur capable de perpétrer régulièrement une série de meurtre… Beaucoup plus simple que l'histoire de Freddy. Les épisodes n’approfondissent rien et se contentent souvent de prétextes pour ramener ou faire disparaître Jason. Seul le premier chapitre et le neuvième tentent réellement d’apporter un passé au boogeyman. Deux films sur onze, cela fait peu. Mais c'est aussi peut-être ce qui fait la force de Jason : la simplicité...

 

Jason

 

Jason est donc devenu une figure culte de l'horreur, une de celles qui furent créées suite au Halloween de Carpenter, qui, avec Michael Myers, fut le premier à redonner à l'horreur un personnage marquant (chose relativement absente depuis les années 60 et les monstres de la Hammer). Pourtant, Jason n'est pas intervenu dès le premier film. Construit comme un whodunit (on dira ça plutôt que de le comparer aux Scream-like où là aussi le tueur n'est pas connu d’entrée de jeu), Vendredi 13 Chapitre 1 ne fait que postuler l'existence de Jason. Celui-ci n’intervient pas, si ce n'est tout à la fin, lorsqu'il surgit du lac pour s'emparer de l'unique survivante. Et encore, le doute est conservé, on se sait pas s'il s'agit d’un rêve ou de la réalité. Du reste, le look du Jason que l'on aperçoit est loin d'être celui qu'on lui connaîtra par la suite. C'est encore l'enfant qui s'est noyé.

Si à cette arrivée spectaculaire (purement faite pour faire sursauter) on ajoute un look clairement inapte à fournir un tueur en série digne de ce nom, on peut alors imaginer que Sean S.Cunningham et son scénariste étaient loin d'imaginer que Jason pourrait un jour devenir ce qu'il est devenu (et on peut même plus que l'imaginer : c'est clairement dit dans un des bonus du DVD de Jason X).

Quoiqu'il en soit, succès du premier chapitre aidant, Vendredi 13 Chapitre 2 est mis en route. Les véritables débuts de Jason à l'écran. Pourtant, son look définitif n'est pas encore là. Ici il est habillé comme un bûcheron (dont il a la stature, seul point du look qui sera conservé... "le Gros" deviendra son surnom parmi les fans), avec sur la tête un sac à patates percé au niveau des yeux... plutôt ridicule. A noter aussi qu'à la fin du film, son vrai visage sera révélé. Moche, mais on verra pire dans certains chapitres... Car dans les autres films de la série, à chaque fois que la tête de Jason sera révélée, il s'agira d'une tête différente.

 


En revanche ce chapitre 2 fixe définitivement son comportement... Jason sera un tueur muet (en dehors de quelques braillements d'éléphant entendus dans le chapitre 8), débile, et sans pitié. Bourrin. On est à la fois loin du Michael Myers de Carpenter (le mal à l'état pur) et du futur Freddy (blagueur, poseur et sadique).

Ce comportement, dont presque aucun film de la série ne déroge (même le chapitre 5, avec le faux Jason), influencera considérablement les slashers. Les slashers voulant faire peur copieront sur Myers. Ceux qui veulent du second degré copieront sur Freddy. Et ceux qui veulent du gore ou du bourrin copieront sur Jason. Toujours dans les bonus de Jason X, Kane Hodder, interprète attitré du Gros du chapitre 7 à Jason X, résume parfaitement la seule contrainte pour incarner Jason : c'est d'abord la tête qui se tourne dans une direction, puis le corps suit... Toute autre prétention d'interprétation est superflue.

Vendredi 13 chapitre 3 amène le look définitif du bonhomme (ou en tout cas les grandes lignes : tout dépendra ensuite de l'acteur interprétant Jason, ce qui variera en permanence, seul Kane Hodder ayant joué Jason plus d’une fois). Au milieu du film, Jason récupère le désormais célèbre masque de hockey, accessoire permettant une identification facile du tueur et lui donnant son identité visuelle.


Pas grand chose de neuf dans le 4, si ce n'est le coup de hache final dans la tête qui va laisser sa trace sur le masque (bien que Jason se soit déjà pris un coup de hache au même endroit... d'où un dénouement débile pour un soit-disant "chapitre final") et va donner à la série son "logo".

Pas non plus de changement dans le chapitre 5... ah si, les deux traits figurant sur le masque sont bleus au lieu d'être rouges...

 


Vague innovation dans le chapitre 6. On ne voit plus les yeux de Jason, mais deux trous noirs. On y voit aussi sa tête sans son masque, qui témoigne officiellement de l'état désormais officiel de zombie de Jason, qui commence en effet à pourrir...

Le chapitre 7 nous présente à mon sens le plus beau Jason, mignon tout plein avec sa chaîne autour du cou, sa colonne vertébrale apparente, son masque cassé qui révèle une absence de peau flagrante (on voit ses dents) et à la fin son visage sans masque.

 


Le chapitre 8 retourne quant à lui à la simplicité. Jason va à une occasion utiliser son visage pourri pour effrayer des punks qui le provoquaient et qu'il n'a pas le temps de corriger lui-même, occupé qu'il est à poursuivre deux ados en plein Manhattan. Signalons aussi la facilité déconcertante avec laquelle il retrouve un masque identique au sien au début du film : il monte sur un bateau, et tout naturellement il tombe sur l'exacte réplique... c'est beau, les raccourcis scénaristiques, des fois.

Le 9 est un cas particulier. On voit peu Jason, ce dernier "empruntant" les corps de ses victimes (à la manière de l'extra-terrestre du Hidden de Jack Sholder). Franchement dommage, car le Jason de ce chapitre est très réussi. Dans un très sale état. Son masque, dont les bords ne sont plus réguliers, lui rentre carrément dans la peau. Et l'état général du crâne n'est pas en meilleur état. Bref un Jason qui impose le gore rien que par sa présence. Sous-exploité. Dommage.

 


Légère modification dans Jason X. Le masque est conservé mais est changé. Plus carré, plus sale. Mais enfin, cet épisode est surtout remarquable grâce à son Uber-Jason, une version technologiquement améliorée de Jason.

Enfin, Freddy Vs. Jason, qui revient au Jason traditionnel, mais moins gros (Ken Kirzinger remplaçant Kane Hodder).

 


En résumé, à l'instar de ses scénarios, c'est bien la répétition qui a fait de Jason un mythe. Physiquement globalement toujours pareil, marquant ainsi définitivement les esprits des fans d'horreur. De plus, c'est un tank. Un film comme Jason X joue pleinement cette carte, en nous offrant carrément l'Uber-Jason, marrant même s'il ne faudrait pas en abuser, sous peine de décrédibiliser le Gros. D'ailleurs ce Jason X joue à mon sens un peu trop la carte de l'humour et de l'exagération.

Tandis que dans les films des années 80 le charme résidait dans la volonté de vouloir montrer des ados soit-disant normaux, avec humour perceptible au deuxième degré, Jason X, lui, présente un humour plus apparent (l'androïde et ses tétons qui tombent, la même androïde qui dégomme Jason, les cyber-bimbos coupées en deux par un Jason bourrin comme jamais), contrastant un peu avec les autres épisodes. Mais enfin, je pinaille, et peut-être que le cadre spatial et futuriste joue beaucoup, de même que l'image beaucoup plus lisse (le film a été tourné entièrement en 35mm mais transféré intégralement en format vidéo numérique, avec énormément d'images de synthèse).

Que voulez-vous, on est puriste où on ne l'est pas. Je le suis, et j'ai préféré la naïveté des autres épisodes (y compris le chapitre 8 qui, si il ne se déroule plus à Crystal Lake, conserve la même tonalité, et Freddy Vs. Jason qui a le mérite de respecter l'état d’esprit des deux sagas). D'ailleurs, plutôt que de digresser, il serait plus utile de fixer une fois pour toutes ce que l'on trouve dans les Vendredi 13, leur ossature, en quelque sorte.


Conventions de la saga Vendredi 13

 

Comme nous l'avons vu, les Vendredi 13 reposent sur des répétitions. Outre Jason en lui-même, on y trouve tout un tas de véritables codes, souvent respectés. Donc je préviens tout de suite : ce qui suit est l'apologie des stéréotypes... Certains prétendent que c'est cela qui a fait du mal au genre, inspirant le cynisme des Scream et de sa parodie Scary Movie. A cela je répondrais que les films d'horreur ont toujours été codifiés, comme beaucoup d'autres genres, et que par exemple même les films Universal des années 30 et ceux de la Hammer des années 50 et 60 reposaient toujours sur les mêmes recettes.

De plus, les parodies ont toujours existées, et ce dès les monstres de la Universal, qui furent tournés en dérision par exemple dans les années 50 par la série des Abott et Costello rencontrent Frankenstein, Dr. Jeckyll et Mr. Hyde, la Momie...). Bref la codification des films a toujours existée, et c'est même cela qui a permit d'établir les diverses tendances ayant traversées l'histoire du genre. Tout ça pour dire que c'est un peu facile de taxer des films comme les Vendredi 13 de fossoyeurs de l'horreur. En attendant voici donc les quelques règles inhérentes à la série :


- Tout d'abord un scénario inexistant. Une bande de jeunes, la forêt, Jason qui trouve un moyen tout pourri pour ressusciter, et c'est parti. Même l'idée de départ de situer les massacres les jour de vendredi 13 a été plus ou moins abandonnée, afin d'en mettre encore moins dans le scénario. Cela dit, on trouve quelques exceptions au niveau des lieux : le chapitre 8, qui part en croisière vers New York, Jason X, dans l'espace, et Freddy Vs. Jason, de passage à Elm Street.

Niveau scénario, seul le chapitre 9 se dégage du lot, par sa relative intelligence.

Tous les autres sont d’une connerie à mourir. Mais plus c'est con, plus c'est bon. De là à dire que Jason va en Enfer est le plus mauvais de la série, il n'y a qu’un pas. Le film reste bon, mais il est à part (un peu comme Freddy sort de la Nuit ou comme Halloween 3... comme quoi, chaque série a son épisode "particulier"). Mais mieux vaut ne pas retenter de faire un Vendredi 13 sans vrai Jason, surtout si c'est pour faire un scénario un tant soit peu intelligent, avec des personnages un minimum recherchés. Hérésie. Précisons quand même qu'à partir de ce chapitre 9, c'est New Line qui possède les droits des films. En effet, la Paramount, devant les résultats décevants de ses derniers opus, avait jugé préférable de se séparer de la franchise. New Line en la rachetant souhaite bien entendu la relancer, d'où les innovations apportées (et pour l'anecdote, Vendredi 13 premier du nom a été fait par la Warner, d'où les coffrets DVD incomplets...).


- Ensuite, les personnages sont également des éléments toujours similaires. Jeunes, bien sûr. Mais pas n'importe comment. En effet, la représentation des jeunes est systématiquement la même. On a tout d'abord le héros. Qui est souvent une héroïne. En fait le seul héros mec de la série est Tommy Jarvis, le gamin ayant vaincu Jason dans le chapitre 4, affronté son double dans le 5 avant de retrouver le vrai Jason qu'il ressuscite lui-même dans le chapitre 6 (alors qu'il le déterrait pour voir s'il était vraiment mort !).

Quoique dans tous les chapitres où il intervient, il sera aidé par une fille, qui survivra également au carnage. A l'exception du chapitre 6 qui nous montre une fille assez sexuellement entreprenante, les autres chapitres nous présenteront en effet des héroïnes assez prudes. Des jeunes filles bien comme il faut, sérieuses, qui peuvent avoir un petit ami, mais qui ne couchent pas.

Après, quelques-unes unes vont avoir un détail qui va les singulariser (la fille télépathe du 7, la fille ayant failli se noyer dans le lac de Crystal Lake du 8, la nièce de Jason du 9, celle qui a réussi à le cryogéniser du X...). Mais rien d'important. On remarquera quand même que c'est dans les derniers épisodes de la saga que ces très légères audaces sont introduites, histoire de ne pas s'enliser. En dehors des héroïnes, on a toute une galerie de personnages récurrents : le blagueur. La nympho. Le rejeté. Le punk. La coincée sympa. Les obsédés. Les fumeurs de joints. L'adulte, qui est soit paternel et protecteur, soit con et mesquin : les chapitres 7 et 8 alliant même les deux sortes. Le vieux taré du coin, qui au début du film dit à qui veut l'entendre (c'est à dire personne) que la "malédiction rôde sur Crystal Lake", que vous "allez tous mourir" etc...

Tous ces personnages (liste non exhaustive), dont certains possèdent plusieurs tares en même temps (y a même une rouquine, c'est dire !), finiront bien souvent assassinés par Jason. Jason représente donc quelque part le défenseur de la bonne morale. Un gros réactionnaire. La solution extrême prônée pour sanctionner les mœurs décadentes de la jeunesse, sexuellement active et consommatrice de drogues. Le tout sans se prendre au sérieux, bien heureusement.

Jason X joue encore une fois l’humour sur ce point : qu'est-ce qui réveille Jason ? Et bien tout simplement des jeunes faisant l'amour. Pas leurs cris, mais juste le fait qu'ils le fassent... Pareil pour Freddy Vs. Jason, où le Gros est attiré par la maison de Freddy, où des jeunes se demandent avec quels personnages célèbres ils aimeraient coucher...

Par ailleurs l'érotisme est également un des éléments constitutifs de l'identité de la série. Bon, cela reste très soft (surtout vers la fin de la saga, avant le retour de l'érotisme dans Jason X et Freddy Vs. Jason), on n'est pas chez Troma, mais n’empêche que les jeunes filles sont souvent dévêtues pour un rien, couchent très facilement et aiment les bains de minuit... même s’il n’est pas minuit. Et puis il n'y a qu'à voir le commentaire audio de Jason X (film qui ironise également sur l'érotisme : voir la scène des campeuses virtuelles), où l'on entend quand même les mecs (le réalisateur, le scénariste, et le producteur) se couper la parole pendant des explications techniques pour s'exclamer : "Eh ! Voilà ! Une paire de seins !"

Enfin je ne résiste pas à l’envie de vous citer un dialogue culte, issu de Vendredi 13 Chapitre 3. Un mec s’approche d’un autre, seul, qui fait la gueule dans son van : "Pourquoi t'es pas avec les autres ?", "Parce qu’ils ont dit qu’ils allaient se baigner à poil, mais moi j’ai pas de poils." Respect éternel pour cette phrase quasi-nietzschéenne...


- Autre convention de la série : la réalisation. Et les procédés cinématographiques en général. Bien sûr, tout en sobriété. En nullité diront certains. Des effets gratuits : caméra subjective... victime en vue... elle se retourne... est effrayée... mais c'est pas Jason, c'est juste un pote venu faire une blague ! Et bien entendu plus tard même procédé, mais avec le vrai Jason. Assez affligeant.

La musique également, est souvent utilisée, notamment le fameux thème de Harry Manfredini (tch-tch-tch-ha-ha-ha... je sais, j'imite très bien), auquel on ajoute des compositions souvent très ressemblantes, typiques des slashers jusqu'à en être caricaturales. De plus, on constate l'emploi régulier de chansons rock transpirant tellement leur appartenance aux 80's que ça en devient gênant. En clair, encore une fois on ne dévie pas d'un iota de la ligne de conduite originale (qui est également celle de l'époque, puisque les même recettes musicales s'appliqueront à la saga des Freddy). Les chapitre 9 et X, plus le Freddy Vs. Jason, échappent cependant quelque peu à cette règle pour s'inscrire plus dans l'époque où ils ont été fait. Pour ces deux derniers, on reste en tout cas dans le bourrin avec du rock que je qualifierais de particulièrement gueulard, à défaut de savoir le nommer autrement.


En résumé on pourrait qualifier les films de Vendredi 13 de films "sex drugs and rock'n'roll". Et comme les films "sex drugs and rock'n'roll" sont forcément bien, les Vendredi 13 sont forcément bien aussi. C'est la logique même. Je ne comprends même pas qu'il y ait débat sur la qualité de ces fleurons du cinéma. Surtout qu'en plus, il y a du sang. Du coup, de bons, ils deviennent excellents.


Le Gore

 

Jason est très pragmatique. Ne possédant pas les capacités d'un Freddy à créer des meurtres imaginatifs, il doit improviser sur les moyens employés, et ses meurtres se doivent de correspondre à son image : bourrins. Pas de couteau de cuisine comme pour Myers, donc (sauf cas extrême). Et les meurtres se doivent d'être nombreux, pour éviter l'ennui. Malheureusement, les Vendredi 13 ont eu quelques ennuis soit avec la censure, soit avec leurs studios. Ainsi, de nombreuses scènes croustillantes sont passées à la trappe, ou ont été raccourcies. Le chapitre 9, et sa fameuse scène de la femme coupée en deux dans le sens de la hauteur (pendant qu'elle fait l'amour !), reste l'exemple le plus connu.

Quant à d'éventuelles éditions uncut, Paramount refuse de se bouger et de chercher les scènes additionnelles dans ses archives. Quoiqu'il en soit, il reste tout de même quelques morceaux de bravoure, que ce soit par l'effusion de sang ou par le moyen employé par Jason pour tuer (quand ses victimes ne s'entretuent pas elles-mêmes !).

 


La machette reste son instrument principal, celui qui le caractérise (comme nous le fait remarquer un personnage de Jason X, qui pense que Jason n'est revenu que pour prendre sa machette). Ensuite vient la hache. Toujours efficace, et très esthétique. Le meurtre à mains nues est plus rare, mais tout aussi agréable à voir : ainsi, Jason dans le chapitre 3 exerce une pression tellement forte sur le crâne d’un mec que l'oeil de ce dernier gicle de son orbite (effet spécial totalement pourri à l'appui, d'ailleurs). Ou dans le chapitre 8, où Jason s'en prend à un boxeur (qui frappe quand même Jason sur son masque de hockey !). En un crochet, le sportif sera décapité. Le chapitre 7 nous présente un Jason plutôt adepte du jardinage, avec sa débroussailleuse.

Au besoin, on aura comme ça quelques objets plutôt sympathiques qui seront utilisés (harpon, tisonnier brûlant, pierre tout aussi brûlante pour cause qu'elles servaient dans un sauna, guitare électrique, fumigène balancé dans la bouche...). D'un point de vue personnel, mes préférés restent les gens claqués au mur, claqués entre eux, ou claqués contre un arbre lorsqu'ils étaient en sac de couchage (Jason X bien sûr, mais aussi le chapitre 7). Le clic-clac murder de Freddy Vs. Jason est également un grand moment. Un meurtre carré, bien comme il faut. Enfin faisons une grande ola pour le coup du chapeau réalisé par Jason dans le chapitre 6 : trois mecs décapités d'un coup à la machette. Chapeau bas, l'artiste.

Enfin, signalons que Jason lui-même connaît quelques déconvenues gentiment gore. C’est de bonne guerre. A noter que Jason ne s'en prend jamais aux enfants, alors que pourtant il a été maltraité par eux si l’on en croit Freddy Vs. Jason, et malgré l'énorme opportunité qui lui est présentée dans le chapitre 6, lorsqu'il traverse un dortoir de mioches braillards. Il ne fait rien. C'est bête. C'est de la graine de sauvageons, pourtant, tout ça...

 


Maintenant, procédons juste pour le plaisir au décompte des victimes. Les sites que j'ai consulté ne s'accordent pas avec mes comptes. Pas plus que le Mad Movies 54 qui s'y était collé, ni que le récent Mad avec Freddy Vs. Jason en couverture... Il est impossible de se mettre d'accord, tant les éléments peu clairs sont nombreux (des gens laissés pour morts mais sans certitude, des hors-champs... dans Jason va en Enfer c'est le bordel, par exemple). Bref voici mon décompte personnel détaillé, avec quelques oublis ou erreurs (les trois premiers ont été fait de mémoire, les meurtres sont certainement dans le désordre). Dernière précision : j'appellerai "looze" les mecs qui se butent entre eux sans que Jason n'intervienne. Attention ce qui suit n'est qu'un catalogue, donc ça risque d'être chiant à la longue, niveau lecture :


Vendredi 13 ch.1 : 9 morts (poignardé, poignardé, hache dans la gueule, gorge transpercée, gorge transpercée, éventré, une flèche dans l'oeil et un hors-champ).

Vendredi 13 ch.2 : 9 morts (une lame dans la tête, étranglé, coup de marteau, égorgé, un hors-champ, une lame dans la tête, brochette de 2 éventrés, poignardé).

Vendredi 13 ch.3 : 12 morts (pression sur la tête, fourche dans la gorge, fourche dans le ventre, coup de machette vertical, avant-bras arraché, hachoir dans la poitrine, harpon dans l'oeil, électrocuté, égorgé, un tisonnier dans le ventre, une aiguille a tricoter dans la tête, gorge transpercée).

Vendredi 13 ch. 4 : 13 morts (égorgé à la scie avec mouvement de rotation, éventré, gorge transpercée, empalé au harpon, hors-champ empalé, hors-champ, une machette dans la gueule, défenestré, poignardé, claqué au mur, hache dans la poitrine, tabassé avec un objet pointu... plus un chien défenestré, que je ne compte pas).

Vendredi 13 ch.5 : 21 morts (éventré, poinçonné au niveau de la gorge, coups de hache, fumigène dans la bouche, égorgé, une hache dans la tête, une hache dans le ventre, poignardé, cisaillé au niveau des yeux, maintenu à un arbre avec une sangle par Jason qui serre la sangle jusqu'à ce que la pression contre l'arbre tue le mec, égorgé, éventré, décapité, un hachoir dans la tête, un hachoir dans la tête, éventré, éventré, hors-champ, hors-champ cloué à un arbre, hors-champ les yeux percés, poignardé).

Vendredi 13 ch.6 : 18 morts (coup de poing dans le ventre, éventré, une lance dans la bouche, balancé contre un arbre, une brochette de 3 décapités, éventré au tesson de bouteille, une brochette de 2 éventré, claqué au mur, un couteau dans la tempe, hors-champ démembré, tête à 180 degrés, hors-champ éventré, une fléchette dans la tête, une pression sur les temps, cou brisé).

Vendredi 13 ch.7 : 15 morts (gorge transpercée, poignardé, cou brisé, claqué contre un arbre, machette dans la gueule, noyé, hors-champs tué a la faucille, pression sur les tempes, un objet pointu dans la gueule, poignardé, une machette dans le cou, défenestré, embroché, débroussailleuse dans le ventre, hache dans la gueule).

Vendredi 13 ch.8 : 22 morts (éventré au harpon, éventré à la flèche du harpon, guitare dans la gueule, une pierre dans le ventre, hors-champ poignardé, embroché, égorgé, étranglé, une looze, électrocuté, empalé, hors-champ avec hache dans le dos, transpersé avec une aiguille, claqué au mur, décapité au poing, hors-champ, une looze, noyé dans un baril d'eau polluée, et au moins 3 loozes par noyade).

Jason va en Enfer : 18 morts (transpercé ave un objet médical, hors-champ, hors-champ, poignardé, coupé en 2 dans le sens de la hauteur, hors-champ, écrasé contre une portière de voiture, poignardé, 3 hors-champs, un crane écrasé, un crane écrasé, un crane défoncé, empalé, une looze, hors-champ, reins brisés).

Jason X : 23 morts (hors-champ, empalé, 5 mecs qui meurent dans une bagarre avec Jason, poignardé, congelé et cassé, éventré, vertèbre brisée, tapé au mur, nuque brisée, empalé, égorgé, coupé en 2, hors-champ empalé, hors-champ, hors-champ, électrocuté, 2 filles tapées l'une contre l’autre et une des 2 finie contre un arbre, désintégration atmosphérique !).

Freddy vs Jason : 20 morts (empalé contre un arbre à la machette, poignardé et replié dans un click clack, décapité, hors-champ, empalé, empalé, cou brisé, éventré à la machette enflammée, machette, machette, machette, machette, machette, machette, machette, écrasé sous une porte en fer défoncée par Jason, électrocuté, coupé en 2, empalé, machette).


TOTAL : 180 morts selon mes estimations. Soit plus de 16 de moyenne.

 


Quant à Jason (ou à sa mère, ou à son copieur) au long de la série :

Noyé, décapité, pendu, une hache dans la gueule, main coupée, machette dans la gueule, dans la poitrine, renversé par un tracteur, tronçonné le bras, poignardé la jambe, coupé la main, tombé du haut d'une grange sur des pics en fer, atteint par 13 balles de revolver, frappé avec une pierre, brûlé, noyé avec une pierre autour du cou, la tête broyée par les hélices d'un bateau, électrocuté, enseveli sous les débris d'une maison, tapé avec une plante en pot, avec une lampe, avec un canapé, passé à travers un escalier, pendu, balancé dans le vide, planté avec des clous, brûlé, laissé dans une maison qui explose, 3 balles, noyé par un zombie, oeil percé par un crayon, 6 balles, électrocuté, acidifié, noyé dans des déchets toxiques, canardé par un commando des forces spéciales du FBI, explosé, embroché, jeté par la fenêtre, écrasé par une bagnole, 14 balles, empalé, poignardé, emmené en enfer par des démons, cryogénisé, battu en combat régulier, flingué, explosé, désintégré dans l'atmosphère, balancé dans tous les sens par Freddy, empalé, une griffe de Freddy dans le crâne, des bonbonnes d'air balancées sur lui, yeux crevés, tabassé par sa propre machette, noyé...


Et il est toujours là. La classe à l'état pur.


Cinéphilie

 

Dans cette partie je traiterai des relations qu'entretiennent les Vendredi 13 avec le cinéma en général : les clins d'oeil, les noms importants ayant collaboré à la série ou ayant percé grâce à la série (y'en a pas des masses, contrairement à la série des Freddy...).

Démarrons dans l'ordre. Vendredi 13 chapitre 1. Le réalisateur, Sean S. Cunningham, n'est pas totalement inconnu. Il s'est déjà fait remarquer en 1972 par La Dernière Maison sur la Gauche, un film qu'il a produit, et que son grand ami Wes Craven a réalisé... Ainsi donc, les créateurs respectifs de Jason et de Freddy sont liés.

Les 2 boogeymen sont donc en quelque sorte voués à se rencontrer. Certains signes ne trompent pas : lorsque Freddy apparaît, 4 ans après le film de Cunningham, dans les Griffes de le Nuit, certains voient même un clin d'oeil lorsque Freddy traîne le corps ensanglanté de Tina sur le mur : le masque de Jason est censé être visible (mais bon, moi je le cherche encore...). Silence radio entre les 2 tueurs jusqu'à la fin des années 80, où les premières rumeurs du crossover voient le jour. Le projet va alors rencontrer nombre de difficultés, principalement liées au fait que les 2 franchises n'appartiennent pas au même studio. De plus l'écriture d'un scénario convenable n'est pas aisée. Le projet est mis dans les tiroirs.

Au début des années 90, New Line rachète les droits de Vendredi 13. Sean S. Cunningham reste relié à la série. Le problème juridique étant réglé, le projet est relancé... Jason va en Enfer va même jusqu'à présenter le gant de Freddy (manipulé pour l'occasion par Kane Hodder) venir rechercher le masque de hockey pour l'amener en enfer, où Freddy croupit aussi depuis 1991 et La Fin de Freddy. Mais toujours impossible de faire un scénario. De plus, le déclin en terme de succès commercial des 2 sagas va rendre les choses encore plus complexes qu'elles ne le sont déjà.

Dans les années 2000, Freddy est aux oubliettes. Jason vient de surfer sur la vague des slashers post-Scream pour livrer son dixième opus. Un beau succès. De plus on est dans une période de revival de l'horreur des années 80's. Bref c'est le moment de lancer le projet, qui finalement se concrétisera, mettant fin à un 'development hell' d'une dizaine d'année.

Par contre, exit Kan Hodder, le Jason des opus 7, 8, 9 et X, New Line souhaitant un acteur plus mince et plus grand. Ken Kirzinger, cascadeur sur Vendredi 13 Chapitre 8, va être choisit pour prendre la relève. Officieusement, on parle aussi de problèmes d'égos entre Robert Englund et Kane Hodder. Cela reste à voir, les 2 bonhommes ayant pourtant l'air de bien s'entendre (en public, du moins).

Colère chez les fans du Gros. Pour eux, Kane Hodder EST Jason. Il faut dire que Hodder est une personnalité attachante, très proche de ses fans, et réellement habité par son rôle et par le cinéma d'horreur (il a été jusqu'à se faire tatouer "kill" sur l'intérieur de sa lèvre inférieure). Quoi qu'il en soit, espérons qu'il sera de retour un jour dans le rôle… Peut-être pour le possible Freddy Vs Jason 2. A défaut du Freddy Vs Jason Vs Ash, prévu un temps avant que Raimi ne se rétracte. Malheureusement. D'ailleurs, la présence du Livre des Morts dans la maison de Jason va en Enfer contribuait a relier les Evil Dead aux 2 autres séries, puisque dans les Griffes de la Nuit (le premier Freddy pour ceux qui ne suivraient pas) l'héroïne regardait Evil Dead à la télé...

Enfin, les Vendredi 13 savent aussi être auto-référenciels, non dénués d'auto-dérision, comme en témoigne cette scène du chapitre 8 à New York où l'on voit une affiche de hockey présentant le masque de Jason. Jason lui-même en sera ému...


Outre cette relation permanente avec la série des Freddy, et cet hommage à Evil Dead, les Vendredi 13 possèdent également leur lot de références. Tel ce jeune du chapitre 3 qui lit Fangoria, magazine américain spécialisé dans le fantastique, et plus spécialement un article sur Tom Savini, célèbre maquilleur ayant officié sur le premier Vendredi 13 et qui reviendra pour le chapitre 4.

Parmi les autres noms notables ayant participé à la série, citons Kevin Bacon dans un de ses premiers rôle (dans le premier Vendredi 13 où il finit bien mal...)


Citons aussi le grand Alice Cooper, auteur de quelques chansons du chapitre 6, et grand amateur de fantastique (je dis et je répète que quand on a bossé avec Freddy, Jason, John Carpenter et Vincent Price, on mérite le respect.)


Le génial David Cronenberg est lui-même venu faire un saut sur le plateau de Jason X, principalement pour son ami James Isaac, le réalisateur du film, et ayant collaboré aux SFX de plusieurs films du maître canadien (La Mouche, Le Festin Nu, eXistenZ). Sur le plateau, Cronenberg aurait lui-même collaboré à l'écriture du scénario de la scène le concernant (il a notamment accepté de participer au film à la seule condition que son personnage soit tué).

Enfin, signalons la présence dans le chapitre 4 de Corey Feldman, acteur relativement méconnu du grand public mais dont les apparitions sont toujours remarquées (Gremlins, les Goonies, Stand by Me, The Burbs, Bordello of Blood, Citizen Toxie, la voix de Donatello dans les Tortues Ninja le film... euh... nan, ça, on va oublier). Il y campe Tommy Jarvis, le gamin dont j'ai déjà parlé, et qui fait preuve d'une passion débordante pour le cinéma d'horreur, créant ainsi lui-même des masques de monstres qui lui serviront à la fin du film pour tromper Jason. Bref un clin d'oeil aux fans d'horreur.


Enfin, outre la traditionnelle tentative en 3D, (chapitre 3, que j'ai vu en plat donc je ne sais pas si c'est efficace) qui bien entendu provoque son lot d'effets gratuits balancés à la face du spectateur, (y compris l'apparition du noms des acteurs dans le générique de début !), je me dois de mentionner l'affiche prévue à l'origine pour le chapitre 8, affiche ironisant sur la campagne de publicité touristique pour la ville de New York. Avant que cette affiche ne se fasse interdire.


Tout cela nous prouve que derrière l'apparente volonté de faire facilement du profit avec des films creux, ceux qui ont fait les Vendredi 13 ont pleinement conscience qu'ils oeuvrent avant tout pour les fans. Sachant cela, les films peuvent (et même se doivent) de respecter l'attente de leur public, un public qui ne souhaite qu'une chose : que le ton de la série reste le même, et ne se corrompe jamais dans un style populaire se moquant du genre non pas sous forme de clin d'oeil, avec les fans, mais sous forme de foutage de gueule pur et simple, perpétré pour flatter le "bon goût" du grand public, pour qui les Vendredi 13 ne sont que des trucs d'abrutis...


Conclusion

 

En conclusion, bien que cons jusqu'à l'exubérance, les Vendredi 13 n'en sont pas pour autant des films sans âmes. Les Vendredi 13, malgré les crises que la série a subit (critiques désastreuses, succès commercial en déclin, revente des droits, censure...) restent un modèle. Parfaitement. Un modèle de fidélité tant au scénario qu'à l'état d'esprit du film de départ. Les virages opérés par les derniers opus peuvent sembler inquiétants. Pourtant il n'en est rien (seul le renvoi de Kane Hodder pose problème).

Les films commencent à évoluer, mais dans un sens loin d'être désagréable : plutôt que de se vendre au grand-public (comme les Halloween), les Vendredi 13 deviennent de plus en plus des films pour fans d'horreur (le gore du chapitre 9, le côté bourrin assumé du X, l'association avec Freddy de Freddy Vs. Jason), ratissant de plus en plus de fans parmi eux. Alors certes, quelques-uns uns (dont moi), les irréductibles, préféreront toujours l'ambiance 80's des rivages de Crystal Lake. Mais pourtant la série continue bel et bien, un quart de siècle après son commencement, à constituer un modèle de droiture par rapport à un genre donné : l'horreur.

Un de ses plus beau représentant, ce qui n'est pas rien quand l'on voit la richesse quantitative présente. Jason est ainsi devenu une des icônes du genre, l'égal des Dracula, créature de Frankenstein, Momie, Loup-Garou... Bien qu'ayant mis plus de temps à s'affirmer qu'un Freddy, il en est l'égal dans le sens où il incarne également l'un des plus beau spécimen du large bestiaire 80's, époque bénie du cinéma d'horreur, pour pas mal de spectateurs...

 

 

Vendredi 13
Friday the 13th
1980
Réalisateur : Sean S. Cunningham
Scénario : Victor Miller
Avec : Betsy Palmer,Adrienne King, Harry Crosby, Laurie Bartram, Kevin Bacon, Jeannine Taylor

 

Vendredi 13 Chapitre II : Le Tueur du vendredi
Friday the 13th Part 2
1981
Réalisateur : Steve Miner
Scénario : Ron Kurz
Avec : Warrington Gillette, Adrienne King, Aury Steel, John Feurey, Stuart Charno, Walt Gorney



Vendredi 13 Chapitre III : Le Tueur du vendredi 2
Friday the 13th Part 3 in 3D
1982
Réalisateur : Steve Miner
Scénario : Martin Kitrosser et Carol Watson
Avec : Richard Brooker, Dana Kimmel, Paul Kratka, Nick Savage, Rachel Howard, David Katims


Vendredi 13 Chapitre Final
Friday the 13th – Final Chapter
1984
Réalisateur : Joseph Zito
Scénario : Barney Cohen
Avec : Ted White, Kimberley Beck, Crispin Glover, Corey Feldman, Peter Barton, Erich Anderson


Vendredi 13 Chapitre V : Une nouvelle terreur
Friday the 13th Part 5 - A New Beginning
1985
Réalisateur : Danny Steinman
Scénario : Timothy Silver
Avec : Richard Young, John Shepherd, Melanine Kinnaman, Marco St. John, Shavar Ross, Tiffany Helm

 


Vendredi 13 Chapitre VI : Jason le mort-vivant
Friday the 13th Part 6 : Jason Lives
1986
Réalisateur : Tom McLouglin
Scénario : Tom McLouglin
Avec : C.J.Graham, Thom Mathews, Jennifer Cooke, David Kagen, Renée Jones, Kerry Noonan

 



Vendredi 13 Chapitre VII : Un nouveau défi
Friday the 13 th Part 7 : A New Blood
1988
Réalisateur : John Carl Buechler
Scénario : Manuel Fidello et Daryl Haney
Avec : Kane Hodder, Lar Park-Lincoln, Kevin Spirtas, Terry Kiser, Susan Blu, Susan Jennifer Sullivan

 


Vendredi 13 Chapitre VIII : L'Ultime retour
Friday the 13th Part 8 : Jason takes Manhattan
1989
Réalisateur : Rob Hedden
Scénario : Rob Hedden
Avec : Kane Hodder, Jensen Daggett, Todd Shaffer, Tiffany Paulsen, Barbara Bingham, Tim Mirkovich

 


Jason va en enfer
Jason goes to Hell : the Final Friday
1993
Réalisateur : Adam Marcus
Scénario : Jay Huguely et Adam Marcus
Avec : Kane Hodder, John D. LeMay, Kari Keegan, Steven Williams, Steven Culp, Erin Gray

 


Jason X
Jason X
2001
Réalisateur : Jim Isaac
Scénario : Todd Farmer
Avec : Kane Hodder, Lexa Doig, Chuck Campbell, Lisa Ryder, David Cronenberg, Peter Mensah

 


Freddy Vs. Jason
Freddy Vs. Jason
2003
Réalisateur : Ronny Yu
Scénario : Damian Shannon et Mark Swift
Avec : Ken Kirzinger, Robert Englund, Monica Keena, Jason Ritter, Kelly Rowland, Chris Marquette