Antéchrist, L' - Le Chat qui Fume
Écrit par Flint   

 

Région : Zone ALL - PAL

Editeur : Le Chat qui Fume

Pays : France

Sortie film : 11 juin 1975
Sortie dvd : 5 avril 2016

Durée : 107'26
Image : 1.85:1 d'origine - 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby Digital 2.0

Langues : français, italien, anglais
Sous-titres : français (optionnels)

Bonus :
- L'Antéchrist, par David Didelot (32'26)
- L'exorcisme de De Martino, par Christophe Gans (30'29)
- L'exorcisme de Satan, avec Adolfo Troiani (22'07)
- Nicolai et Morricone, par Christophe Gans (12'52)
- Générique alternatif (2'35 - allemand)
- Deux films-annonces (1'46 et 0'30 – anglais et US)
- Livret 56 pages, couleur – format 14,7 X 20,8 cm (réservé aux précommandes)

 

 

Commentaire : Voici donc l'édition tant attendue de L'Antéchrist par Le Chat qui Fume, et avant toute chose précisons que si le film n'est pas sorti en blu-ray c'est pour la simple et bonne raison qu'il n'existe pas de source/master HD pour L'Antéchrist. Alors, certes, on trouve une édition blu-ray (également disponible en dvd et en combo), commercialisée en Allemagne et en Autriche sous les titres "Schwarze Messe der Dämonen" chez Illusions Unlt (2013) et "Der Antichrist - Das original" chez Tiberius Films (2014), en Suisse chez Elektrocity (2013) et en Espagne chez Satanmedia (2014) mais, en plus de proposer une image médiocre, cette version présentée comme "intégrale" est en fait incomplète ! (Voir le détail des coupes ci-dessous).
En format dvd, le film était précédemment sorti aux USA chez Anchor Bay (2002), au Japon chez New Line (2004), au Royaume-Uni chez Optimum (2009) et en Australie chez Umbrella Entertainment (2009).

 

 

Concernant la durée de L'Antéchrist, elle diffère selon les sorties. Lorsque le film fut distribué chez nous en vidéo grâce à VIP puis Proserpine, Prism Vision ou Casa, la version proposée était loin d'être complète avec une durée d'environ 99 minutes. A l'ère du dvd, la version oscillait entre 105'55 (Illusions Unlt) et 107'26 (Anchor Bay). L'édition du Chat qui Fume dure aussi 107'26, 107'09 en ôtant la présentation Studio Canal. C'est donc la version intégrale, comme pour Anchor Bay, Optimum et l'import japonais, dont la source provenait également de Studio Canal.

 

 

Si l'on se réfère à La Saison cinématographique 75, le film a été distribué dans les salles en version originale et en version française, avec une durée indiquée de 106' correspondant logiquement à la version originale italienne. En regardant la piste française du Chat qui Fume, on peut situer les passages qui n'avaient jamais été traduits (environ six minutes). Ce sont les suivants :

- 22e : une partie d'une conversation entre Massimo Oderisi et son frère Ascanio dans les palais du Vatican (20 sec.)

- 24e : la révélation des dons médiumniques d'Ippolita lors de la réception (55 sec.)

- 28e : des propos échangés entre Ippolita et le psychiatre Marcello Sinibaldi (20 sec.)

- 33e : une partie de la concertation entre Massimo, Ascanio, Marcello et Filippo (le frère d'Ippolita) à propos des espoirs de guérison d'Ippolita (35 sec.)

- 66e : un passage conséquent d'un entretien entre Massimo, Marcello et Filippo (1'20)

- 80e : des échanges entre Massimo et Filippo après l'échec de l'exorcisme tenté par Ascanio, suivis d'une conversation impliquant Massimo et Greta (2')

-91e : un bref passage dans lequel Sinibaldi quitte ses fonctions et salue Massimo avant de partir (5 sec.)

 

 

Revenons-en donc à cette fameuse version "intégrale" éditée en blu-ray en Allemagne : il s'agit en fait du montage allemand (coupé lors de la sortie du film) auquel l'éditeur a réintégré, avec plus ou moins de bonheur, quatre plans (pour une durée totale de 26 secondes) visiblement tirés du master Studio Canal. Au final, non seulement cette version ne contient donc absolument rien de nouveau mais certains passages sont même incomplets ! Il s'agit à chaque fois de quelques secondes seulement, pour aboutir à un peu plus d'une minute en tout :

- 13e : lors de la scène où Ippolita rentre chez elle, accompagnée de son père, et arpente le couloir aux statues

- 39e : quand Ippolita saisit une paire de ciseaux et frappe violemment une photo de son père dans un cadre

- 47e : lorsque Filippo, dans le couloir aux statues, frappe à la porte de la chambre de sa soeur pour s'enquérir de sa santé

- 56e : lors d'un entretien concernant Sinibaldi et Ippolita, après que Massimo ait jugé que l'état de santé de sa fille avait empiré

- 60e : au début du repas (un plan sur le visage d'Ippolita) et le début de la scène suivante

- 80e : après l'exorcisme manqué et la fuite du guérisseur (Mario Scaccia) en état de panique, ainsi que le début de la scène suivante

- 83e : durant l'agression d'Ippolita sur son père

- 100e : à la fin de l'exorcisme final dirigé par le Père Mittner

 

 

A cela, il convient de rajouter quelques détails techniques au niveau de la colorisation. On constate ainsi la présence de filtres orange sur le master de studio Canal pour la scène où Ippolita, dans sa chambre, revit le sabbat de son ancêtre, et celle où le guérisseur tente d'exorciser cette même Ippolita.


 

Les suppléments, à présent. Quand des éditeurs comme René Chateau ou LCJ croient que l'intérêt d'un bonus se limite à celui de leur assurance automobile, d'autres (souvent moins fortunés) se démènent pour proposer à leur public des suppléments soignés.
Et c'est le cas ici. Ils sont riches et nombreux, avec quatre entretiens complémentaires et de qualité pour une durée totale de 1h37 (d'où un dvd double couche).
Dans le premier, David Didelot (créateur du fanzine Videotopsie, auteur des ouvrages "Gore, dissection d'une collection" et "Bruno Mattei, itinéraires Bis") compare le film de De Martino avec celui de William Friedkin, énumère les différentes références à L'Exorciste mais également ses différences notables. Il cite les nombreux succédanés de L'Exorciste, pour la plupart italiens avant de revenir précisément sur L'Antéchrist. David Didelot rend hommage à la carrière d'Alberto De Martino, ainsi qu'au travail sur la photographie de Joe D'Amato, sans oublier la performance de Carla Gravina dans le film. Ses précisions sur les différentes sorties de L'Antéchrist en VHS sont tout aussi intéressantes. Durant une bonne demi-heure, David Didelot parle avec passion (et sans l'aide de notes), maintenant l'intérêt de son auditoire jusqu'à la fin.

 

 

Le deuxième module est animé par le réalisateur Christophe Gans (ex rédacteur en chef de la revue Starfix). Le metteur en scène effectue un tour d'horizon des divers genres cinématographiques abordés par Alberto De Martino, précisant que celui-ci était très prisé des producteurs, car il possédait un indéniable savoir faire, comme celui de mettre en valeur ses lieux de tournage. Les réflexions de Christophe Gans sont pertinentes quand il évoque la technique de De Martino, peu adepte du zoom, et exploitant à merveille l'espace, ce qui se traduit par une abondance de plans larges. Par contre, lorsque Gans cite quelques films dont le cinéaste italien s'est inspiré pour L'Antéchrist, il fait curieusement référence au Profondo rosso de Dario Argento (deux passages : celui de la promenade nocturne dans les rues de la ville impliquant Sinibaldi et Filippo d'un côté, Marcus Daly et Carlo de l'autre ; et celui des couloirs avec tantôt des rangées de statues, tantôt des alignements de miroirs). Autant la source d'inspiration envers L'Exorciste est manifeste, autant celle à Profondo rosso ne l'est pas, étant donné que le film de Dario Argento fut tourné quelques mois après L'Antéchrist.

 

 

Christophe Gans revient ensuite sur le casting, puis se livre à une fine analyse de la famille Oderisi (analyse également relatée par David Didelot avec justesse dans le premier bonus), avec notamment cette idée de la désagrégation de la cellule familiale.
Le travail magnifique sur la photographie est également relaté par le réalisateur, qui nous apprend qu'il a travaillé avec le fils de Joe D'Amato pour le tournage de "Silent Hill".
En résumé, cet entretien, qui a déjà l'intérêt de ne pas faire double-emploi avec le précédent, est également fort instructif (et Christophe Gans, lui non plus, n'a pas besoin de notes).
Le troisième bonus, une fois n'est pas coutume, est une production Freak-O-Rama, sous la houlette du talentueux Federico Caddeo. L'invité est Adolfo Troiani, qui travailla d'abord en tant qu'assistant opérateur, puis opérateur et enfin directeur de la photographie (il était opérateur sur L'Antéchrist). Après avoir évoqué comment il était rentré dans l'univers du cinéma, Troiani évoque sa collaboration avec Joe D'Amato puis se concentre sur le film qui nous intéresse ici. Ses souvenirs sont encore très précis, notamment en ce qui concerne les différents lieux de tournage et l'élaboration des trucages. En guise de conclusion, Adolfo Troiani livre une réflexion fort juste, à savoir que le numérique a tué la magie, l'art du cinéma.

 

 

Pour le dernier module, nous retrouvons Christophe Gans qui parle cette fois de la musique du film, et donc de ses auteurs. Il est bon de préciser que si le titre de ce bonus est "Nicolai et Morricone par Christophe Gans", ce dernier ne s'attarde pas sur Ennio Morricone, et préfère se consacrer à Bruno Nicolai, moins connu du grand public. Gans ne tarit pas d'éloges sur le compositeur, et ce n'est que justice. Il souligne d'ailleurs que sa musique sauva des films médiocres. En résumé, c'est à un panégyrique du compositeur auquel nous assistons, et nous acquiesçons sans sourciller, tant Bruno Nicolai a composé de magnifiques partitions.

Enfin, le livret offert en précommande abonde en photos et affiches. L'oeil averti décèlera parmi les photos d'exploitation au moins une scène non retenue dans le montage définitif (une scène d'amour avec Anita Strindberg et Mel Ferrer).

 

 

Vous l'aurez compris, cette édition de "L'Antéchrist" a été réalisée avec beaucoup de soin. Le master de Studio Canal permet de voir ou revoir le film avec un oeil nouveau, tant les couleurs et les contrastes sont bien restitués, et en tout cas bien meilleurs que d'autres (voir le comparatif ci-dessous).
Comme pour ses précédents gialli (Journée noire pour un bélier et L'affaire de la fille au pyjama jaune), Le Chat qui Fume a choisi pour "l'habillage" un digipack trois volets à l'esthétique irréprochable. Une édition en mesure de satisfaire tout le monde, d'autant que le rapport qualité/prix est plus que correct.

Note : 10/10

 

En rapport avec le dvd :

 

# La critique du film L'antéchrist

 

# Comparatif Le Chat qui Fume / Illusions Unlimited (Allemagne -Autriche) / Anchor Bay (USA) et New Line (Japon) :

 


Illusions


Le Chat qui Fume

Anchor Bay


New Line

 


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Le Chat qui Fume


Anchor Bay


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Le Chat qui Fume


Anchor Bay


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Le Chat qui Fume


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Anchor Bay


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Le Chat qui Fume


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Illusions


Le Chat qui Fume


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#Les jaquettes des éditions mentionnées dans la fiche DVD :

 

Combo Blu-ray/DVD Allemagne - Autriche (Plusieurs jaquettes DVD ou BR différentes existent, certaines limitées à 100, 66 voire même 33 exemplaires !) :

 

Blu-ray Allemagne-Autriche :

 

 

DVD :

 

 

Blu-ray Suisse :

 

 

Blu-ray Espagne :

 

 

DVD Espagne :

 

 

DVD UK :

 

 

DVD Australie :

 

 

DVD Japon :

 

 

DVD USA :