Espion qui venait du surgelé, L' - Artus Films
Écrit par Flint   

 

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Artus Films
Pays : France

Sortie film : 29 juillet 1966 (Italie)
Sortie dvd : 7 avril 2015

Durée : 83'21 (montage italien), 78'17 (montage américain)
Image : 1.85:1
Audio : Dolby Digital 2.0

Langues : anglais, italien, français
Sous-titres : français (optionnels)


Bonus :
- "Dr Goldfoot et les filles explosives", par Eric Peretti
- Générique américain alternatif
- Diaporama d'affiches et photos
- Film-annonce (bandes-annonces de la collection Ciné Fumetti)

 

 

Commentaire : Que ce soit au niveau du contenant comme du contenu, cette sortie française de Le spie vengono dal semifreddo est une incontestable réussite. Présenté sous la forme d'un digipack agrémenté d'une belle iconographie, L'espion qui venait du surgelé propose deux dvd distincts : l'un avec le montage italien, l'autre avec le montage américain. Autant dire que l'édition d'Artus Films supplante en qualité les précédentes éditions, à savoir l'italienne de Iif Home Video (2005), et celles américaines de MGM (2008 et 2012).

 

 

Ce film de Mario Bava a connu à l'époque une sortie dans les salles de cinéma françaises pour le moins confidentielle, réduite à quelques villes de province. En vidéo, il ne fut jamais édité, et il faudra attendre août 2006 pour le voir à la TV sur Canal +, grâce encore une fois à Jean-Pierre Dionnet lors d'un cycle intitulé "Les films idiots".

 

 

La version française de L'espion qui venait du surgelé existe donc bel et bien, Artus Films en apporte la preuve... doublement. En effet, l'éditeur propose sur le montage américain (celui qui fut distribué chez nous) le choix entre deux pistes françaises. La raison en est la suivante : chacune d'entre elles présente quelques différences. La plus notable concerne le doublage de Vincent Price, qui n'est pas le même sur les deux versions. A chacun de choisir la voix française qui lui semble la plus appropriée, sachant que l'une des deux colle mieux à la personnalité de l'acteur. La seconde différence se situe au niveau des dialogues, qui peuvent subir quelques modifications. L'exemple le plus frappant est celui de la scène dans laquelle Franco et Ciccio ont ligoté Bill Dexter dans les toilettes du Hilton (aux alentours de la 15e minute). Bâillonné, l'agent secret traite de crétin ses deux comparses lui retirant le bâillon dans l'une des versions, alors qu'il profère plusieurs injures dans l'autre.

 

 

Mais les différences les plus nombreuses se trouvent au niveau des deux montages, italien et américain. En proposant ces deux, Artus Films nous permet de visionner quasiment deux films dissemblables. Cela concerne bien des points, depuis le générique d'ouverture jusqu'à la bande originale, l'ordre de certaines scènes et la suppression ou le rajout de plusieurs d'entre elles selon les versions.
Le générique italien s'ouvre sur les personnages de Franco et Ciccio admirant une "Girl Bomb" géante, alors que le générique américain est concentré sur le personnage du Dr Goldfoot avec des extraits du premier opus réalisé par Norman Taurog. La partition musicale est due à Lallo Gori (Les faux jetons, 002 operazione Luna, Le temps du massacre, Karzan, Caresses à domicile) pour le montage initial italien, et à Les Baxter (La chute de la maison Usher, La chambre des tortures, Le corbeau, Dr Goldfoot and the Bikini Machine, "Dunwich Horror") pour le montage américain remonté par l'A.I.P. pour son exploitation sur le territoire américain.

 

 

C'est pour cette raison que vous ne verrez pas sur celui-ci bon nombre de passages mettant en lice Franco & Ciccio. Les scènes en accéléré de bagarres et de poursuites ont été en grande partie supprimées, au même titre que plusieurs gags du tandem : Franco déguisé et imitant la poule, le gag récurrent des piranhas dans la villa de Goldfoot, les pitreries genre farces et attrapes (la fleur aspergeant, la fausse main), les courses à l'armurerie ou encore le duplicata de Ciccio. La liste pourrait être encore plus longue, sachant que plusieurs scènes non supprimées présentent également des différences, pouvant être soit raccourcies, soit rallongées. Le montage italien, au contraire, réduit considérablement l'importance du Dr Goldfoot, mais également celui de Rosanna (Laura Antonelli), puisque la scène où le duplicata de Rosanna séduit Dexter pour le détruire a été supprimée.
Un large choix s'offre donc aux détenteurs de ce double dvd : visionner les deux montages, préférer l'un ou l'autre selon que vous êtes fan de Vincent Price ou de Franco & Ciccio (difficile d'apprécier les deux, mais sait-on jamais...), voire regarder les deux versions françaises si vous êtes particulièrement perfectionniste.

 

 

Sachant que les versions américaine et italienne sont proposées dans leur format d'origine en 1.85 avec une image et un son de très bonne qualité, le plaisir n'en est que plus grand. N'oublions pas le principal bonus, dans lequel Eric Peretti revient sur les nombreuses péripéties intervenues avant, pendant et après le tournage, et où notre cinéphile érudit évoque l'importance de l'agent et producteur Fulvio Lucisano pour concrétiser ce projet. Eric Peretti émaille son intervention de plusieurs anecdotes intéressantes, notamment les rapports tendus durant le tournage entre Vincent Price et Franco Franchi, ainsi qu'entre Fabian et Mario Bava, sans oublier les caprices de star de Laura Antonelli alors qu'elle n'était encore qu'une débutante quasi-inconnue.
En résumé, cette nouvelle sortie d'Artus n'est pas seulement recommandable, elle s'avère indispensable même si le film, en lui-même, n'est pas une réussite.

 

 

Note : 10/10


* Comparatif d'images entre le montage italien et le montage américain :

 

Italien

Américain

 

Italien

Américain

 

Italien


 

On constatera une petite différence dans l'intensité des couleurs, et le master italien offre un peu plus d'image que l'américain.


En rapport avec le dvd :

# La critique du film L'espion qui venait du surgelé