Interview Jenni Schmitt
Écrit par Walter Paisley   

 

Interview réalisée le 15 avril 2006.

 

Conspiracy Productions est une compagnie de production indépendante créée récemment et qui a la particularité d'être dirigée par des femmes. Leur but est de faire des films d'horreur, plutôt gores, avec des personnages de femmes fortes. Le premier film, un moyen métrage intitulé Safe Word, est actuellement en pré-production. Entretien avec Jenni Schmitt, fondatrice de Conspiracy Productions.


Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Jenni Schmitt, je dirige Conspiracy Productions et je suis la réalisatrice de notre premier projet, Safe Word.

Quelles sont vos références en termes de cinéma d'horreur ? Avez vous des personnages féminins qui vous ont marqué ?

L'un de mes films favoris est "I Spit On Your Grave". J'ai été davantage impressionnée par l'intrigue que par les personnages en eux-mêmes. Ca m'a fait plaisir de voir une femme en mauvaise posture ne pas se laisser faire jusqu'à en mourir. Elle se bat pour sa vengeance !

Comment êtes-vous arrivée dans le milieu du cinéma, et plus particulièrement dans le cinéma d'horreur ? Et quelles ont été vos premières responsabilités ?

J'ai exercé les métiers traditionnels, vendeuse de vêtements au détail, des trucs comme ça... J'ai aussi travaillé dans un magasin de location de vidéos pendant trois ans. J'ai toujours aimé l'horreur. Mon mari écrit des critiques de films d'horreur en tant qu'amateur, et vivre au milieu de tonnes de films indépendants est ce qui m'a poussé à me lancer dans ce milieu.

 


Pouvez vous nous dire comment vous est venue l'idée de créer Conspiracy Productions ?

Mon amie Heather et moi avons décidé que c'était quelque chose que nous voulions faire. Nous avons convenu de faire des films d'horreur avec un point de vue féminin. Nous en avions marre de voir toujours le même film encore et encore, dans lequel les femmes étaient brutalisées et trop faibles pour se battre. Depuis, Heather a dû quitter la compagnie, mais si un jour je venais à réaliser quelque chose près de chez elle, elle sera la première personne que j'appellerai !

Quelles sont les étapes et les difficultés dans la création d'une société de productions ?

D'abord vous avez l'idée, et vous devez savoir ce que vous voulez en faire. Vous devez vous fixer des objectifs personnels. Vous avez besoin d'un site internet et il est utile de connaître des forums à propos du cinéma d'horreur pour établir des contacts. Vous avez donc besoin d'un site internet et d'un texte. Une fois que vous avez tout ça, c'est parti. Trouver des gens pour s'y consacrer et qui ont le temps d'aider à été le plus gros problème. Mais désormais, les choses avancent plutôt bien !

Comment s'est fait le recrutement, tant au niveau administratif qu'au niveau artistique ?

Actuellement nous n'avons pas de partenaires. J'ai décidé que ça serait mieux de travailler au cas par cas, c'est à dire que nous embaucherons des gens selon nos nécessités de tournage. J'ai recruté quelques filles pour assurer la promotion lors de conventions, et qui feront circuler les infos dans le nord du pays. Dianna est là depuis le début, elle est géniale. C'est elle, sur la photo principale du site. Vanessa nous a rejoint un peu plus tard, mais elle est formidable et ses cheveux rouges sont à tomber ! J'ai principalement essayé de recruter des femmes qui sont attractives ET qui ont un cerveau.

Pouvez vous préciser les objectifs et la ligne éditoriale de la compagnie ?

Le but est principalement de montrer que les femmes peuvent se défendre elles-mêmes, notamment contre les bad guys.

Vous sentez-vous soutenues par le milieu de l'horreur, que ce soit par des acteurs, des producteurs, ou bien par la presse spécialisée ?

Oui ! Les réactions à propos de la compagnie et du projet ont été énormes ! Les premières annonces de presse ont été très bien accueillies et je continue à parler à la plupart des gens qui ont commencé à en parler. A chaque fois que j'envoie le scénario à un acteur ou un technicien potentiel, j'ai un retour très positif. Ca rend la conception du film très agréable.

Votre premier film sera un moyen-métrage, Safe Word. Pouvez-vous nous en parler un peu ?

Permettez-moi de dire à vos lecteurs ce qu'est un Safe Word, en anglais. Un Safe Word est un mot utilisé dans les jeux de bondage pour faire savoir au dominant que le soumis en a eu assez et qu'il souhaiterait arrêter. C'est toujours un mot simple, comme "orange" ou "puppy". Dans ce film, nous suivons deux filles, qui ont été kidnappées et torturées par un tueur sadique. Après, nous découvrons ce qu'elles font pour survivre, et si toutefois elles survivent. C'est un film brutal, et certaines personnes disent même qu'il est peut-être trop violent, mais c'est ce que je voulais pour le premier film.

 


A propos du côté gore, et plus spécialement des effets spéciaux de maquillage, comment vous chargerez-vous de leurs réalisation ? Pouvez-vous nous donner un exemple de scène que nous réserve le film ?

Hmm... Difficile de donner des exemples. Je me suis efforcée de ne rien dire et de ne pas trop en dévoiler, mais voici un petit quelque chose pour vous donner une idée : des crochets à poisson. Pour ce qui est des effets spéciaux du film, tout sera effectué en direct, les acteurs seront couverts de sang, et il n'y aura pas d'effets numériques.

Est-ce que le casting est déjà choisi, et est-ce que l'équipe technique est déjà constituée ? Qui seront les gens impliqués sur le film ?

Le recrutement semble ne jamais prendre fin. Parmi ceux qui ont signé, il y a Heidi Martinuzzi, en tant que productrice. Elle se charge du budget et des formalités administratives. Elle tient un site internet consacré aux femmes dans le cinéma d'horreur (www.pretty-scary.net) et elle a participé activement ou non à d'innombrables productions indépendantes. Jessica Gallant occupera le poste de directrice de la photographie, et je pense qu'elle fera un boulot formidable. Vous pouvez voir les films sur lesquels elle a travaillé par là : http://www.imdb.com/name/nm0002680/. Puis Heidi et moi avons décidé que je réaliserais, donc me voilà nommée réalisatrice Jenni Schmitt. J'ai parlé à un monteur et des entretiens sont prévues dans les prochaines semaines en ce qui concerne les techniciens. Nous sommes en négociations avec un acteur et après, nous devrons trouver deux actrices. Je vous enverrai la liste mise à jour dès que nous aurons fini.

Avez vous déjà des pistes concernant la distribution du film, aux Etats-Unis ou à l'étranger ?

La distribution à l'étranger, voilà une chose à laquelle je n'aurais même pas songé voici quelques mois ! Mais il semblerait que ça soit quelque chose que nous devrons faire. Les réactions outre-atlantique ont été incroyables, en Suède, en Italie, et bien sûr en France, et j'aimerais être capable de faire distribuer le film là-bas, pour les fans que nous avons déjà. En ce qui concerne les Etats-Unis, nous pourrons le distribuer nous-même si nous y sommes forcées, mais ma productrice m'assure qu'il n'y aura aucun problème à trouver un distributeur pour les Etats-Unis.

Enfin, êtes-vous totalement concentrées sur Safe Word, ou avez-vous d'autres projets auxquels vous songez ?

J'essaie de rester entièrement concentrée sur le film parce que c'est mon premier et que je veux qu'il soit réussi. Cela dit, il y a d'autres idées qui circulent. On m'a déjà soumis quelques scripts et j'ai deux auteurs, des femmes, qui travaillent sur quelques pistes. J'espère faire un autre film en 2007, et celui-ci sera un long métrage.