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Cenobite 20 % irradié
Inscrit le: 15 Jan 2005 Messages: 180
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Posté le: Dim Juin 05, 2005 2:27 pm Sujet du message: [M] [Critique] Le Château de l'horreur - 1974 |
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Le Château de l'horreur (Terror ! Il castello delle donne maledette)
Autre titre : Le Château de Frankenstein
1974
Italie
Réalisé par Dick Randall (sous le pseudonyme Robert H Olivier)
Avec Rossano Brazzi, Gordon Mitchell, Xiro Papas, Luciano Pigozzi, Michael Dunn, Boris Lugosi (Salvatore Baccaro)...
Nous sommes dans les années 70. Alors que l'Italie s'attache à un nouveau filon en pleine maturation, le giallo , il se trouve toujours quelques cinéastes pour raviver la flamme de sous-genres tombés plus ou moins en décrépitude, généralement à grand renfort de scènes plus ou moins lubriques. Que voulez-vous, le sexe a toujours fait vendre, et s'il est possible de faire du péplum avec des petites vestales s'adonnant à certains plaisirs saphiques, pourquoi s'en priver ? Je vous aurais bien parlé de Caligula, mais le sujet d'aujourd'hui est le fantastique gothique, qui chez nos amis transalpins fut généralement tout sauf honteux durant son heure de gloire dans les années 60. Précisons pour le contexte qu'en Angleterre, la Hammer elle-même sort ses derniers grands films fantastiques avant de péricliter, puisque plus rien ne sortira après 1979.
Réalisé en 1974 en Italie, "Le Château de l'horreur" (aka "Le Château de Frankenstein") obéit outrageusement aux grands poncifs du genre, tout en incrustant plus ou moins pertinemment une dose de polissonneries plus ou moins graveleuses. La véritable identité du responsable de ce film a longtemps été controversée. Le générique crédite en effet un certain "Robert H Olivier", pseudonyme sous lequel était censé se cacher l'acteur espagnol Ramiro Oliveros (à qui l'on attribuait aussi "La casa della Paura", tourné la même année.) A l'heure actuelle, la paternité de "Le Château de l'horreur" revient à Dick Randall, producteur très prolifique : "L'Etrangleur de Vienne" (1971), "La casa della paura" (1974), "Le Journal érotique d'une Thaïlandaise" (1980), "Le Sadique à la tronçonneuse" (1982), "Don't Open Till Christmas" (1984) ou "Le Jour des fous" (1986) pour n'en citer que quelques-uns, mais qui n'a semble-t-il qu'une seule réalisation à son actif, si l'on excepte un documentaire intitulé "History of the Erotic Cinema" (1982).
Avec "Le Château de l'horreur", il nous livre un Nanar assez énorme où se croisent hommes des cavernes hirsutes, bossu grimaçant, nain violeur et autres jolies femmes vite dévêtues. Bien que d'une qualité discutable, "Le Château de l'horreur" n'en reste pas moins doté d'un certain charme, dû en partie à son imagerie gothique et surtout à son festival de gueules qui peuplent le château de Frankenstein. Nous retrouvons ainsi Gordon Mitchell (grand acteur bien connu des amateurs de péplums italiens) ; Xiro Papas, vu dans "Frankenstein 80" et "Holocauste Nazi (Armes secrètes du III Reich)" qui joue ici un bossu moustachu ; Luciano Pigozzi dont le physique de batracien est bien connu des amateurs de Bruno Mattei ; l'inénarrable Salvatore Baccaro, alias Boris Lugosi, bien connu des amateurs d'hommes-singes, son physique simiesque le cantonnant à des rôles... d’hommes-singes (dans le susnommé "Holocauste Nazi" par exemple) ou encore Michael Dunn, bien connu des amateurs de nains, qui joua le Dr Loveless dans les Mystères de l'Ouest et décédera quelques mois après ce tournage à l'âge de 38 ans. Pour ce qui est du rôle titre, nous retrouvons Rossano Brazzi, vu entre autres dans "New York 2h du matin", d'Abel Ferrara.
"Le Château de l'horreur", comme son retitrage vidéo l'indique, est un film de Frankenstein, mais ici d'un genre un peu particulier. L'histoire en elle-même est en effet d'une loufoquerie irrésistible. Dans la campagne d'un pays quelconque, une troupe de paysans lapide un homme des cavernes qui venait à passer. Ce dernier est amené au Comte (!) Frankenstein qui s'en servira comme de bien entendu pour donner vie à une créature. Mais comme on est jamais tranquille que dans ses toilettes, voici que la fille du Comte vient rendre visite à son paternel, accompagnée de son fiancé et d'une amie. Pour ne rien arranger, le serviteur nain du Comte se trouve être un affreux pervers nécrophile, qui sera renvoyé par l'homme de science pour avoir peloté le cadavre d'une jeune femme. Et c'est là que l'intrigue prend tout son envol, car notre nain, désireux de se venger, va s'adjoindre les services d'un autre homme des cavernes, qu'il baptise Ook, pour fomenter ses noirs desseins. Ce qui de vous à moi fait beaucoup d'hommes des cavernes pour ce patelin...
Voilà pour le prétexte, il faut maintenant tenir une heure et demie. Le côté gothique (toc) est assuré par des orages monstrueux, des chapardages de cadavres et bien sûr, le château de Frankenstein, riche en vieilles pierres et en passages secrets. La galerie de sales gueules fait son boulot, consistant à servir le maître et à effrayer les jeunes filles dans de sombres couloirs. Quant au quota de sexe, il est assuré généralement par notre brave nain. Un nain tout à la fois nécrophile donc, mais aussi voyeur et violeur. Impayable scène crapuleuse où notre nain apprend à Ook (Baccaro) les mystères du sexe en violant une paysanne qui eut le malheur de s'aventurer hors de chez elle la nuit, et ce dernier de tout regarder en grognant de façon lubrique ! Signalons également cette amorce de scène lesbienne, introduite de manière parfaitement ridicule, où la fille de Frankenstein et son amie décident de se baigner dans la petite mare chaude d'une caverne, caverne abritant évidement Ook et le nain voyeur. Mais attention à ne pas faire d'amalgame, malgré ses scènes érotiques par ailleurs sans grand intérêt, "Le Château de l'horreur" n'oublie pas son registre et reste tant bien que mal dans le fantastique gothique. Il serait injuste de ne pas parler de l'enquête policière trèèèèèès molle entourant les meurtres de tout ce petit monde ou de la fin assez traditionnelle, avec mouvement de la foule en colère et destruction des "monstres". Une fin à la connotation assez tragique, nous prouvant que sous les oripeaux d’une maîtrise technique discutable, les intentions y étaient, d'autant que le film effleure une thématique touchante lorsque que la Créature éprouve des sentiments pour la fille de son créateur.
"Le Château de l'horreur" se voit sans déplaisir, malgré - ou grâce à ? - son statut de gros Z au scénario honteux. Quelques sautes de rythmes et une réalisation assez calamiteuse que l'érotisme de passage, le casting de trognes et la composition grotesque du pauvre Boris Lugosi font passer sans trop de soucis. A présent, survit-il à un deuxième visionnage ? Je me permets d'en douter...
Dernière édition par Cenobite le Dim Juin 05, 2005 2:59 pm; édité 2 fois |
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Toxic_avenger 80 % irradié
Inscrit le: 26 Nov 2004 Messages: 754
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Posté le: Dim Juin 05, 2005 2:43 pm Sujet du message: |
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Vraiment une très bonne critique ! |
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Cenobite 20 % irradié
Inscrit le: 15 Jan 2005 Messages: 180
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Posté le: Dim Juin 05, 2005 2:49 pm Sujet du message: |
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Merci bien ! |
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Throma Super héros Toxic
Inscrit le: 25 Nov 2004 Messages: 3335 Localisation: Masse à chaussettes
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Cenobite 20 % irradié
Inscrit le: 15 Jan 2005 Messages: 180
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Posté le: Sam Juin 11, 2005 5:06 pm Sujet du message: |
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Merci Throma ! |
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fantomas 2 10% irradié
Inscrit le: 03 Mai 2006 Messages: 51 Localisation: Saint-Ouen
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Posté le: Jeu Mai 04, 2006 7:07 am Sujet du message: |
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Cenobite a écrit: | Le responsable de ce film est un obscur Robert H Olivier, pseudonyme de bon aloi cachant le scénariste espagnol Ramiro Oliveros |
Je ne suis pas du tout certain que "Robert H. Oliver" soit le pseudonyme de Ramiro Oliveros; c'est une théorie qui a été avancée ici et là, mais sans la moindre preuve. Ce qui est sûr, c'est que Robert H. Oliver existe (ou du moins: existait) bel et bien, car à l'époque du Festival de Paris du Film Fantastique et de Science-Fiction (ouf !), la seconde année, au Palace (1973), ce film a été envisagé pour la programmation. Nous avons donc été en contact avec Robert H. Oliver. Malheureusement, le montage du film n'était pas tout à fait terminé, et il fut impossible de le programmer (ouf! encore, diront certains).
C'est un peu le même problème que pour Mel Welles, qui dirigea le film avec Cameron Mitchell, "Baron vampire" (rien à voir avec le Bava) et aussi "Lady Frankenstein" avec Joseph Cotten et Rosalba Neri. Il s'agissait bel et bien de l'acteur Mel Welles (de la bande de Roger Corman), d'ailleurs présent dans des films italiens ou espagnols de cette époque (comme "Il lago di Satana / La sorella di Satana" de Michael Reeves), et non, comme certains le disaient alors, d'un pseudonyme dissimulant Ernst von Theumer...
Tout est d'ailleurs loin d'être clair sur les films italiens de cette époque, souvent attribués à des réalisateurs différents selon les copies, sans que l'on sache bien qui a fait quoi... Et il n'est pas exclu qu'un seul pseudo ait pu aussi dissimuler plusieurs réalisateurs différents, comme c'est le cas dans la littérature populaire. |
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Toxic_avenger 80 % irradié
Inscrit le: 26 Nov 2004 Messages: 754
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Posté le: Dim Juil 16, 2006 5:45 pm Sujet du message: |
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Prochainement en DVD chez BL Films !
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Valor Psycho-cop
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 2:39 pm Sujet du message: |
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De nouvelles captures DVD, quelques MAJ et corrections apportées à la critique de Cenobite, notamment le véritable nom du réalisateur et le titre de sortie en salles françaises qui était bien "Le Château de l'horreur" (cf : les Saisons 1975)
… et quelques captures en plus :
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flint Super héros Toxic
Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 4:26 pm Sujet du message: |
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Super !
J'aime beaucoup ce film, tout dans l'excès, une galerie de tronches pas possibles et le zeste d'érotisme INDISPENSABLE. |
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Valor Psycho-cop
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 4:58 pm Sujet du message: |
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Je l'ai revu hier soir et j'aurais bien enchaîné avec Lady Frankenstein, cette obsédée sexuelle
Cenobite a écrit: | Signalons également cette amorce de scène lesbienne (...) qui étrangement n'arrivera pas à son terme. Il paraît qu'il existe une version du film d'une minute plus longue, peut être que la suite des réjouissances s'y trouve. |
J'ai supprimé cette phrase (désolé Cénobite) étant donné que toutes les versions disponibles sont identiques : le DVD Italien (qui contient la VF et qui a probablement servi pour le DVD BL Films, pré-Artus), le Something Weird (qui propose une version "Open-Matte" 1:33), le Something Weird/Siren (UK) et le Shout! Factory avec Elvira en invitée... Pourtant, la scène du viol par le nain se termine de façon un peu abrupte... elle a peut-être été raccourcie ?
En listant les diverses éditions, j'ai trouvé une abomination nommée Cinematic Titanic, sorte de sous-merde à la MST3K :
Qu'ils brûlent en enfer ! |
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flint Super héros Toxic
Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 5:22 pm Sujet du message: |
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Mais, mais... c'est ignoble !
(A quand ton repack de la mort qui tue en version intégrale de Lady Frankenstein ?) |
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mallox Super héros Toxic
Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 5:39 pm Sujet du message: |
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Valor Psycho-cop
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 6:28 pm Sujet du message: |
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Tiens, en parlant de "Lady Frankenstein", on dirait que la même maison a été utilisée dans les deux films :
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sigtuna Super héros Toxic
Inscrit le: 08 Jan 2010 Messages: 3818
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Posté le: Lun Avr 04, 2016 8:39 pm Sujet du message: |
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Valor a écrit: |
En listant les diverses éditions, j'ai trouvé une abomination nommée Cinematic Titanic, sorte de sous-merde à la MST3K : | _________________
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princesse.rosebonbon Stade de décomposition
Inscrit le: 22 Aoû 2005 Messages: 2027 Localisation: variable
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Posté le: Mar Avr 05, 2016 8:30 am Sujet du message: |
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ils se sont même fait The Alien Factor ces fils de chiens.
ils ont dû mettre plus de budget à se filmer en train de lire leur vannes pré-écrites assis sur leurs gros culs que Don Dohler n'en a eu pour faire son film |
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