[M] [Critique] Jeunes, désespérés, violents

[xawa]

les specialistes disent que le dvd a 10 ans devant lui , on imagine facilement tout ce qui pourra ressortir d'ici la : giallis , polars ritals , films d'horreur ricains et espagnols , etc.

[flint]

Rien à dire, il s'agit là certainement du meilleur film de Guerrieri, bien plus abouti que "Un Détective" ou "L'Adorable Corps de Deborah" (on évitera de parler de "Final Executor..." ).
Une partie du mérite en revient évidemment à Fernando Di Leo, comme le soulignait Throma à l'époque. Tout comme il a transcandé Deodato avec "Live like a Cop...", Di Leo est parvenu à sublimer Guerrieri avec ce "Jeunes, désespérés, violents" de belle facture, avec un Milian sobre comme jamais, et de jeunes acteurs très très bons, dont un Stefano Patrizi époustouflant qui sera incroyablement pathétique cinq ans plus tard dans le "Follia Omicida" de Freda.
Un polar excellent. Si le motif des jeunes criminels est effectivement flou, on peut penser que ceux-ci ont fini par atteindre (à cause de leur éducation?) un degré de nihilisme absolu. Exemple frappant : l'argent d'un braquage redistribué aux Milanais dans un marché. De même qu'ils se moquent du fric qu'ils dérobent, ils se foutent royalement des vies qu'ils otent à leurs victimes. La mort, tout comme l'argent, est une abstraction. Seule compte l'ivresse du pouvoir, de pouvoir faire ce que l'on veut, au mépris de la morale, afin d'avoir l'impression (et la sensation) d'exister.


Fiche DVD :




Liberi, armati, pericolosi

Région : Zone 0 PAL

Editeur : Rarovideo
Pays : Italie

Sortie film : 1976
Sortie dvd : 2005

Durée : 93 mn
Image : 1.85 :1 – 16/9e
Son : mono

Langues : italien, anglais
Sous-titres : anglais (optionnels)



Bonus :
- biographie et filmographie de Romolo Guerrieri
- documentaire : « Ragazzi fuori », interview du réalisateur, 16 mn (en italien avec sous-titres anglais optionnels)

Commentaire : Très belle copie proposée par l’éditeur italien, qui ne déçoit jamais quant à la qualité de ses produits, surtout quand ceux-ci proposent des sous-titres anglais, comme c’est ici le cas. En bonus, une interview intéressante de Romolo Guerrieri, frère de Marino Girolami, qui explique qu’il dut prendre le nom de sa mère afin d’éviter toute confusion avec son frère dans le métier du cinéma. Il revient quelque peu sur le contexte de l’époque, regrettant que la critique italienne donnait une étiquette de fasciste aux metteurs en scènes de polars violents. Il rend par ailleurs hommage à Fernando Di Leo, le scénariste, et l’écrivain Giorgio Scerbanenco, qui écrivit le script d’après son propre roman.
L’entente de Guerrieri avec Tomas Milian fut excellente. Comme anecdote, le cinéaste révèle que le tournage fut interrompu durant deux jours suite à l’arrestation de l’un des acteurs (Benjamin Lev) pour détention et trafic de drogue.

Note : 8/10








Quelques captures supplémentaires :

[mallox]