The Omega Man 99 % irradié
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Posté le: Ven Avr 01, 2011 3:22 pm Sujet du message: [M] [Critique] Je suis une légende |
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Je suis une légende / L'ultimo uomo della Terra / The Last Man on Earth - 1964
Origine : Italie / USA
Genre : science-fiction
Réalisé par Sidney Salkow & Ubaldo Ragona
Scénario : Furio M. Monetti, Ubaldo Ragona, William Leicester & Logan Swanson (alias Richard Matheson)
D’après le roman de Richard Matheson
Image : Franco Delli Colli
Musique : Bert Shefter & Paul Sawtell
Accroche : Seul au monde
Distribution :
Vincent Price (Robert Morgan), Franca Bettoja (Ruth), Emma Danieli (Virginia), Giacomo Rossi Stuart (Ben Cortman), Umberto Raho, Christi Courtland, Antonio Corevi, Ettore Ribotta…
Résumé :
Aucune voiture le long des autoroutes. Personne ne marche dans la rue. Les rares humains encore visibles dans cette grande métropole sont des cadavres. Il semble que l'humanité ait été détruite par un terrible fléau ! Le scientifique Robert Morgan est immunisé des germes qui ont causé ce désastre dont il reste l'unique survivant… Jusqu'à ce que les victimes de la peste reviennent mystérieusement à la vie et se transforment en vampires assoiffés de sang. Les gousses d'ail qu'il parsème autour de son habitation ne sont pas suffisantes pour tenir en respect ces démons. A la nuit tombée, ils encerclent la maison et tentent, tant bien que mal, d'y pénétrer. Morgan doit essayer de découvrir le lieu où ils reposent, et les détruire… Sa vie en dépend.
Lorsque le roman de Matheson fut publié en 1954, il attira immédiatement l'attention des producteurs. Le premier à réagir fut le patron du studio anglais Hammer, qui invita le romancier en Angleterre pour écrire une adaptation de son roman. Le film, intitulé « The Night Creatures », devait être réalisé par Val Guest, mais fut abandonné car le scénario, jugé trop pessimiste, se vit refusé par la censure britannique. Quelques années plus tard, après une autre adaptation avortée (pour Fritz Lang), Matheson travailla sur un nouveau projet (cette fois, en Italie) nommé« The Last Man on Earth ». On ne sait pas si Matheson utilisa le matériel qu'il proposa à la Hammer ; quoi qu'il en soit, l'auteur n'approuva guère les choix de la production, au point d'utiliser un pseudonyme (ce qui lui permettait malgré tout d’être payé).
Drôle de destinée pour ce film qui resta longtemps oublié et inédit, mais qui, par un incroyable imbroglio au niveau des droits, tomba dans le domaine public avec l’avènement d’internet et l’explosion du DVD. Le film revînt alors au premier plan (plusieurs éditions ont ainsi vu le jour aux Etats-Unis) car il avait la flatteuse réputation d’être l’adaptation la plus fidèle du roman de Matheson.
Malheureusement, il faut bien avouer que l’œuvre est loin d’être impérissable. L'intérêt est plus thématique que cinématographique car, lorsqu’on visionne « The Last Man on Earth », on est étonné par les similitudes avec une certaine « Nuit des Morts Vivants » (que Matheson considère comme la meilleure adaptation de son roman). En effet, Romero fait plus qu’emprunter certains éléments du film de Sidney Salkow & Ubaldo Ragona ; il copie la démarche des vampires (qu’il transforme en zombies), pompe allégrement des plans entiers comme le siège de la maison et accentue le défaut majeur du film (l’insouciance de la réalisation) pour restituer le côté reportage « pris sur le vif », appuyé par le noir et blanc.
Alors que dans les deux dernières adaptations en date (« The Omega Man » avec Charlton Heston et « Je suis une légende » avec Will Smith), le salut de l'humanité passait par le personnage de Neville (ici Morgan) et son sang, seul antidote capable de sauver les non contaminés. Dans cette première version, Neville/Morgan (le héros change de nom on ne sait pas pourquoi ?) n'est plus la solution mais bien le problème, puisqu’une nouvelle race hybride est née grâce à un vaccin à base de sang défibriné, transformant les utilisateurs en un amalgame entre les vampires (car ils sont contaminés) et les humains (ils ont réussi à neutraliser les effets de la maladie). Ces néo-zombies représentent la nouvelle évolution de l’homme, et Morgan n’est plus que le reliquat d’une époque révolue. Il est devenu ce qu’il combattait, un monstre qui n’a plus sa place dans cette nouvelle société. Et dans sa croisade purificatrice, il est devenu une menace, car il supprime les prétendants néo-vampires ; ces derniers décident donc de l’éliminer.
Cette nouvelle espèce n’apparaît pas dans les dernières versions cinématographiques qui simplifient la donne à deux camps (les contaminés et les non contaminés). Par contre, deux idées (qui ne sont pas dans le roman mais figurent dans « The Last Man on Earth ») seront reprises dans les versions ultérieures : la transfusion sanguine (donc le vaccin au mal), et la profession de Neville/Morgan, qui devient scientifique.
Le roman de Matheson aborde un thème intéressant et ambitieux qui ne s’accorde guère avec ce film peu convaincant, dont le budget réduit peine à restituer l’ampleur du drame. L’une des pierres d’achoppement entre Matheson et les producteurs était le choix de Vincent Price dans le rôle titre. Il faut malheureusement avouer que le romancier avait raison, non pas que le grand Vince joue mal, mais son jeu outrancier, s’il fait merveille dans les adaptations de Poe, de Corman ou dans « L’abominable Dr Phibes », ne convient absolument pas dans le cadre du film. Ajoutons que l’on a beaucoup de mal à imaginer que Price puisse avoir survécu aux attaques des zombies, tant il paraît amorphe dans l’action pure (voir la poursuite finale qui a l’air d’être totalement improvisée). Heureusement, le film comporte plusieurs scènes intéressantes, comme la fameuse fosse où l’on incinère les morts, Morgan qui fabrique ses pieux sur un tour à bois, le retour de sa femme fraîchement enterrée (le meilleur moment du film) ou le chien. Pourtant, les réalisateurs n'arrivent jamais à trouver un quelconque rythme, et surtout à passionner. Ajoutons qu’il est difficile de croire que quelques planches clouées aux fenêtres et des gousses d’ail puissent empêcher les zombies/vampires d’entrer. Autre incohérence flagrante, le film fut tourné en Italie dans la région de Rome et Lazio, qui ressemble très peu à une ville américaine. Et même si la localisation géographique n’est jamais clairement établie, les personnages parlent cependant d’une maladie venant d’Europe et pouvant se répandre par le vent.
Malgré tous ces défauts, le film est en train d’être réhabilité comme étant le précurseur des zombies modernes. Certains le considèrent même comme un classique du genre et le meilleur film de Vincent Price. Si cette petite série B est indéniablement une référence, c’est surtout grâce à son script (c'est-à-dire le roman de Matheson), et sûrement pas pour sa qualité artistique. Il manque un réalisateur digne de ce nom qui aurait pu transcender son budget ridicule, comme Roger Corman ou Val Guest (qui, avec trois bouts de ficelle, avait réalisé « La Marque » et « Le Monstre »). Hélas, les deux réalisateurs choisis sont loin d’avoir le talent requis pour une telle entreprise. Sidney Salkow (choisi parce qu’il est le frère de l’agent de Price) est un vétéran qui réalisera nombre de séries B (entre 1936 et 1953) : aventures, WIP, pirates, drames… avant de passer à la télévision ; et son homologue italien, Ubaldo Ragona (présent pour être crédité sur la version italienne), ne réalisera que quatre films (dont des documentaires). Les deux hommes n’ont jamais rien réalisé de transcendant, leur seul mérite est de savoir tenir une caméra et d’avoir insufflé au film un côté brut et impersonnel qui le rapproche du reportage.
« The Last Man on Earth » est donc plus une curiosité qu’un chef d’œuvre oublié. Les amateurs de Vincent Price y trouveront sûrement leur bonheur (le film étant plutôt rare chez nous, à part quelques diffusions sur des chaînes payantes) ; et d’autres pourraient même y trouver leur compte. Dans tous les cas, c’est une œuvre à visionner au moins une fois rien que pour se faire une idée.
Je suis une légende - 1964
(L'ultimo uomo della Terra / The Last Man on Earth)
Origine : Italie / USA
Genre : science-fiction
Editeur : Wild Side
Collection : Vintage Classics
Pays : France
Sortie DVD : le 06 avril 2011
Sortie italienne le 19 août 1964
Sortie américaine le 08 mars 1964
Langues : Anglais
Sous-titres : Français
Son : Anglais - Mono
Image : Master restauré –2.35, 16/9e compatible. 4/3 – Noir & Blanc
Bonus : aucun
Présenté dans une copie restaurée du plus bel effet, le film ne dispose d’aucun bonus, l’œuvre est à découvrir, brute, sans explication, ce qui est dommage quand on sait les difficultés rencontrées pour adapter le roman.
L’image est impeccable et rend hommage au travail du méconnu Franco Delli Colli (« Macabro », « La Casa 3 », « Rats »). Le film étant tombé dans le domaine public aux Etats- Unis, il existe plusieurs éditions dvd du film, dont certaines se différencient par l’addition de scènes inédites. Dans une de ces versions, on peut ainsi entendre le bébé que Ruth caresse à la toute fin du film, ainsi qu’un dialogue avec celui-ci. Il existe aussi deux scènes coupées, l’une où l’on voit Price et sa femme après l’enterrement de leur fille, l’autre étant une conversation avec Ruth qui vient de mettre les vêtements de la femme de Price.
La version ici proposée par Wild Side semble la même que celle sortie en Z1 chez MGM, elle aussi restaurée, et comprenant la scène du « bébé ».
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flint Super héros Toxic
Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Ven Avr 01, 2011 8:25 pm Sujet du message: |
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Si je préfère, et de loin, "Le Survivant", j'apprécie néanmoins cette première adaptation du roman de Matheson. Je reste toujours émerveillé par la classe de Vincent Price, anti-héros au possible, être désabusé qui traine son désespoir dans un monde déshumanisé. Certes, le film n'est pas spectaculaire, mais il y règne une ambiance de fin du monde plutôt bien retranscrite.
La copie de Wild Side est très bonne, effectivement. Cela dit, contrairement à "Dementia 13", il existait déjà plusieurs dvd de "Je suis une légende" tout à fait satisfaisants, comme l'édition de L'Atelier 13 (et celle de la MGM, comme le souligne Omega Man). |
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Bigbonn Psycho-cop
Inscrit le: 13 Déc 2004 Messages: 4107
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Posté le: Jeu Juin 02, 2011 7:46 pm Sujet du message: Re: [M] [Critique] Je suis une légende |
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The Omega Man a écrit: | lorsqu’on visionne « The Last Man on Earth », on est étonné par les similitudes avec une certaine « Nuit des Morts Vivants » (que Matheson considère comme la meilleure adaptation de son roman). |
j'avais lu le livre de Matheson il y a quelques années déjà et c'est vrai que j'avais tout de suite pensé à La nuit des morts-vivants, tant l'univers y faisait penser.
Pour ta critique, j'en partage l'essentiel: Vincent Price n'est pas vraiment à sa place dans ce rôle, le film est loin d'être impérissable, la maison est à peine consolidée et même en étant complètement abrutis les morts-vivants/vampires devraient pouvoir y entrer très facilement, le tout est limite léthargique et on a du mal à rester dans le film, sorti de quelques scènes intéressantes.
Citation: | « The Last Man on Earth » est donc plus une curiosité qu’un chef d’œuvre oublié. Dans tous les cas, c’est une œuvre à visionner au moins une fois rien que pour se faire une idée. |
pas vraiment d'accord, là.
on peut tout à fait se dispenser de le voir et, à celui qui n'aurait pas lu le roman de Matheson, je conseillerai plutôt de s'y plonger car il est vraiment excellent, plutôt que de regarder cette fade adaptation...
PS: par ailleurs, je trouve que tu spoiles pas mal dans ta critique, tout est dit, ou presque! déjà qu'il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent avec ce film, si tu en dévoiles les principales clés, ça peut gâcher le plaisir (éventuel, très éventuel) de la découverte! |
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