[M] [Critique] Save the green planet

[mallox]

Titre : Save the green planet (Jigureul jikyeora!)
Genre : Horreur / Comédie
Pays : Corée
Année : 2003
Réalisateur : Jun-hwan Jeong
Acteurs : Ha-kyun Shin, Yun-shik Baek, Jeong-min Hwang (II), Jae-yong
Durée : 113 min


Un apiculteur sous anti-dépresseurs (Byeong-gu) et sa compagne (Soo-ni), qui semblent vivre vêtus de cirés noirs et de casques de spéléos, kidnappent puis séquestrent un riche industriel (Kang Man-sik) afin qu'il avoue être un extraterrestre en mission pour détruire la Terre avant l'éclipse lunaire devant se produire dans les sept jours.



Nous voici donc en présence d'une comédie déjantée lorgnant du côté de la série B ; eh bien non, pas tout à fait, ce serait sans compter sur la savante roublardise du metteur en scène (Jun-hwan Jeon dont c’est le premier long-métrage).
En effet, le script autant que la mise en scène sont là afin de nous balader du début jusqu'à la fin, où l’on reste perplexe mais avec un petit sourire en coin.
Le film marie avec pas mal de maîtrise le burlesque, le mélodrame, l'horreur, et le thriller d'anticipation.
L'intelligence du film est de réussir un ensemble cohérent, ce malgré la coexistence de genres aux antipodes, ce qui semblait plus qu'aventureux, un pari très risqué pas loin d'être prétentieux, et qui aurait pu facilement tomber dans le nimportnawak total.
Et puis aussi, l'intérêt de "Save the green planet" se trouve à un autre niveau de lecture ; en effet, totalement décomplexé, Jun-hwan Jeon se rapproche ici complètement du modèle hollywoodien, emprunte son pompiérisme et sa paranoïa, pour mieux le véroler, tranquillement, mais sûrement, de l’intérieur ; l’histoire la plus improbable, se voit ainsi traiter avec le même professionnalisme et le même sens du spectacle que le blockbuster américain de base, pour l'emmener vers une critique à la fois politique et sociale très acide.
Le mythe du bon sauvage est finalement rudement mis à épreuve, et croire à la générosité humaine n'a ici, absolument pas place ; Byeong-gu est capable des pires horreurs, ce malgré ce que l'on croit un moment, sa mission sous couvert d'une mission humanitaire idéaliste, n'a pour but au final que d'éliminer "l'autre" parce qu'il appartient à une autre race ; du reste la métaphore fasciste se manifeste de façon rigolarde (mais avec un rire jaune, sans jeu de mots) par exemple lorsqu'il rase de force le crâne de Kang Man-sik sous prétexte que les extraterrestres communiquent par les cheveux !



Ce n’est pas un hasard si l'extra-terrestre (ou pas) est patron d’un conglomérat chimique et Jun-hwan Jeon s'allie ici à l'activisme ouvrier coréen, souvent très violent, dans la façon dont le héros traite son prisonnier.
Certes, niveau rythme, il est un peu dommage que le film soit un peu trop long et cède donc à une certaine mode actuelle qui mine quelque peu le cinéma coréen qui se doit de posséder un format de deux heures, et le film s'embarrasse d'une intrigue policière un peu confuse et qui contribue à cette longueur ; de plus il doit aussi énormément à son acteur principal (Shin Ha-Gyun), tellement à fond dedans qu'il parvient à nous embarquer tout le long durant dans son trip ; néanmoins, il s'agit d'une bonne réussite, qui malgré des maladresses qui restent celles d'un premier film, peut aisément devenir culte de par son bouche à oreille. "Tiens j'ai vu un film incroyable, j'te raconte pas la fin, mais il faut que tu le vois, c'est barge, enfin, c'est pas con non plus, enfin, vois-le ...".



Et donc, je le conseille assez vivement.

Note : 6,5/10
Accroche : Lutte des classes
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[Bigbonn]

[Bigbonn]

Je l'ai vu aujourd'hui même et je n'ai pas regretté le voyage!
Effectivement on à affaire à un mélange des genres plus qu'audacieux avec des plans de comédie et des personnages plutôt comiques comme le "héros" et sa copine la funambule bouboule qui tournent parfois très vite au drame, au mélodrame ou au tragique et au violent.
Les amateurs de twist de Saint-Tropez ou d'ailleurs devraient d'ailleurs ici se délecter puisque les personnages et leurs actes offrent de multiples rebondissements, retournements et des surprises en tout genre.
Une réussite, si ce n'est les quelques réserves émises par Mallox à l'époque, à savoir qu'on aurait pu écrémer certains passages notamment mais, dans l'ensemble, c'est effectivement bien barge et palpitant.

[Camif]

Un excellent moment que ce film malgré un titre qui fait honte à Actarus, qui lui Save the blue planet, comme chacun le sait.
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[San]

Eh moi je confirme l'aspect qualitatif...de ce petit film de "sflsd" coréen! !
Outre, l'histoire, la musique n'est pas en reste non-plus...on a vraiment l'impression que le mec qui gére la partition, bosse sur le nouveau 2001, du style budget blockbuster! !! Il y va à fond! !!Pour sauver la planéte.....

[mallox]

N'empêche que ce film fait parti de ceux qui me laissent un bon et indélébile souvenir contrairement au 3/4 de la prod asiat ou autre.
Je me le retaperai bien un de ces 4. (D'ailleurs, je l'avais conseillé à Flint fût un temps). Même si maintenant que je sais où le film s'engage, forcément, l'effet de surprise fonctionnera moins.
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[princesse.rosebonbon]

on ne m'en avait quasiment dit que du bien et je me dois de m'associer au concert de louanges : ça a de la personnalité, c'est original, c'est prenant et ça ne se la pète pas, autant de qualités qui se font rares.

ceci dit, ça n'évite pas les tares qu'on retrouve souvent dans le cinoche des cynophages du matin calme, à savoir une durée mal gérée et un manque de finesse dans les mélo comme dans le comique.

ici ça fonctionne plutôt bien car il se dégage une sorte d'innocence touchante, à l'image de la copine boudin-acrobate-attardée dont les dialogues se résument presque exclusivement à lancer un "chéri" qui tient autant du signal de détresse que de la marque d'affection.
et même quand il tente des moments de bravoure comme le monologue illustré sur la théorie de l'évolution alternative, c'est avec beaucoup de second degré et d'humilité

au final, malgré des longueurs assez inévitables dans un film de séquestration (oui je viens d'inventer ce sous-genre ), il réussit le tour de force de susciter l'empathie du spectateur pour son héros tueur en série sadique, autiste et illuminé.
loufoque, voire débile (le détective qui tire sur l'essaim d'abeilles et en "abat" deux ), mais définitivement pas idiot.

triste de voir que le réalisateur-scénariste n'a fait qu'un autre long-métrage depuis...