[M] [Critique] The Thaw (2009)

[Bastien]

The Thaw

Genre : Horreur / Science-fiction
Année : 2009
Origine : Etats-Unis

Réalisé par Mark A. Lewis
Avec Val Kilmer, Martha MacIsaac, Kyle Schmid, Steph Song, Aaron Ashmore...


« The Thaw » (les puces en version française) est un film sorti en vidéo, à petit budget, qui mérite le détour.
Il doit sa renommée sur le fait que son casting compte une star, Val Kilmer, mais le film de Mark A.Lewis, dont c’est seulement la troisième réalisation, va bien plus loin que son statut de série B. Présentation d’un film qui mérite le détour.

« The Thaw » débute en Arctique. Une équipe de scientifiques, de seulement quatre personnes, observe un ours polaire. Elle remarque d’ailleurs que celui-ci est étrangement maigre pour cette période de l’année. L’ours est anesthésié pour être observé mais notre équipe fait une seconde découverte bien plus importante : la plaque de glace sur laquelle ils se trouvent, et qui a hélas bien fondu, laisse apparaître un mammouth âgé de plus de 10.000 ans !

Un peu plus tard, trois jeunes universitaires apprennent qu’ils sont sélectionnés pour se rendre dans l’expédition scientifique du fameux Dr Kruipen (Val Kilmer), le chef de l’équipe de la scène précédente.
Ils sont rejoints en route par la fille de Kruipen, qui rend visite à son père à contrecœur. On apprend effectivement qu’elle a perdu sa mère il y a peu, et que son père n’est pas venu à l’enterrement de son ex-femme. Le pilote de l’hélicoptère, un black bien sympa, lui raconte que son père a réellement voulu se rendre à cet enterrement mais qu’une tempête de neige l’a immobilisé.
Sa fille ne croit pas la version du pilote mais ce dernier insiste : ce décès a réellement perturbé émotionnellement le Dr Kruipen.

Arrivés sur place, nos quatre jeunes et le pilote trouvent la base déserte, étrangement vide. Le dernier contact remonte à l’embarquement sur l’hélico, le Dr Kruipen a fait promettre au pilote de ne surtout pas embarquer sa fille, sous aucun prétexte.
Toujours est-il que la seule chose qu’ils trouvent est le cadavre de l’ours polaire, laissé là sans aucune explication.
Où sont les quatre membres de l’expédition du Dr Kruipen ?
Quel est cet étrange parasite qui a piqué, semble-t-il, notre pilote quand il a benoitement posé sur le cadavre de l’ours pour la photo ?
Enfin, que signifient les vidéos que les jeunes ont retrouvé, où le Dr Kruipen parle en boucle du sacrifice que l’humanité doit faire si la nature ne veut pas disparaître ?

Pas la peine d’en dire plus sur l’histoire de « The Thaw ».
Il s’agit certes d’un petit film, avec peu de personnages et peu de décors, mais il s’agit clairement d’un film qui, à l’instar des Roger Corman de la grande époque, transcende son statut de petit film pour proposer une réflexion intéressante alliée à une histoire qui ne l’est pas moins, et où les personnages ont des réactions qui valent le détour.

Le premier d’entre eux est quand même le Dr Kruipen.
Il sait que le mammouth du début présente des problèmes, des anomalies graves et il laisse quand même venir l’équipe d’étudiants pilotée par un de ses copains. On voit d’ailleurs que l’une de ses assistantes est malade, et cette dernière parle de quarantaine.

L’autre personnage intéressant demeure paradoxalement le pilote d’hélicoptère qui est le premier à attraper, par inadvertance, ce mal si particulier. Il ne sera d’ailleurs pas le dernier. Toujours est-il que ses réactions donnent de la profondeur à son personnage.

Enfin, la nature du mal est assez passionnante.
Contrairement à une autre série B au sujet similaire, citons « The Ticks » de Tony Randel (1994), la menace n’appelle à aucun danger particulier au-delà du cercle des protagonistes. Ce n’est pas le cas de « The Thaw » puisque, à l’instar de « The Thing » de John Carpenter, il ne faut absolument pas que ce mal se répande hors de la base.
Il convient donc de ne pas en dévoiler davantage sur ce chouette petit film, qui peut même vous associer à la réflexion qu’il délivre. Il s’agit d’ailleurs d’une très bonne performance de la part de son jeune réalisateur, Mark A.Lewis, qui lui permet d’élever « The Thaw » bien au-delà de la petite série B. Une belle prestation qui en appelle d’autres.

D’ailleurs, si le réputé impétueux Val Kilmer a signé pour ce rôle, c’est parce qu’il en valait vraiment la peine. Première incursion dans le domaine (un peu trop facile du direct to vidéo) pour cet acteur star, dont le point d’orgue de la carrière semble être le très mauvais « Batman » de Joël Schumacher, réalisateur pourtant capable, qui a fait de ce film un gymkhana de l’anomalie scénaristique. « The Thaw » est son exact opposé !
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[mallox]

Vu hier soir et un peu déçu. Soit, je n'attendais pas un chef-d'oeuvre, loin de là, mais si l'histoire semble de prime bord originale, malgré un discours un peu lourdaud et répétitif sur le réchauffement de la planète, je trouve que ça tourne assez vite à vide jusqu'à commencer à ennuyer à mi-parcours.
Je me suis très vite désintéressé des personnages, celui de Val Kilmer et de son "sacrifice" en premier lieu. D'ailleurs on oublie sa présence dans le film et hop, il réapparaît via la petite vidéo. Lui-même e semble ni convaincu ni convaincant mais paraît même un peu usé.
Et puis, je ne trouve pas que mettre en scène, une fois de plus serai-je tenté de dire, des ados égoïstes, entre les mains desquels se joue l'avenir du monde, soit une bonne idée. Tout comme les impondérables problèmes inhérents à ce genre de métrage vite à court d'idées, avec, par exemple, cet hélicoptère qui tombe, comme par hasard, en panne !
Il y a trop d'incohérences et les personnages sont juste esquissés, proches de la caricature, et finalement trop proches des personnages du tout venant des produits lambdas sortant en DTV (même si celui-ci est loin d'être le pire et ferait peut-être même partie du haut du panier de la production cheap, ne serait-ce parce qu'il propose quelque chose d'un peu original).
Quelques scènes amusantes (est-ce volontaire, je n'en suis pas certain) comme cette nana qui veut tente un bouche-à-bouche à une mourante qui crache ses tripes en même temps d'être méchamment contagieuse, ce que chacun a compris depuis belle lurette.
Bref, malgré des intentions louables (un tick préhistorique, c'est une idée sympa je trouve ), c'est trop vite écrit (certains dialogues sont malheureux et font sourire) ; quant au rythme et et à l'intérêt, ils ne vont pas crescendo, ce serait hélas le contraire.
Le comparer à du Corman, soit, je trouve cela assez pertinent de la part de Bastien, mais je dirais dans ce cas, un Corman très moyennement inspiré dans l'ensemble malgré une bonne idée de départ, et un peu bâclé aux entournures.
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[San]

Je vais essayer de le prendre par derrière...Je suis attentif à la carriére "direct to dvd" de Val Kilmer, "Salton sea", "Félons", "Street boys"...
Et celui ci, m'a l'air assez intéressant....donc merci pour l'info! !!

[Bastien]

Désolé, cher Mallox, que tu n'aies pas aimé The Thaw.

Certes, il s'agit d'un Dtv mais il y a certains éléments qui, à mon avis, tirent le film par le haut.

Tout d'abord, histoire de couper aux sempiternels films à monstres qui vont conquérir le monde, c'est bien la main de l'homme qui va permettre à ces créatures de se propager.
Cette idée sur l'éco terrorisme est à mon avis assez intéressante, voire novatrice.

Effectivement, le personnage de Val Kilmer disparait pendant un bon moment pour réapparaître providentiellement vers la fin.
C'est à mon sens le rebondissement qui confère sa vraie portée au film.
Tout ce qu'a subit le groupe de jeunes, hormis le sabotage de la survivante du groupe initial, était calculé.
Encore une bonne idée de scénarion qui permet à The Thaw de s'élèver du schèma classique et usé de la menace qui risque de déferler sur l'humanité.

En outre, et pour une fois, je trouve les protagonistes assez intéressants et leurs sorts, leurs réactions devant la mort, sont assez bien vues, diverses et à mon sens assez crédibles...

Enfin, tous les enregistrements du Dr joué par Kilmer prennent un sens au tout dernier twist (très classique hélas) qui montre que la pandémie peut avoir un autre foyer.

A titre personnel, et contrairement à Thick de Tony Randel qui était bien bourrin et bien con, les puces du titres m'ont fait assez froid dans le dos.
J'ai été me laver bien conscencieusement après le film et j'ai fait mon ménage...à fond !
C'est assez rare qu'un film d'horreur me file ce type d'angoisse, celui-ci et les Malédiction ou encore le Triangle de Satan !

Désolé que tu n'aies pas aimé, mais je respecte totalement tes arguments.
A la limite, je suis rentré dans le film et toi pas, donc nos avis ne sont motivés que par le subjectivisme...
Mais vive la variété des avis !
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[mallox]

Ah non mais j'ai trouvé qu'il se défend malgré tout niveau idées et scénario et qu'au niveau petit budget DTV, s'il ne m'a pas captivé outre mesure, il reste un petit film qui n'a pas à rougir de son statut de petit budget. La 1ère scène avec le tick qu'on enlève avec une pince fait d'ailleurs son petit effet. Ce qu'il lui manque le plus à mon avis, c'est une dynamique, un rythme qui ne s'élève jamais vraiment. Reste que de fait, ça lui donne a contrario un côté dépressif plutôt intéressant.
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