[Critique] Slaughtered Vomit Dolls
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Croustimiel
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MessagePosté le: Sam Jan 27, 2007 2:08 pm    Sujet du message: [Critique] Slaughtered Vomit Dolls Répondre en citant



Genre : Trash / Expérimental
Origine : Afrique du Sud
Réal : Lucifer Valentine

Résumé :
Une prostituée signe un pacte avec le diable...

Critique :
Lucifer Valentine est originaire d'Afrique Du Sud. Satanique et scarificateur à ses heures, il s'habille de costumes Hugo Boss et aime "l'absinthe, l'inceste et la torture". Il partage sa vie avec sa sœur cadette aveugle, qui à l'occasion est aussi sa compagne avec qui il pratique une sexualité épanouie dans laquelle elle lui vomit copieusement sur le corps. Oui, Lucifer Valentine est émétophile (sexuellement attiré par le vomi/l'acte de vomir). C'est lorsqu'une jeune actrice porno s'installe chez lui qu'il décide de faire un film...



Non, il ne s'agit pas là du scénario du film, mais bien du C.V. du réalisateur. Informé de la sorte, on se fait une mince idée du genre de métrage dont peut accoucher une telle personnalité... Lucifer Valentine nous annonce en toute modestie la naissance d'un nouveau genre de film, rien que ça. Il brandit alors fièrement l'étiquette "Vomit Gore" (qui a rigolé ?) et la colle sur son oeuvre. Ca sonne un poil puéril mais on se dit que si les formes sont mises, l'œuvre a le potentiel pour être gravement outrancière, voir culte...

Alors, concrètement, ça donne quoi ? Le film peut se décrire comme une successions de plans flashs n'ayant ouvertement ni queue ni tête, le tout porté par une bande son noisy. Alors les 5 premières minutes, c'est amusant. Les plans s'enchaînent sans aucune logique à une vitesse folle (rarement plus d'une seconde, sans hyperbole). En quelques instants seulement, par exemple, on voit l'actrice principale s'adresser à la caméra, puis se tortiller ivre morte à poil sur le sol de sa salle de bain, puis supplier quelqu'un de ne pas faire quelque chose (qui ? quoi ? on n'en saura pas plus). Et ça continue... tout le film durant. Et encore, c'est pire sur la fin où les plans se contentent parfois carrément de clignoter les uns par dessus les autres façon stroboscope. Là, on déchante : on se rend compte que, en plus de se payer le luxe de n'instaurer absolument aucune structure narrative, Lucifer Valentine s'en tamponne de poser une seule scène qui se tienne ! Se revendiquant d'Harmony Korrine, il lui emprunte la passion des scénarios squelettiques et des narrations dépourvues de colonnes vertébrales, soit, mais oublie au passage de montrer quoi que ce soit. On assiste, catastrophé, à la mise à mort de la plus petite unité cinematographique qu'il soit : la scène (et encore : parfois c'est même le plan, qui disparait). Au mieux, extrêmement lassant, au pire, complètement irritant, son montage façon "je suis un déglingo" saborde complètement le film en le transformant en véritable guirlande de Noël. Mais on ne s'arrête pas là! On a aussi droit au best-of des meilleurs effets offerts par un logiciel basique de montage vidéo : le ralenti moche, le noir et blanc avec effet vieilli, la caméra tremblotante (houra). Bref, tout le manuel du bon vieux film de vacances fait par papy. Pour vous donner une idée, on se croirait parfois devant un épisode de Jackass réalisé par un intermittent du spectacle dopé au crack. Visuellement, on frise le niveau zéro de l'expérimental, pas une seule trouvaille à signaler.



On décide alors de temps en temps, pour reposer ses yeux à l'agonie, de fermer les paupières. Et là, horreur : la bande son aussi est une torture auditive ! Pas une once de naturel : les prises de son directes doivent représenter 1% du film. Le reste a été bricolé en studio sans talent : ça donne un enchevêtrement insupportable de bruit distordus, de samples agressifs affligeants de banalité, de grosses basses crades qui cassent les oreilles, de paroles et chants passés à l'envers... Pire encore : pratiquement pas une seule voix n'est laissée telle quelle, toutes sont numériquement altérées, ralenties pour leur donner un timbre guttural... Tous ces effets ne sont pas forcements inintéressants dans l'absolu, mais leur surutilisation abusive transforme le film en vraie pantalonnade, rien de plus. Techniquement, Slaughtered Vomit Dolls est au cinéma ce que le bruitisme est à la musique : une provocation ultime dans la recherche du chaos absolu. Là, ça tourne à vide.

Du coup, peu préoccupé de poser une quelconque ambiance ou de mettre en condition le spectateur, Lucifer Valentine foire aussi complètement ses effets gores, qui en plus de ne pas être si nombreux, perdent tout impact. Impossible de savoir qui est tué, ni pourquoi, et pire encore, parfois on ne comprend même pas comment. Les meurtres sont simplement annoncés et numérotés par des textes sur l'écran. Noyée dans le flot inintelligible d'images nerveuses, la violence est si confuse qu'on se retrouve souvent à deviner ce qui est montré. Peut-être est ce volontaire de façon à masquer la faiblesse des effets spéciaux (l'énucléation faite avec deux faux globes oculaires achetés à la Foire fouille fleure bon l'amateurisme), mais c'est un comble pour un film ayant pour vocation de montrer le pire. Pourtant certaines scènes, à l'image de celle où un homme se fait dévorer le cerveau avant que celui-ci ne soit revomi directement dans sa boite crânienne, avaient de quoi hérisser les poils du dos. D'autres idées semblaient bonnes : le scalpe de visage, par exemple. Mais tout est désamorcé par une réalisation compilant les clichés arty (sorties de cadre intempestives, surexposition, abondance d'effets ralentis, etc.) et un montage nullissime. La sobriété aurait sans aucun doute donné du sens à tout ce bordel, au lieu de ça, on a le droit à une pochade "pop art" que le réalisateur envisage sûrement d'exposer dans une galerie londonienne. Tout est si synthétique qu'on se contrefout complètement de ce qui peut arriver aux "acteurs" : on n'entend pas un cri, pas un bruitage crispant, et on perçoit difficilement quelque chose sur l'écran. Impossible de définir une soupe pareille : on ne ressent véritablement rien, ni tension emotionelle, ni vibration esthetique, juste une imperieuse envie de baîller de temps en temps en regardant sa montre...



Quant aux scènes de vomi, elles n'ont rien à envier à un film de soirée sur un de vos pote bourré qui s'égosillerait dans les chiottes. Et c'est bien tout ce à quoi on a droit, Lucifer Valentine n'osant pimenter les situations que dans une seule scène montrant un type gerber dans une chope avant de la reboire, la revomir, la reboire... Là encore, si le spectacle est cauchemardesque pour plus d'une génération, ceux qui ont grandi à l'heure d'Internet auront vu bien pire. On ne manquera d'ailleurs pas de se rappeler que, même dans le pays le plus puritain du monde, MTV a diffusé une scène très similaire dans "Dirty Sanchez" à 22h30 seulement. Le spectacle allait d'ailleurs bien plus loin : d'une part parce qu'il était filmé de façon crue et en plan séquence, d'autre part parce que le liquide vomi était une bière qui auparavant avait été vidée dans le rectum d'un autre mec à l'aide d'un entonnoir. Bref. C'est de la provoc' de pacotille, ni gerbante, ni sans morale, juste peu inspirée et désespéramment ennuyeuse. Le tout aurait pu être sauvé par un zeste de second degré ici complètement absent : le film se pavane dans ses prétentions artistiques et conceptuelles qui n'amuseront même pas les cinéphiles et autres zozos lassés du pré mâché.

Une fois le film terminé, on est épuisé, soulagé comme après un rendez-vous chez le dentiste. On lui reconnaîtra au moins le mérite d'un certain jusqu'au-boutisme, le film se bornant tout du long à ses choix inesthétiques formels, ce qui ne manque pas de lui créer une identité visuelle (moche, mais une identité quand même). Le parti pris de vouloir faire du trash avec 3 sous est aussi toujours louable, surtout dans un pays aussi conformiste que l'Afrique du Sud. Et puis, dans tout ce fatras audio-visuel, le miracle survient de façon sporadique. Il est rare, accidentel et très fugace, mais vu la médiocrité ambiante on le remarque.
C'est attendrissant, mais ça ne doit pas faire oublier que Slaughtered Vomit Dolls est un film bébé et pleurnichard, toujours loin d'être extrême.



Accroche : " Un conseil : mangez léger... "

Info supplémentaires :
- Le film a dû rencontrer un certain succès, car une trilogie est déjà en préparation. Le second volet est en post-production, son nom : ReGOREgitated Sacrifice".
- La sœur / compagne du réalisateur, Cinderella Valentine, s'est suicidée le 31 Décembre 2006.


Dernière édition par Croustimiel le Ven Mar 16, 2007 8:12 pm; édité 5 fois
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MessagePosté le: Sam Jan 27, 2007 5:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un montage foto recup sur le net a titre informatif ca a l' air "interessant" mario

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Bigbonn
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MessagePosté le: Sam Jan 27, 2007 7:23 pm    Sujet du message: Re: [Critique] Slaughtered Vomit Dolls Répondre en citant

Croustimiel a écrit:
Lucifer Valentine n'osant pimenter les situations que dans une seule scène montrant un type gerber dans une chope avant de la reboire, la revomir, la reboire... Là encore, si le spectacle est cauchemardesque pour électeurs du FN, les grands-mères et les pucelles de 13 ans, ceux qui ont grandi à l'heure d'Internet auront vu bien pire. Bref. C'est de la provoc' de pacotille, ni gerbante, ni sans morale, juste peu inspiré et désespéramment ennuyeuse.

N'étant ni électeur du FN, ni grand-mère, ni pucelle de 13 ans, j'avoue que de voire des gens gerber et reboire leur gerbe est un spectacle dont je me passe néanmoins volontiers.
Trash? Oui, et alors? Le fait d'être trash n'implique pas, en soi, de présenter un quelconque intérêt.
Le fait d'avoir vu pire sur internet n'est pas non plus, en soi, un progrès quelconque. C'est même parfois une régression à mon avis, en tout cas quelque chose de totalement nauséabond.
Provoc' de pacotille, en tout cas, vu ce que tu racontes de façon très clair, ça y ressemble en effet fort, le "label expérimental" semblant une fois de plus servir à un foutage de gueule sans intérêt.

Citation:
Le parti pris de pris de vouloir faire du trash avec 3 sous est aussi toujours louable, surtout dans un pays aussi conformiste que l'Afrique du Sud.

Une fois de plus, que ce soit en Afrique du sud ou ailleurs, le trash pour le trash ne me semble pas présenter un intérêt quelconque. Le public visé étant de toutes façons un public a priori acquis, volontaire pour voir ça, du coup, qui cela peut-il choquer vraiment?

Ceci étant, il en faut pour tous les goûts et pour tous les dégoûts.
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MessagePosté le: Dim Jan 28, 2007 12:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ico_mrgreen A choisir je préfére Le Shérif, Charlie et les extra-terrestres
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mallox
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MessagePosté le: Dim Jan 28, 2007 6:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

l'est carrément dégueulasse ce Flim ! frank_PDT_16
Réservé à priori pour mangeurs de caca uniquement ... icon_cool
si en plus c'est nul comme le dit la critique, alors là... icon_arrow
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MessagePosté le: Lun Jan 29, 2007 6:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

new_mur new_mur new_mur new_mur new_mur new_mur new_mur new_mur new_mur new_mur

j'ai beaucoup apprecie ce Slaughtered Vomit Dolls qui n'est absolument pas nul pour peu qu'on l'aborde avec une certaine ouverture d'esprit et qu'on laisse de cote les aneries que son realisateur debite a tour de bras dans ses interviews

je ne partage pas tes commentaires meprisants sur la musique bruitiste et le cinema non narratif, ni tes references en terme de performance "trash" et de provocation.

je n'ai pas du tout vu la meme chose que toi et, bien qu'ayant flingue mon ordi ce week-end, je vais faire de mon mieux pour proposer une contre-critique sous peu

d'ailleurs j'avais bien pense a le chroniquer avant mais j'estime qu'un premier long metrage est souvent plus un brouillon qu'autre chose et qu'on le juge mieux a la lumiere du parcours de son realisateur
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MessagePosté le: Mar Jan 30, 2007 4:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un autre point de vue sur Slaughtered Vomit Dolls

Remarque : Ayant vu ce film il y a environ un an et étant dans l’incapacité technique momentanée de le revoir, je ne pourrai pas étayer mes arguments d’exemples précis.

Angela Aberdeen, 19 ans, stripteaseuse, prostituée, boulimique, dépressive et même sataniste à ses heures perdues, vit son ultime bad trip. Nous lui tenons la main durant son douloureux plongeon au cœur de ses obsessions morbides et des lambeaux confus du souvenir.

Il ne faut pas se fier au titre passablement racoleur et à son pluriel douteux pour apprécier le film tel quel. Je ne saurai aussi que trop vous recommander d’éviter le site officiel et les entrevues ineptes et égocentriques de son réalisateur qui s’est attribué le doux sobriquet de Lucifer Valentine 666 (salut, moi c’est Binouse Noël 33). Il serait facile de préconcevoir le métrage et de se sentir floué par rapport à ses attentes au moment du visionnage.

Non, Slaughtered Vomit Dolls n’est pas un film-choc misant tout sur le gore, même s’il renferme quelques morceaux graphiquement très violents. Non, SVD n’est pas un film « provoc’ » sur le vomi et le fétichisme qui lui est rattaché, bien que quelques litres y soient régurgités. De ce fait, il n’est pas spécialement « vomit gore », quand bien même on assumerait que vomir un peu de faux sang suffirait à constituer un sous-genre en soi… Non, ce film n’est pas sataniste non plus, dans le sens où on ne nous assomme pas de pentacles, croix renversées, 666 et tout le folklore qui va avec ; les « convictions » de l’héroïne sont juste évoquées comme un autre élément obsessionnel de sa déchéance. Enfin, même s’il sort indéniablement du lot, il ne vient certainement pas changer la face du cinéma moderne ou lever le rideau sur une nouvelle dimension de l’expérimentation artistique.
Le thème qu’aborde SVD est le dégoût de soi-même jusqu’à l’autodestruction. L’angle d’attaque est plutôt ambitieux et intéressant puisqu’il s’agit de pénétrer la psyché d’une âme perdue dans ses ultimes soubresauts erratiques. Il n’est néanmoins pas question de psychanalyse ou de symbolisme : loin de ces prétentions, le réalisateur s’acharne plutôt à reconstituer les pensées hallucinatoires telles quelles, dans leur confusion fébrile et avec une certaine complaisance.

Tout ne tourne qu’autour d’elle, Angela. Rarement un personnage au cinéma a été tant épié, observé, parfois en très gros plans, sous tous les angles et surtout les pires. De ses confessions en filigrane de son délire où, entre autres, un maniaque mutile, dépèce et vomit sur ses victimes impuissantes, on apprend le sinistre parcours d’une jeune damnée. Le prêtre de sa petite ville lui a dérobé son innocence très jeune et elle a fui la honte, la peur et l’incompréhension loin de chez elle après avoir brûlé l’église en représailles. Arrivée en ville, c’est naturellement la rue qui attendait la petite fugueuse. On peut toujours tomber plus bas : montrer son cul puis le vendre, se haïr, se punir, se détruire. Striptease, prostitution, boulimie, dépression, satanisme. Ne manque à la liste que la dépendance qui n’est, à mon souvenir, pas directement évoquée mais semble aller de soi. Son bad trip paraît d’ailleurs bien épaulé par quelque substance psycho-active.
Hormis quelques furtifs instants de lucidité où elle se débat dans son lit, Angela nage et se noie en plein délire désenchanté et macabre. Le vrai et le faux, les heures sombres de sa mémoire et les cauchemars, tout se mélange en une bouillie indigeste et nauséeuse. Des anonymes, probables rencontres fantasmées, traversent parfois un temps l’écran dans des scènes atroces. Rien n’est expliqué, tout se subit, tout n’est qu’obsession maladive. Trop de souffrance à l’intérieur pour réussir à la recracher. Overdose d’humiliation, de violence et de dégoût. Angela, à la fois juge ivre et bourreau d’elle-même s’administrera à demi-consciente la sentence capitale.
L’opposition innocence / souillure éclate dans le final. Une petite fille à l’orée d’un bois rêve de glamour. Dix ans plus tard c’est une pute cabossée par la vie qui relâche son dernier soupir, seule, au fond de sa baignoire, victime de ses démons.

Slaughtered Vomit Dolls est un tout petit film indépendant réalisé par un couple d’amateurs dans leur coin, entre la cave et les WC, et pourtant le résultat est assez surprenant.
Un des atouts majeurs de la pellicule est Ameara Lavey qui s’est improvisée actrice pour l’occasion. On ne sait trop jusqu’à quel point il s’agit pour elle d’un rôle de composition ou d’une autobiographie, mais elle transperce littéralement l’écran. Tantôt jeune femme séduisante, tantôt pute valétudinaire érodée, il n’est pas une scène où elle manque de naturel. Son désespoir insondable prend le spectateur à la gorge et l’entraîne dans la chute.
L’autre atout c’est la persévérance de ce Lucifer Valentine (peu importe le ridicule de son pseudonyme). Il s’est escrimé à rendre tangible le malaise du personnage à travers une réalisation déconstruite, urticante et fébrile. Ainsi il s’adonne à une surenchère d’effets en tous genres visant à malmener son public, de stroboscopie de visions violentes pour générer avec les moyens du bord un certain inconfort physique : plus que nous montrer son Angela, il souhaite nous la faire ressentir jusque dans nos chairs, nous faire rentrer dans son cerveau malade.
La bande-son n’est pas en reste et donne évidemment dans le bruitiste. Cependant, malgré beaucoup de bonne volonté et peut-être par manque de maîtrise en la matière, Lulu n’a pas poussé le bouchon aussi loin dans cette dimension sensorielle. L’atmosphère sonore aurait gagné à être plus extrême pour seoir à son propos. Il n’en reste pas moins que le réalisateur a gardé un total contrôle de son œuvre et à pu la triturer à sa guise pour tenter de la rendre aussi hostile qu’il le pouvait.

Bien sûr la médaille de l’indépendance a son revers. Tout d’abord ces choix esthétiques sans compromis vont en laisser plus d’un sur le carreau. Mais est-ce une tare ? Valentine se revendique de Korine et on ne peut nier que sa narration déconstruite, limite autiste, brossant le portrait amer d’une marginale par de courtes tranches de vie, en est très inspirée. Or ce dernier n’est pas du goût de tous (m’en fout, il est du mien !) Ensuite c’est paradoxalement par les fameuses scènes de vomi grand-guignol que le filme pêche le plus. Le réalisateur, satisfait de ses trucages, insiste lourdement dessus pour faire grimper le dégoût et la nausée. Cependant certains, à l’instar du cerveau mâché et régurgité, sont bien médiocres et il ne récolte alors que la lassitude. Finalement, le film n’en aurait été que meilleur s’il n’avait pas tenté de pousser dans son « vomit gore ».

C’est une première œuvre et, en tant que telle, elle manque certes de maturité. Néanmoins elle présente des qualités stupéfiantes de maîtrise et d’interprétation, et ne mérite certainement pas d’être taxée de torchon trashouilleux puéril. Encore faut-il savoir faire preuve d’abstraction quant à la campagne de communication très hasardeuse qui l’entoure et juger l’œuvre en soi, non au travers des facéties verbales de son auteur (dans le but présumé d’en tirer quelque publicité gratuite) ou du filtre de ses propres attentes.

Slaughtered Vomit Dolls est en définitive une première tentative encourageante et exigeante qui illustre avec une certaine justesse les méandres obscurs d’une âme souffrante et intoxiquée.
Laissons à la vérité le temps de se décanter et au réalisateur celui de mûrir avant de proférer quelque condamnation hâtive.


Accroche : L’enfer c’est soi-même


A Croustimiel :
Merci pour tes commentaires enrichissants sur l’Afrique du Sud et son puritanisme. Le film est canadien.
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MessagePosté le: Mar Jan 30, 2007 5:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Accroche 2: L'Enfer est rose Bonbon

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MessagePosté le: Mar Jan 30, 2007 11:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

ico_mrgreen Le problème c'est que même avec une critique positive, ça donne pas plus envie !
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MessagePosté le: Mar Jan 30, 2007 12:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

The Omega Man a écrit:
ico_mrgreen Le problème c'est que même avec une critique positive, ça donne pas plus envie !


Ben selon moi, le problème, c'est que certains films se passent de captures... difficile d'être aguiché avec tous ces plans en série à gerber ...

Ceci dit, je fais plutôt confiance à la princesse... icon_cool

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MessagePosté le: Mar Jan 30, 2007 12:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Difficile de constater le nombre de reponses que draine ce post frank_PDT_16
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MessagePosté le: Mar Jan 30, 2007 3:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

The Omega Man a écrit:
ico_mrgreen Le problème c'est que même avec une critique positive, ça donne pas plus envie !

Tout pareil.
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MessagePosté le: Mar Jan 30, 2007 4:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Depuis que j'ai subit August underground mordum, je ne peux plus piffer ce genre de film pseudo pervers et pseudo trash. C'est du cinoche de métalleux mongolo (je sais je suis réducteur, d'ailleur certains m'appelle le connard, mais j'assume new_lang )

Plaisanterie mise à part, quel est l'intérèt et le mérite de ce cinéma, si ce n'est celui d'exister?
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MessagePosté le: Mar Jan 30, 2007 11:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bof, vu les deux critiques qui ont été faites, on peut avoir une vague idée de ce qu'est réellement le film. La description technique qui en a été faite avec plus ou moins d'objectivité et la contre-critique de princesse qui ajoute le scénario peuvent convenir à certains, ne serait-ce que dans l'objectif cité par princesse qui serait de montrer une certaine vision absurde de la folie et de l'addiction. Ca peut être "intéressant" si on prend la facette "artistique" de l'oeuvre, de son montage soit à la sauce "foutage de gueule", soit en "dérapage contrôlé". C'est sur que si les séquances pur gore vomissant sont trop présentes, ça peut... dégouter un peu new_lang

Mais de ce que j'ai pu lire, comprendre et voir des screens, le film a l'air de se tenir : en ce qui concerne la bande son et le montage ils seraient bien mariés au sujet du film (à comprendre comme un jugement ni négatif ni positif).

Personnellement, je n'ai pas vu tous les films cultes du genre mais je ne suis pas spécialement fan car ça me rappelle d'éprouvants instants de malaises gastriques ico_mrgreen

Ah oui, une dernière chose, je ne connais pas ce réalisateur et je n'en suis pas peinée. Mais, comme pour rob zombie ou d'autres (de ce que j'ai pu lire sur ce forum), il faut un peu arrêter de juger un film par la personnalité et le passé de son créateur car ce n'est pas un gage de talent.
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MessagePosté le: Mer Jan 31, 2007 2:36 am    Sujet du message: Répondre en citant

Nickbur a écrit:
Depuis que j'ai subit August underground mordum, je ne peux plus piffer ce genre de film pseudo pervers et pseudo trash. C'est du cinoche de métalleux mongolo (je sais je suis réducteur, d'ailleur certains m'appelle le connard, mais j'assume new_lang )

Plaisanterie mise à part, quel est l'intérèt et le mérite de ce cinéma, si ce n'est celui d'exister?


en fait ce que je veux dire c'est que ce film n'a strictement rien a voir avec August Underground Merdum (que j'ai deteste tout comme toi et pour les memes raisons) ou Murder Set Pisse, si ce n'est qu'il a recemment debarque d'outre atlantique, qu'il est violent et s'ecrit en 3 mots mal choisis (merde, ca fait deja beaucoup...)
j'ai aborde SVD avec le meme amalgame en tete et ma surprise a ete d'autant plus grande de voir que malgre des exces de violence injustifies (n'a-t-on pas dit la meme chose de nombre de films traites ici en leur temps?), il y avait une intention interessante et une actrice habitee par son personnage difficile. ca m'a pas empeche de dormir, mais dans son style j'ai bien aime.
il serait, a mon humble avis, une triste erreur de tous les mettre dans le meme panier sur un malentendu

maintenant, connaissant un peu tes gouts, je pense que la depression boulimique d'une junkie vue de l'interieur ne te passionne pas et que tu n'aimeras pas. comme beaucoup de gens tres respectables ici en fait.
la raison d'etre de ce film, c'est qu'il y a une poignee de personnes a travers le monde que ca interesse, voire meme certains qui ne sont pas des retraites puceaux fachos adolescents mongoliens metalleux. icon_wink

soit dit en passant, je trouve que c'est une attitude un peu sectaire, voire malhonnete, que de demonter a moindre frais tout ce qui sort du spectre de psychovision. si on a rien a foutre d'un film ou d'un real, il n'est pas la peine d'en tartiner 3 pages juste pour en dire du mal.
l'ignorer poliment, comme on ignore Les visiteurs ou Eisenstein, que ce soit par mepris, humilite ou desinteret profond, ca me semble plus elegant

or nous sommes une assemblee de personnes tres elegantes, nest-ce pas? ico_mrgreen

en conclusion, Slaughtered machin est peut-etre bien une merde, Dulux Valentine est peut-etre bien une cloche, mais l'affirmer a l'heure actuelle c'est de la pure speculation
moi apres House of 1000 Corpses j'avais bien envie de dire que Rob Zobi etait un trou du cul de metalleux . Devil's Rejects a delicieusement redresse la barre. J'attends encore tranquillement de voir la suite pour juger le bonhomme... icon_cool
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