[M] [Critique] Sonny and Jed

[mallox]

Titre: Sonny and Jed (J. and S. - storia criminale del far west/ Far West Story)
Réalisateur: Sergio Corbucci
Année: 1972
Pays: Italie/Espagne/Allemagne
Genre: Western hénaurme
Scénaristes: Mario Amendola, Adriano Bolzoni
Musique: Ennio Morricone
Sortie France: 9 Juillet 1975
Acteurs: Tomas Milian, Susan George, Telly Savalas, Rosanna Yanni, Franco Giacobini, Eduardo Fajardo, Laura betti, Herbert Fux, Gene Collings


Le shérif Franciscus à juré d'attraper Jed, bandit notoire à fortes tendances anarchisantes. Malheureusement pour lui, il ne cesse d'échouer dans ses tentatives et lorsqu'il n'est pas loin de son but, Jed est alors assommé puis sauvé par une jeune femme du nom de Sonny, qui le cache dans sa cariole. Très vite Sonny pose ses conditions et demande à Jed de lui apprendre à être un bandit, ce qu'il accepte à contre coeur, pour le meilleur et le pire aussi...



Drôle d’oiseau que ce film ci, rempli de pas mal de noms d’oiseaux justement, et c’est un Sergio Corbucci certes un peu moins inspiré que dans sa petite poignée de chef-d’œuvres que sont « le grand silence », »Companeros », ou encore « Le mercenaire », mais pas pour autant négligeable, loin s’en faut. Evidemment du réalisateur « engagé enragé » Italien, on ne sera pas surpris par la qualité des cadres et autres prises de vue, tant il parvient à exploiter une fois de plus avec une âpreté élégante qui n’appartient qu’à lui, ses somptueux décors et ses icônes noires qui les parcourent tels des êtres fantomatiques errant en enfer, tant, le paradis leur sera inaccessible de par le trop grands nombres de méfaits dont ils sont d’hors et déjà coupables avant même que le film ai commencé. Idem pour les picaresques aventures de Sonny and Jed (Tomas Milian et Susan George) qui ne leur laisseront que peu de répit, puisque à la fois hors la loi et pourchassés par le plus que tenace Sherif Franciscus (Telly Savalas) tout de vison vétu. Ceux-ci traverseront les déserts rocailleux, attaqueront les banques, seront torturés, construiront un radeau pour s’enfuir, s’aimeront et se déchireront surtout. Bref, les péripéties ne manquent pas, et même si la vitalité d’un « Mercenaire » n’est pas tout à fait au rendez-vous, cela semble dû à un Corbucci semblant un peu plus nonchalant qu’à l’accoutumée.



Un peu normal me direz vous, puisque c’est un démarquage de « Bonnie and Clyde » auquel on assiste, mais version verdâtre, « hénaurme », en plus d’une ballade décalée dans un Ouest sans rachat possible. Quand bien même ce dernier serait recherché par nos deux acolytes, qu’ils ne le trouveraient jamais, tout étant comme je l’ai déjà dit, joué avant. Le trait y est donc énorme dans la grossièreté, et à plusieurs reprises, nous ne sommes pas très loin parfois d’un « affreux, sales et méchants » dans le trait des personnages populaires issus de rien et dont certaines valeurs leur échappent à la base. Tel est Jed, campé par un Tomas Milian plus cabotin que jamais et qui porterai presque le film sur ses épaules, tant ce western doit à ses dialogues d’une vulgarité à la fois grotesque mais jubilatoire, mais peut-être aussi plus réaliste que dans le genre en général (voir la récente série Deadwood produite par Walter Hill ou plus d’époque « John Mac Cabe » de Altman).
Les dialogues tout en finesse y sont légion ; « Attends moi salope, tu es ma femme, ma mère, tu es tout pour moi », « Putain, une femme, viens que j’te baise, ma pute ! », bref ils sortent tous de la bouche de Tomas Milian, ici, plus Ché que jamais et dont la plus grande invention du siècle serait les spaghettis ! (« le type qui a inventé ça, a du se faire des couilles en or ! »…
Alors si l’on est un peu perplexes au départ, à la longue, et puisque ce traitement ne se dément jamais, ça finit par fonctionner plutôt bien, même si je regretterai à certains moments un léger manque de sobriété de la part de l’acteur qui comme la bête qu’il est, ne s’arrête absolument jamais durant 90 minutes.



C’est aussi un film gigogne auquel on assiste, puisque d’un côté, on suit donc les péripéties du couple de hors la loi, avec notons le tout de même, une excellente Susan George tout juste sortie des « chiens de paille » de Peckinpah, et qui suit dans une sorte de parcours initiatique ce bon Jed, dans des élans quelques peu masochistes puisqu’elle ne cessera de se prendre tartes et jurons, mais sera enfin déflorée, ce qui semble être son objectif de longtemps et finalement obtiendra ce qu’elle est venue chercher chez le bandit. Gigogne donc, puisque d'un côté, on a Sonny (La très belle Susan George), qui pour se faire aimer du bandit macho, n'hésitera pas à jouer au garçon manqué, pensant ainsi attirer sa sympathie, puis peut-être l'amour. Ce qu'elle trouvera au final, sera son émancipation, et à Corbucci d'offrir un très beau portrait de femme, ainsi qu'un western au relents féministes, chose extrêmement rare au sein du genre, déjà que les femmes n'y jouent rarement un grand rôle. Là, c'est un peu le contraire, si elle a besoin de Jed, celui-ci finit par n'exister par qu'elle.
Film gigogne à nouveau, puisqu’en parallèle, ceux-ci sont éternellement pourchassés par le sheriff Franciscus qui ne semble lui, ne vivre que pour attraper ce salopard de Jed qui ne cesse de lui glisser entre les mains depuis toujours. Telly Savalas, sans forcer son talent, et restant même le plus sobre dans cette aventure qui ne l’est pas pour un sou, est assez épatant en homme patient qui attend son heure, alors qu’il se fait faire a nique chaque fois, par son ennemi juré.
C’est à nouveau à Sam peckinpah auquel m’a fait penser le rapport entre les deux hommes, et notamment au très sous-estimé « Le convoi », dans lequel Ernest Borgnine dans le même rôle de sherif régulateur, n’existait plus sans la haine qu’il pouvait avoir envers Rubber Duck (Kris Kristofferson), et dès lors que celui-ci perdait (enfin) la partie, tout ce qui le portait s’effondrait alors, le laissant seul avec lui-même, sans cause ni destin. On retrouve un peu de ce thème dans « Far West story » (titre US), à la différence que les destinées n’y seront pas les mêmes. Quoiqu’il en soit, ce thème du « double-anti » est quelque chose de très intéressant au sein du film au même titre que la féminité à la fois cachée et réclamée par Sonny.

N'oublions pas non plus en passant et avant que j'oublie, l'impeccable prestation de Laura Betti dans un rôle de matrone des putains, qui serait presque la soeur jumelle de Jed. (ainsi qu'une peinture sympathique de maison close). Même langage, mêmes moeurs venus du caniveau...



Pour les défauts si j’ai déjà dit que Milian en faisait peut-être un peu trop (mais l’étrange doublage français de ma copie n’y est peut-être pas pour rien), il y a toutefois quelque chose d’un peu répétitif dans la trame et les querelles redondantes entre Sonny et Jed. Cette redondance est la fois sa limite, mais aussi l’une de ses paradoxales qualités, puisque le film prend presque des allures de chanson, avec ses couplets et refrains. La partition de Morricone n’y est sans doute pas pour rien. Pareil, un petit détail qui m’a échappé et qui m’a semblé n’être pas loin de ce qu’on nomme un trou narratif, c’est ce sherif que l’on retrouve aveugle tout d’un coup…peut-être a-t-il été victime d’une explosion au préalable et que j’aurai loupé, peut-être manque t-il une bobine à ma copie, peut-être aussi, j’aurai loupé un dialogue important lors d’une pause pipi, mais j’avoue que cela m’échappe encore à ce jour d’autant que je ne l’ai pas vu seul…

Pour finir quand même, il s’agit d’un film relativement rare, et qui recèle assez de qualités pour mériter d’être découvert…

Note : 7,5/10
Accroche : Les Spaghettis, l’invention du siècle ?


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[mallox]

L'un de mes pires bides cette critique.

Toujours personne pour me renseigner sur Kojack aveugle?

ça me fait penser au topic que j'avais créé sur "la légende des chevaliers aux 108 étoiles" ici:
http://www.psychovision.net/forum/viewtopic.php?t=1416

Les brillants nouveaux venus comme flint et valor qui semblent de ma génération ne se souviennent pas de cette chose?
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[flint]

Ben, en fait, si je ne suis pas intervenu, c'est simplement parce que je n'ai pas vu le film. Je serais donc bien embêté pour livrer une théorie sur la cécité de "L'Homme à la Chupa Chups".
Pour la saga des "Chevaliers aux 108 Etoiles", j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est que je ne l'ai jamais vu ; la bonne c'est qu'elle existe vraiment, puisqu'un de mes potes (fan de la Shaw Brothers) m'en a plusieurs fois parlé. Je vais donc prochainement le rebrancher sur cette série afin de lui soutirer quelques informations (en espérant que sa mémoire ne soit pas défaillante). Clin d'oeil à Throma, le pote en question est celui qui m'a fait découvrir Le Vampire et le Sang des Vierges, voilà déjà plus de 20 ans (nostalgie, quand tu nous tiens... :timide: ).

[mallox]

Oui, on fait vraiment partie des nostalgiques toi autant que moi, j'ai l'impression. peut-être parce que l'on a vécu l'époque (toi davantage que moi encore je crois).
c'est vrai que ces "108 étoiles" furent mon premier contact avec le cinéma asiatique aussi... un plaisir un peu émoussé depuis...
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[Bigbonn]

[mallox]

[Bigbonn]

En même temps, on ne nous dit pas pourquoi il est chauve et cela ne nous perturbe pas plus que ça alors... (oui, le jour se lève et les conneries commencent...)

[mallox]

Et Throma ne peut pas nous renseigner là-dessus?
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[mallox]

A POILEUR

Bah pour l'avoir revu dans des conditions optimales (fiche à venir), ce film est à réévaluer, et d'une, et de deuze, concernant Telly Savalas, (hé hé Bigbonn), il devient aveugle lors d'une scène d'incendie dans une grange.
Après que Sonny ait picolé puis tiré au fusil pour montrer son mécontentement vis à vis de Jed, attirant ainsi l'attention du sherif dans la grange d'à côté, ceux-ci se planquent sous une montagne de maïs... (là, ou Milian s'était d'ailleurs couché). Là dessus, Savalas balance un cocktail molotov sur le maïs afin d'y mettre le feu et de les faire sortir, et puis ça se retourne contre lui lorsque Jed armé de son fusil et qui commence à tirer, tuant ses acolytes, lui balance sa veste enflammée en pleine gueule. Là, Kojack sort de la grange les yeux ensanglantés et dit: "Mes yeux !".
Je ne me souviens pas vraiment de cette scène dans la copie VHS qu'on a vu. Mais je peux me tromper.

FIN A POILEUR
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[mallox]

Fiche DVD (et un paquet de captures parce que je ne peux m'en empêcher et puis comme ça, ça en fera des meilleures pour le site !)

A le revoir, j'adore ce film pour tout dire. Sans doute l'un des plus originaux de Corbucci. Bref, je me suis régalé.
Faudrait que je remanie ma critique d'ailleurs, élaborée sur les bases d'une autre copie moins bonne et sur laquelle il semble manquer qcqs scènes, mais que je fut bien content de trouver en son temps grâce à Throma...




Far West Story – Wild Side

Région : Zone 2

Editeur : Wild Side
Pays : France

Sortie cinéma en France : 9 Juillet 1975
Sortie dvd : 25 Février 2009

Master restauré
Durée : 90 min
Image : 2.35, 16/9e comp. 4/3
Audio : Dolby Digital 2.0 Mono

Langues : italien, français
Sous-titres : français



Bonus :
- Présentation du film et portrait de Sergio Corbucci par Jean-François Giré, auteur du livre Il était une fois... le western européen (13’)
- Galerie photos
- Bande-annonce originale du film
- Filmographie de Segio Corbucci
- Liens internet



Commentaire :
Ayant découvert le film par le biais de la VHS, c’est un bonheur total que de le voir sortir dans une copie de toute beauté chez Wild Side. On redécouvre même le film ! Il s'agit d’un travail d’orfèvre tant le master restauré se révèle de toute beauté. Autant les paysages de boues que les gros plans sont d’une netteté irréprochable. Les contrastes sont semble t-il, fidèles et les teintes toutes en nuances superbes. Bref, c’est somptueux pour l’oeil. Pas grand-chose à redire sur le son si ce n’est qu’il est dynamique et limpide. Les gunfights détonnent bien tandis que les nombreux dialogues restent clairs. Si le doublage français demeure de qualité, petit bémol quant aux sous-titres, comme si l’éditeur avait voulu jouer les prudes. Ainsi on peut être surpris de voir quelques dialogues remplacés voire même non traduits. Ainsi des "nichons" se voient transformés en « nénés », ailleurs un « va fa enculo ! » adressé de Jed à Sonny saute, et il y en d’autres comme ceci. Si on a l’oreille latine, ça passe, si on ne l’a pas, c’est un peu dommage de n’avoir pas respecté toute la verdure de cet Ouest désenchanté, surtout pour un film d’aussi grande qualité. Quant aux Bonus, ils demeurent assez pauvres, mais à nouveau la présentation du film par Jean-françois Giré (même s’il s’agit plutôt d’un entretien), reste sympathique. On regrettera légèrement qu’il ne s’attarde pas suffisamment sur le film lui-même pour parler un peu trop de Thomas Milian et de son parcours, que les amateurs connaissent certainement déjà. L’hypothèse émise qu’un Gian Maria Volonte (Un tempérament milanais trop sérieux) et qu’un Corbucci (tempérament romain trop déconneur) n’auraient jamais pu s’entendre, amuse, d’autant qu’elle paraît crédible. Pas trop d’accord néanmoins avec les propos de Giré sur l’humour de "Far West Story" qui devrait à l’humour de Trinita sorti en 1970 et en vogue alors, car selon moi, ils n’ont pas grand chose en commun, d’autant que cet humour était déjà bel et bien présent et mis en avant dans l’œuvre de Corbucci, ce, dès 1968 avec son « El mercenario ». Un humour à la fois anar et engagé qui n’appartient qu’à Corbucci himself. Avis perso bien entendu, ce qui n’enlève aucune des qualités citées plus haut quant à ce chouette dvd et ce superbe film à voir et à revoir !

Note :
8,5/10















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[flint]

Un film très divertissant qui tient autant du western que de la comédie. On frise même la farce à certains moments, voir la scène du pasteur lors du mariage, le vol dans la boutique où Sonny essaie des bottes, Jed en queue de pie avec un pantalon lui arrivant aux mollets, la mère maquerelle qui perd sa perruque, et jusqu'à Franciscus qui nous fait un beau loupé à la grenade (l'esprit est même proche du cartoon en certaines occasions).
A défaut de western engagé, Corbucci l'a joué cette fois très dégagé, avec une musique décontractée de Morricone, fort plaisante, et des dialogues à faire rougir une bonne soeur.
Susan George est bien mignonne, même habillée comme un sac ; mais ma préférence reste à Rosanna Yanni, irrésistible lorsqu'en jupon en plein désert, elle secoue le popotin sous le nez de Milian telle une hystérique nymphomane. Dommage qu'elle n'apparaisse qu'à la fin du film.


Hé oui, enfin on sait comment Kojack est devenu aveugle (mais bon, moi je n'ai pas vu la version K7). Le mystère est donc levé, il n'a pas été énucléé par un baton de chupa chups.

[mallox]

[Camif]

Alors, alors, voilà que l'on a droit à un Tomas Milian show incroyable. Ok ce n'est pas la seule fois où " le monstre " en fait des tonnes, mais là on atteint le poids d'un semi remorque. Perso, àa me va tout à fait mais j'imagine qu'il y en a qui risque de trouver cela un poil redondant par moment.
Je me suis bien amusé devant tant de grossiéretés absolument jubilatoires.

Un symbole de l'anarchie dépoitraillée avec son look de Che pas lavé, et un Bonnie and Clyde humoristique

Entre western " sérieux " et la comédie qui va enterrer le genre façon Trinita et consorts.


Probablement pas ce que Corbucci a fait de mieux dans le genre, mais quand même diablement réussi.

Pour l'histoire de l'aveuglement Kojakien, c'est marrant mais j'ai du revenir en arrière pour comprendre comment il était devenu aveugle le Savalas.
En fait ça va tellement vite qu'heureusement l'acteur dit " ahhh!!! mes yeux " sinon
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"Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox

[mallox]