Reflets - 1975

 
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Throma
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MessagePosté le: Sam Sep 22, 2007 11:16 pm    Sujet du message: Reflets - 1975 Répondre en citant



REFLETS (Mirrors) - 1975
Un film de Noel Black
Avec Kitty Winn, Peter Donat, Don Keefer...


Une jaquette vidéo intrigante pour un film qui l'est tout autant. Le visuel de l'édition VIP dévoilant ce miroir brisé et les caveaux se dressant hors de ce cimetière plongé sous la lumière du jour m'a longtemps fasciné, tout comme les bases de l'intrigue. Une histoire de possession, de visions spectrales à la Nouvelle-Orleans et de pas n'importe quel spectre : celui de Marie Laveau, la mythique "Reine du vaudou" de Louisiane.
Pour quiconque se passionne un tant soit peu pour cette region si particulière des USA et le lourd passé quasi-mystique qui la caractérise, "Reflets", alias "Mirrors", c'est un peu le film rêvé...dommage simplement qu'à l'arrivée on constate que le film en question tient plus du ratage qu'autre chose.
Parce qu'hélas, l'histoire de Marianne (Kitty Winn) qui, sitôt débarquée avec son mari à New-Orleans est visitée dans ses rêves (mais s'agit-il de rêves ? que voila la belle grande question à 2 bucks) par le fantôme de Marie Laveau en personne et qui lui apparait systématiquement via des reflets dans des miroirs (d'où le titre) s'enlise pronto dans l'indigeste et le ronflant, la faute à un progressisme dans le fantastique justement bien trop progressiste et à dire vrai, une rébarbative virée dans la paranoia psychanalitique (Rêve ou réalité ?) du personnage principal accusé de folie douce, jamais pris au sérieux et se mettant à soupçonner tout son entourage, situation déjà trop vue ailleurs.
Lots de consolation : 2, 3 séquences "cauchemardesques" pas trop mal fichues et une visite des lieux assez conséquente du Vieux Sud (les marais de Louisiane, les territoires Cajun, Bourbon Street, le cimetière de St-Louis, très réputé pour abriter la tombe de Marie Laveau, ornementée de centaines de croix gravées par des adorateurs de la Reine du Vaudou en plein pélerinage).
Film pas terrible, à envisager plutôt comme une curiosité fort rare (inédit dvd, pas prêt de sortir et l'unique édition vhs du film est assez ardue à se procurer).

Et pour terminer, un lien vers un des nombreux sites consacrés à Marie Laveau :
http://espritduvaudou.ifrance.com/vaudou/html/marielaveau.html
_________________
http://www.vhs-survivors.com/myvhs.php?alias=Throma
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mallox
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MessagePosté le: Ven Mai 05, 2017 5:58 am    Sujet du message: Répondre en citant



1978 (ou 1975 ???)




Marianne Whitman est une jolie et intelligente jeune femme. Elle mène une vie heureuse auprès de son mari dans une banlieue tranquille, très "classe moyenne américaine"... Seulement elle sort d'une dépression nerveuse et elle en a gardé une peur maladive des miroirs...




L'arrivée à La Nouvelle-Orléans montre des signes annonciateurs (ou pas ? LOL) : La jument de la calèche qui emmène le couple de jeunes touristes (Marianne et Gary Whitman) s'énerve toujours un peu quand on arrive à proximité de Congo square, quartier tambourinant. Le cocher noir fait directement allusion à Marie Laveau qui vivrait encore en pleine Nouvelle-Orléans.

Plus tard,En visite dans le cimetière Saint-Louis, le guide eXplique que si l'on grave un X à côté du nom de Marie Laveau sur sa pierre tombale et qu'on fait un voeu, elle exaucera ce voeu.

Son voeu : l'amour et le bonheur éternel.
Résultat : elle rêve que mari meurt sauf que cela arrive. Dans son rêve, son hôte et des gens qu'elle connait aussi. On est proche du traitement à la Rosemary's Baby ou de Repulsion.

Durant la visite, on nous apprend aussi que les esclaves noirs étaient terrorisés devant les miroirs, ils avaient peur qu'on leur enlève leur âme.
C'est tout ce s'escrime alors dans sa première partie à faire Noël Black : tirer parti de ce pouvoir de terreur. Les miroirs, après la visite du cimetière et peut-être parce qu'un homme lui a jeté un sort dans l'hôtel (beaucoup de poupées vaudou semblent circuler autour d'elle), deviennent objet d'attirance et de répulsion plus que de raison.






Finalement le postulat touristique de ce Mirrors lui permet de faire un tour plus large que de coutume au sein des horrifiques louisianais, ne serait-ce par la visite de musées avec guides de circonstance. (On a même une scène à la gare avec un itinéraire de train). Sa qualité est de ne pas trop tomber dans les clichés et les images d'Épinal, bien que restant en surface, et de servir une intrigue avant tout.

Elle a vu de la poussière sortir du nez de son mari ! (et son propre reflet était celui d'une jeune femme noire, l'image incarnée de Marie Gloupion-Laveau).
En revanche on ne sait pourquoi on entend des grognements réguliers en fond sonore durant une demi-heure. Peut-être pour souligner la présence du Mal. Quoi qu'il en soit le procédé sonore est assez peu convaincant.






Hélas, durant un bon moment la mise en scène est anémique. Du coup, l'aspect onirique comme le fait qu'il se voudrait progressivement envoûtant ne fonctionnent pas. Faut dire que si la musique suit, les acteurs (ou le doublage français) impliquent assez peu, il n'inspire pas d'empathie particulière. D'ailleurs, le meurtre du mari (William Paul Burns) est vite oublié après un lendemain matin un peu agité. C'est dommage car le thème des miroirs et ce qu'ils contiennent de symbolisme passé était bien joué.
Le scénar mise un peu trop sur les rêves également, tout du moins dans la première partie. On n'a pas suffisamment le pied dans la réalité et la grosse tare de Mirrors est d'illustrer un nombre conséquent de séquences montrant l'héroïne en plein sommeil, ce qui a pour effet de casser le doute, la lisière entre rêve et réalité et, finalement, de plomber toute une ambiance après avoir tenté de l'installer.

Néanmoins la peur des miroirs qui tourne à l'obsession est quant à elle plutôt bien rendue et c'est, il n'y a qu'à regarder le titre, le sujet central du film. L'honneur est sauf à ce niveau, on ne nous a pas menti.






Après un séjour dans une clinique, pour dépression, la paranoïa finit par rattraper l'héroïne. Cela culmine alors qu'elle est presque rétablie, prête à sortir, dès lors qu'elle participe à une fête en compagnie de son médecin traitant, très avenant envers elle et qui continue de la prendre en charge, psychologiquement et humainement, après son hospitalisation. Bref, il veut la sauter. Durant la soirée, elle retrouve tous les gens de l'hôtel où elle était plusieurs semaines avant avec son mari ; la première menace puis alerte vient du chien de l'hôte qui semble se jeter sur elle pour finir par se noyer dans la piscine.
Les miroirs sont longtemps restés cachés mais, même couverts d'un draps, ils semblent être mus par un vent pourtant inexistant, laissant entrevoir dans l'interstice une figure de sorcière, à moins que ce ne soit encore le fruit de l'imagination de

Finalement la dernière partie, lorsque guérie, elle est poursuivie par ses anciennes connaissances, est plus réussie. La longue séquence se déroulant dans un train ayant comme direction Chicago en passant par Haven est bien fichue.

Le final est lui aussi étrange. Comme si elle était désormais possédée par l'âme de Marie Laveau et n'avait plus peur des miroirs ou bien, seconde hypothèse (qui ne va pas forcément à l'encontre de la première), elle a trouvé l'amour et le bonheur éternel avec son médecin mais peut-être fallait-il que son mari ne meure pour le rencontrer...






À la mise en scène, Noel Black n'est pas un nouveau né et, à regarder sa filmo, il semble, entre deux contributions pour des séries télé et avant de ne plus tourner que des téléfilms à partir des années 80, capable de torcher des films tout à fait recommandables et dans des gens différents : le thriller ("Les pervertis" - Pretty Poison, 1968 - avec Anthony Perkins et Tuesday Weld), des drames également ("Cover Me Babe" (1970) avec Robert Forster et Sondra (j'me dé)Locke), la comédie ("Jennifer mon amour" - Jennifer on My Mind - 1971) ou encore la comédie criminelle ("Un homme, une femme et une banque" - A Man, a Woman and a Bank, 1979 - avec Donald Sutherland, Brooke Adams). Même si "Reflets" pâtit d'un scénario à la fois décousu et cousu de fil blanc, son talent se fait manifeste lors de quelques scènes, d'autant que susciter la peur avec un miroir ne semble pas chose aisée.
Kitty Winn ("Panique à Needle Park", "L'exorciste I & II") gagne en consistance au fil de la bobine et finit quant à elle par devenir convaincante et, dans le rôle du médecin traitant qui lui veut du bien façon Cassavetes dans "Rosemary's Baby", Peter Donat (nombre de séries TV itou, "L'odyssée du Hindenburg", "Le syndrome chinois"...) lui donne une réplique tout en sobriété, calme et patience, qui contraste avec la névrose de l'actrice.




Dommage par conséquent que Mirrors ne soit pas pourvu d'une tension plus ténue et que, durant sa première moitié, il semble si fragmenté au point qu'on soit obligé de prendre le train en route. Il est possible que ces principaux défauts soient imputables à trois choses : un scénario signé Sidney L. Stebel (consultant sur "Picnic à Hanging Rock") un brin bancal et bâclé. Une direction d'acteur pour les rôles secondaires, délaissée. Enfin, peut-être que la copie VHS française éditée chez VIP ne lui rend t-elle pas hommage, égard au format et au doublage, tous deux "suspicieux". À chacun de rayer la mention inutile en attendant une copie plus correcte pour pouvoir en juger. En attendant, c'est en France, la seule possibilité actuelle de le visiter...





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