[M] [Critique] Chasseurs d'hommes

 
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flint
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MessagePosté le: Ven Déc 26, 2008 5:50 pm    Sujet du message: [M] [Critique] Chasseurs d'hommes Répondre en citant



Chasseurs d’hommes – 1980
(Sexo canibal)

Origine : France/Espagne/Allemagne
Genre : horreur

Réalisé par Jess Franco (sous le pseudo Clifford Brown)
Avec Ursula Buchfellner, Al Cliver (Pier Luigi Conti), Antonio Mayans, Gisela Hahn, Muriel Montossé, Werner Pochath

Autres titres : Devil Hunter/Chasseur de l’enfer/Jungfrau unter Kannibalen/Mandingo Manhunter

Laura Crawford, jolie, jeune et blonde (Ursula Buchfellner, quasiment dans son propre rôle), est la dernière starlette en vogue. Son manager, Robert Goldstein, la fait parader dans une station balnéaire. Une opération commerciale qui n’est qu’un début, puisque cette actrice sans talent (mais peu farouche) devrait rapporter un paquet de fric à Goldstein dans les années à venir. Mais, manque de bol, voilà que Miss Crawford est kidnappée dans sa chambre d’hôtel par un quatuor de malfrats. Les ravisseurs l’emmènent sur une île perdue au milieu de l’océan, avant de demander une rançon de six millions de dollars en échange de sa libération. Le producteur/manager fait alors appel à un professionnel, Peter Weston (Al Cliver), vétéran de la guerre du Vietnam. Sa mission consiste non seulement à ramener Laura, mais aussi la rançon, ce qui implique de faire la nique aux kidnappeurs, d’une manière ou d’une autre. Pour ce faire, Weston s’adjoint les services de son vieux pote Jack (Antonio Mayans), pilote d’hélicoptère, et qui lui aussi a fait le Vietnam (il en a d’ailleurs gardé quelques séquelles au point de vue psychologique).
Le tandem débarque donc sur l’île, ignorant (tout comme les ravisseurs) qu’un monstre cannibale sévit dans les parages, violant et se nourrissant de la chair de jeunes femmes ayant de préférence des formes généreuses.



Nous sommes au début des années 80, Jess Franco travaille toujours de manière occasionnelle avec la maison Eurociné. Marius Lesoeur n’étant pas du genre à louper les succès du moment, il demande donc au cinéaste prolifique (et peu coûteux) de réaliser deux films traitant du cannibalisme, étant donné le succès du « Cannibal Holocaust » de Ruggero Deodato. Il en résulte « Mondo cannibale », et « Chasseurs d’hommes ». Ce dernier est le meilleur des deux, ce qui ne veut pas dire qu’il soit réussi pour autant. Il faut dire que Jess Franco n’apprécie pas vraiment les films de cannibales. Ce n’est pas son truc, mais comme il doit s’acquitter de cette commande, il fait pour le mieux. Et finalement « Chasseurs d’hommes » n’est pas si mal. Le teaser s’avère même original, alternant une double séquence avec d’un côté une indigène poursuivie par les membres de sa tribu, et de l’autre Laura Crawford en opération marketing dans les rues de la station balnéaire. La scène s’achève avec la capture de la fille, livrée en pâture à la créature, tandis qu’au même moment, à des centaines de kilomètres de là, la starlette pose sur une plage pour les photographes. La jungle primitive en opposition à la jungle urbaine, le parallèle est peut être facile mais efficace, d’autant plus qu’il n’y a pas le moindre dialogue, l’image seule focalise l’attention du spectateur.



Jess Franco ne se préoccupe pas de ménager quelque suspense à propos d’un éventuel double danger guettant les deux héros une fois sur l’île. La rapide présentation des quatre bandits composés d’un névrosé, un violeur, une voyeuse et un abruti est en effet sans équivoque ; on devine très vite que les kidnappeurs sont des loosers et que l’affrontement final opposera Weston à la créature. Puisqu’on en parle, celle-ci est unique dans les annales du film de cannibales. Il s’agit en fait d’un athlète noir (que Franco trouva dans un club de gymnastique), grand et baraqué, qui se promène durant tout le film complètement à poil, avec des semi-balles de ping-pong lui couvrant les yeux (hommage aux films psychotroniques des années 50 ?). Zigounette au vent, il va déambuler ainsi, poussant des cris dont l’écho se répercute curieusement dans toute l’île, tel un amplificateur de mauvaise qualité. Il est aussi le seul cannibale du film, puisque la peuplade qui le vénère (par crainte) ne mange pas de chair humaine. Pas de scènes de massacre d’animaux, non plus, merci Jess, du fond du cœur.
Néanmoins, le metteur en scène ne se prive pas de quelques scènes gore plus ou moins réussies (mais toujours sympathiques). Tête arrachée, type empalé dans une fosse à bambous, midinette éviscérée, la tripaille est au rendez-vous… Le sexe aussi, puisqu’en dehors du gros zizi du monstre on pourra surtout se rincer l’œil sur la plastique impeccable d’Ursula Buchfellner, ex-playmate de Playboy qui a joué dans deux autres films de Jess Franco : « Sadomania » et « Linda ».



Autre habituée du cinéaste durant cette période, Muriel Montossé exhibe également (un peu) son anatomie. Celle qui animera plus tard « La Classe » sur FR3 a joué une bonne demi-douzaine de fois pour le metteur en scène espagnol, sous le pseudonyme de Vicky Adams. Une troisième blonde est de la partie dans ce « Chasseurs d’Hommes », l’allemande Gisela Hahn, qui a eu une carrière assez chaotique, puisqu’elle débuta dans des krimis, puis tourna dans des films populaires comme « César et Rosalie », avant de se retrouver dans le bis (« Contamination »).
Au rayon masculin, si l’on ne présente plus Antonio Mayans, compagnon fidèle de Jess Franco, ni Al Cliver, qui a écumé le cinéma de genre, tournant plusieurs fois pour Lucio Fulci, notamment, citons également la présence de Werner Pochath, le tueur inquiétant de « Bloodlust » (« Mosquito der Schänder »), et celle de Claude Boisson (alias Yul Sanders), le chauve incontournable d’Eurociné.
Si l’on pardonne aisément à Franco son détachement dans les scènes d’action, comme la parodie de catch lors du combat final (le must restant Al Cliver grimpant une falaise sans matériel dans un plan horizontal passant à la verticale, tel Adam West escaladant les murs dans le serial Batman), on ne sait pas ce qu’il a fabriqué avec sa caméra au niveau de la lumière, les contrastes étant particulièrement sombres une bonne partie du film, ou en alternance clair/obscur. A moins que Marius Lesoeur lui ait refilé pour le coup de la pellicule daubée, le diable en aurait été capable…



note : 6,5/10
accroche : les cannibales préfèrent les blondes


Dernière édition par flint le Lun Aoû 03, 2009 8:07 am; édité 1 fois
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MessagePosté le: Sam Déc 27, 2008 10:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Fiche DVD :



Devil Hunter

Région : Zone 0 NTSC

Editeur : Severin
Pays : Etats-Unis

Sortie film : 1980 (Allemagne)
Sortie dvd : octobre 2008

Durée : 102 min
Image : 1.85 : 1 – 16/9e
Audio : mono

Langues : français, anglais
Sous-titres : anglais (optionnels)

Bonus :
- Interview de Jess Franco (16mn34, en anglais, avec sous-titres anglais accompagnant les propos du cinéaste)



Commentaire : Sentiment partagé pour cette nouvelle sortie de Severin. Il faut savoir que l’éditeur s’est heurté à pas mal de difficultés lors de l’élaboration de ce « Devil Hunter ». Il leur a fallu chercher non seulement le meilleur master, mais aussi celui qui proposait la version la plus longue. Après, la piste anglaise n’était apparemment pas la meilleure. Leur laboratoire en Espagne devait leur préparer la piste française, plus performante. Mais celle-ci s’est perdue durant le transport, ce qui a retardé la sortie. Au final, on a le plaisir d’avoir la plus longue version du film (1 heure 42), et aussi d’avoir la VF, non prévue au départ. Par contre, au niveau de l’image, on se retrouve avec une copie passablement sombre une bonne partie du temps, ou des clairs/obscurs, qui existaient peut-être à l’origine, mais qui n’ont pas été corrigés. Le master provient d’une pellicule espagnole (le générique indique d’ailleurs « Sexo canibal »), mais le DVD n’a pas retenu la version espagnole. Une confusion que l’on retrouve sur la jaquette, où l’éditeur a oublié d’indiquer le choix des langues, les sous-titres, mentionné une durée erronée (89 minutes) et crédité curieusement Jess Franco sous son pseudo d’origine (Clifford Brown).



L’interview est plus conforme au boulot sérieux de l’éditeur. Pendant plus d ‘un quart d’heure, Jess Franco revient sur « Devil Hunter », évoque sa non affinité pour le genre cannibale ; parle des acteurs : Al Cliver (très pro), Ursula Buchfellner (jolie mais stupide et faignante). Le film fut tourné dans la région d’Alicante (comme « La Lune sanglante »), avec quelques acteurs portugais comme le culturiste qui joue le monstre, récupéré dans un gymnase. A propos du Portugal, Franco revient sur son travail avec Britt Nichols (Carmen Yazald de son vrai nom), qu’il estimait beaucoup. Par contre, dès que l’on parle de Sabrina Siani (l’héroïne de « Mondo Cannibale »), le réalisateur devient presque rouge de colère. Manifestement, elle n’a pas laissé un bon souvenir.
En résumé, encore une interview très intéressante de Jess Franco.

note : 6,5/10

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