Nuit d'or - Serge Moati - 1976

[mallox]

Nuit d’or – 1976

Origine : France/Allemagne
Genre : Drame criminel étrange

Réalisé par Serge Moati
Avec Bernard Blier, Klaus Kinski, Marie Dubois, Jean-Luc Bideau, Charles Vanel, Anny Duperey, Raymond Bussières, Maurice Ronet, Catherine Arditi, Jean-Pierre Sentier…

Scénario : Serge Moati, Françoise Verny
Musique : Pierre Jansen & Jean Schwarz
Photographie : André Neau


Alors que toute sa famille le croit mort et enterré, Michel Fournier ressurgit brutalement pour se venger de ceux qui ont voulu le faire disparaître. Meurtrier présumé d'une petite fille, joueur impénitent, endetté, toujours sans travail et mauvaise conscience des autres, Michel était devenu indésirable aux yeux de tous. Aussi quand le commissaire Pidoux était venu prévenir son ami, l'industriel Charles Fournier, que l'on venait de repêcher son fils et qu'il l'avait parfaitement reconnu, personne n'était allé vérifier les dires du policier. Mais Pidoux avait fait un pacte avec Michel; ou bien ce dernier cessait ses relations avec Véronique (la femme de Pidoux) et disparaissait ou bien il était arrêté sur le champ. Michel avait alors opté pour la première solution. Dépressive depuis ces événements, Véronique n'en reconnaît pas moins Michel lorsque celui-ci se présente devant elle. Plus tard, ce sont Charles et son autre fils, le respectacle Henri, puis "Nuit d'Or", le patron d'un célèbre tripot, et enfin Pidoux qui se retrouvent devant Michel. C'est alors qu'il enlève la fillette de Véronique pour obtenir sa réhabilitation grâce à ce chantage. Mais le clan resserre ses rangs et la mort de Michel est décidée à l'unanimité. C'est Pidoux qui se charge de la besogne en invoquant la légitime défense, lors d'une ultime provocation de Michel.

Les films peu nombreux de Serge Moati (3 pour le cinéma si mon compte est exact), ont une singulière faculté à se faire oublier. « Des feux mal éteints » tourné en 1994, est tout aussi passé à la trappe que celui-ci, qui, sans être réussi a le mérite d’évoluer en eaux troubles.
D’abord il y a ce casting alléchant dans lequel Bernard Blier croise Kinski, et puis même si je le trouve à mon humble avis la plupart du temps raté, il a le mérite de la singularité.
L’histoire est mille fois vue (la seule contribution de Françoise Verny pour le cinéma), mais Moati tente un mélange de Thriller à base de vengeance, le tout teinté de surréalisme à la Bunuel, empruntant même par moments, au giallo (des jeux de lumières à couleurs variantes aux travers des vitraux ne sont pas sans évoquer Dario Argento ou Bava), à l’inverse, il joue parfois la carte du réalisme dans ces mêmes décors, essayant de capter une sorte d’étrangeté qui émane des vieux appartements parisiens, que ce soit en extérieurs ou en intérieurs.
Les acteurs sont inégaux, Kinski y est bon en maniaque vengeresque à la fois tendre, inquiétant puis violent, Maurice Ronet illumine le film par sa présence dans quelques scènes, Blier y fait du Blier tout droit venu d’un Simenon, Anny Duperey s’en sort honorablement dans un rôle assez absurde de ‘recrutrice’ d’enfants au service de dieu, et si Vanel est sobre, Jean-Luc Bideau n’est pas très bon. Faut dire aussi que les acteurs sont servis par des dialogues un peu trop écrits que certains même semblent réciter mal à l’aise, avec leur texte empesé (gros défaut d’un cinéma d’auteur propre à l’époque). Et puis cette mise en scène qui refuse tout spectaculaire, se révèle somme toute souvent ennuyeuse (attention, il y a tout de même quelques scènes choc, comme cette enfant bâillonnée, brutalisée ou une autre pendue dans une chambre, puis une autre chambre avec un cadavre décomposé dans son lit).
Difficile de porter pour ma part un jugement arrêté sur cette œuvre insolite qui n’a pas manquée de me dérouter. Un coup prenant, un coup agaçant, un coup emmerdant.
Une bonne musique (mais pas toujours dans le ton, est-ce là une envie de décalage ?), une superbe photographie, pour un essai intéressant, voulant sans doute brasser trop de références, pour un résultat pas vraiment transformé à mon sens mais que je conseille toutefois car c'est à tenter.
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