Lâchez les Monstres (Scream and scream again)

[flint]

Lâchez les Monstres – 1970
(Scream and scream again)

Origine : Grande-Bretagne
Genre : Thriller/Horreur/Science-Fiction

Réalisé par Gordon Hessler
Avec Alfred Marks, Christopher Matthews, Judy Huxtable, Vincent Price, Christopher Lee, Yutte Stensgaard, Peter Cushing

Autres titres : Doctor Diabolic/Screamer/Cris d'horreur


Adapté d’un roman de Peter Saxon (« The Disoriented Man ») publié en 1966, « Lâchez les Monstres » est un film déroutant dans sa première partie, voire confus, transportant le spectateur sur plusieurs intrigues qui semblent ne pas avoir de lien direct au premier abord. On a d’abord un coureur de fond victime d’un malaise, transporté dans une clinique, qui se réveille pour constater avec horreur qu’on l’a amputé d’une jambe. On enchaîne avec des faits étranges se déroulant dans une dictature d’Europe de l’Est ; puis retour à Londres dans une discothèque, repaire d’un jeune hippie qui est en fait un serial killer buvant le sang de ses jolies conquêtes d’un soir.
Encore plus troublant, on réalise que le trio magique Price/Lee/Cushing n’a pas les premiers rôles, confiés à d’autres acteurs qui tirent parfaitement leur épingle du jeu, notamment un inspecteur de police et un médecin légiste se transformant en détective.
S’ensuit une course-poursuite hallucinante entre les forces de police et le tueur surnommé « le vampire », d’abord en voiture, puis à pied dans la campagne anglaise. Un tueur coriace, inépuisable, et qui, menotté à une voiture, s’arrache la main avant de s’enfuir à nouveau, pour se suicider finalement dans un bac d’acide situé dans la propriété d’un médecin inquiétant composé par Vincent Price.
Le film part ensuite dans un gros délire, un complot visant à gouverner le monde en utilisant une race de mutants appelés « composites », quasi-invulnérables. Avec ce côté « cybernautes » amélioré, sa musique rock-psychédélique, ses personnages hauts en couleurs et un scénario délirant, on a parfois l’impression de voir un épisode de « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » époque Emma Peel. L’atmosphère très « Swinging London », les passages en boîte de nuit, les décors travaillés et cet aspect de polar imprégné de science-fiction rappelle aussi les aventures du héros Jerry Cornelius créé par Michael Moorcock et adapté au cinéma par Robert Fuest (« Les Décimales du Futur »).
« Lâchez les Monstres » a connu une distribution en vidéo sous le titre « Doctor Diabolic ». Mais il sera plus facile de le trouver en DVD grâce à la collection « Midnite Movies » de la M.G.M., où le film est couplé avec une autre œuvre de Gordon Hessler, « Le Cercueil Vivant » (« The Oblong Box ») qui marquait la première rencontre entre Christopher Lee et Vincent Price. Ce dernier tournera encore pour Hessler la même année dans « Cry of the Banshee ». Par la suite, le réalisateur se montrera moins inspiré. Après un néanmoins sympathique « Voyage Fantastique de Sinbad », suivront des séries télé et « Kiss contre les Fantômes ».

[Throma]

Je le possède en k7 anglaise "double-programme", couplé avec le pas très convaincant "Jardin des tortures" de Freddie Francis et pas revu depuis un certain temps mais j'en ai un souvenir assez positif. Me rappelle aussi d'un joyeux foutoir prenant pleins de chemins différents n'aboutissant parfois nulle part dont la meilleure sous-intrigue demeure celle de cette poursuite avec ce maniaque insaisissable qui termine sa carrière en sautant droit comme un zguègue dans une cuve d'acide.
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