[M] [Critique] The Loch Ness Horror

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Horreur / Gore / Trash
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
mallox
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 13982
Localisation: Vendée franco-française

MessagePosté le: Mar Fév 16, 2010 9:54 am    Sujet du message: [M] [Critique] The Loch Ness Horror Répondre en citant



The Loch Ness Horror – 1981
Aka Nessie

Origine : Etats-Unis
Genre : Agression en Kilt

Réalisé par Larry Buchanan
Avec Sandy Kenyon, Miki McKenzie, Barry Buchanan, Eric Scott, Karey-Louis Scott, Doc Livingston, Stuart Lancaster, David Clover…


Sacré Larry Buchanan ! Un réalisateur comme on n’en fait plus…
C’est à l’armée, au département information et communication, qu’il a découvert sa vocation : « je serai metteur en scène ! » lança-t-il un jour, baïonnette au canon.
Le voici peu après dans l’industrie cinématographique. Il fait ses premières armes comme assistant aux côtés de George Cukor sur « Je retourne chez maman », en 1952, mais a déjà réalisé son premier court-métrage l’année d’avant : « The Cow-Boy ». Les années passent et le voici revendiquant son indépendance autant créatrice que financière pour tourner, avec trois francs six sous, quelques films directement destinés aux Drive-In. Ainsi peut-il enfin prendre pleinement son destin en main, et enchaîner ses premiers films de science-fiction et d’horreur : « The Naked Witch », « Attack of the 'The Eye Creatures », « Zontar : The Thing from Venus », « Curse of the Swamp Creature », « Mars Needs Women », « In the Year 2889 » ou « Mistress of the Apes ».



Ca y est, son but est atteint ! Quant à sa réputation, elle est assise ; le cinéaste fait parti, à l’instar des Ed Wood Jr, de ce qu’on nommait alors les « Schlockmeisters », et on le mettra dès lors souvent en concurrence avec le cinéaste de « Plan 9 from Outer Space » pour la palme du pire réalisateur de tous les temps. Ce que l’on retient de lui, ce n’est pas tant que ses films furent mauvais, mais que ceux-ci étaient tellement mauvais qu’ils touchaient au sublime. Quant à Buchanan, il publiera ses mémoires en 1996, dans lesquelles il déclarait que son style (et sa façon indépendante d’aborder le métier) était celui d’un guérillero.
Mais venons-en à ce « The Loch Ness Horror », petit délice de fin de carrière !

1940 - Jack Stuart scrute au télescope un avion allemand survolant les cimes écossaises enneigées. Il s’agit probablement d'un stock-shot de « Quand les aigles attaquent ». Alors que l’avion amorce une descente, Jack abaisse son télescope pour tomber sur ce qui ressemble drôlement au fameux monstre du Loch Ness !
Nous voici transportés 40 ans plus tard. Au même endroit, deux hommes sont à bord d’un petit canoë. Ce sont deux mercenaires à la solde du professeur Pratt, et dont la mission est de ramener un œuf du monstre ! Tandis que leur chef les attend plus loin sur la terre ferme, ils plongent et sont attaqués par Nessie, notre sympathique ami hantant les lieux. L’un d’eux se fait vite croquer tandis que le second parvient à ramener tant bien que mal un œuf sur la côte. « Shorty est mort mais j’ai ramené l’œuf qui nous rendra riches ! » dit-il au professeur Pratt dont le seul intérêt, vous l’aurez compris, est pécuniaire. (C’est lui le méchant, quoi !).



Dans le même temps, George Sanderson, un autre professeur, tient quelques petits colloques, enseignant à quelques jeunes venus payer leur forfait camping/conférence l’histoire de Nessie. Il a également amené avec lui Spencer, un jeune chercheur américain possédant les toutes dernières technologies en matière de sonar. Tous deux payeront alors Jack, lequel est maintenant un vieil homme, afin de louer son aide, d’autant que certaines terres aux abords du lac lui appartiennent. Ce ne sera pas facile, surtout que le vieil écossais a une fille, Kathleen, qui ne peut pas voir les américains en peinture.
Complication de taille pour tout ce petit monde : Nessie n’aura alors de cesse que de retrouver son œuf, et n’hésitera pas à sortir du lac pour le ramener !
Nessie se vengera-t-il sur nos jeunes campeurs ou fera-t-il la part des choses ? L’un des deux professeurs emportera-t-il au final le morceau ? Kathleen tombera-t-elle finalement sous le charme du bel américain ? Tout ce que je peux dire, c’est que l’on assistera à un sacré micmac !

Difficile toutefois pour ma part de me montrer méchant avec un film qui, malgré ses invraisemblances en série et son monstre gonflé à la pompe à vélo, reste somme toute assez plaisant à regarder.
Soit, cette chaîne de montagnes montrée initialement à tout des Alpes. Mais ce n’est pas bien grave pour peu qu’on veuille bien, d'entrée, se prêter au jeu.
Soit, pour une raison qui restera ignorée, Kate déteste les américains, si bien qu’on anticipe rapidement sur leur liaison à venir, laquelle ralentira un temps le rythme du film jusqu’à ce qu’on en oublie même ses enjeux (la quête de Nessie pour retrouver son œuf, la rivalité des deux scientifiques).
Soit, les acteurs sont américains et l’on restera dubitatif devant l’accent écossais forcé des résidents, la palme revenant sans conteste au vieux Jack campé par Doc Livingston qui roule les R comme on l’a peu vu ailleurs.
Soit, les acteurs s’y montrent pour la plupart particulièrement mauvais. Sandy Kenyon (plusieurs décennies de séries télé) est particulièrement exécrable de statisme, pour ne pas dire de non jeu dans le rôle du gentil professeur. Idem pour le jeune Barry Buchanan dans le rôle de Spencer l’américain.
Soit, on ne comprend pas trop comment leurs rivaux avec en tête le professeur Pratt (Stuart Lancaster, vu notamment dans quelques Russ Meyer : « Faster, Pussycat ! Kill! Kill ! » / « Supervixens »…) ont tant d’avance sur eux, avec pourtant des technologies on ne peut plus archaïques.



Soit, on ne comprend pas trop non plus comment l’un des deux plongeurs/mercenaires s’en sort en arrivant même à tirer son canoë. D’ailleurs, d’abord effrayés de voir notre Nessie émerger la tête de l’eau, ils s’en iront plonger 50 mètres plus loin. Tout comme ils tomberont sur l'aviateur mort quarante années plus tôt mais pourtant parfaitement conservé.
Soit, il y a aussi cet œuf qui ne ressemble à rien et notre sympathique Nessie qui déambule à travers la forêt comme s’il effectuait sa petite promenade du dimanche. Autant dire qu’il ne suscite jamais la peur, surtout qu’il fera preuve d’une malice à toute épreuve dans sa quête et son châtiment envers les coupables.
Et puis, pourquoi le mercenaire rescapé dort-il dehors, s’exposant aux dangers alors que Pratt est dans une caravane ? Forcément, ils se feront bouffer en premier, lui et son sac de couchage !
Bref, le film suscite nombre de questions auxquelles Buchanan ne s’embarrasse pas de vouloir répondre…

Mais bon, ce petit jeu des erreurs est après tout si facile à recenser qu'on s'arrêtera là. Et puis, on pourrait bien arguer qu’on en a vu d’aussi ridicules, et surtout des plus emmerdants avec des budgets pourtant bien plus conséquents.
Bien entendu, comme la plupart de ce genre de films, Buchanan tarde à nous montrer sa grosse bête, pas tant pour ménager ses effets que par manque de moyens.
De fait, pour rester dans le domaine de l’effet (très spécial ici, vous l’aurez compris), lorsque celle-ci apparaît au grand jour, ayant un mal fou à faire fonctionner correctement ses mâchoires, l’hilarité s’en mêle forcément. De même, lorsqu’elle arbore ses petits airs de gentil Casimir en voyant la jeune et sympathique Kate ligotée dans le fourgon du vilain professeur Pratt. Un Pratt qu’elle semble même avoir beaucoup de mal à croquer. C’est que l’homme a la tête dure !
C’est sûr également qu’au niveau atmosphère, Buchanan échoue dans les grandes largeurs. Celle-ci ne s’instaure jamais, et c’est surtout à une succession de scènes rigolotes auxquelles on assiste.



Ce qui est marrant au final, c’est que le film tourné aux débuts des années 80 finit par ressembler à s’y méprendre, à une flopée de mauvais films SF des années 50. Même manichéisme, mêmes dialogues sexistes, même monstre autant mal fichu que mal articulé… Cela peut sembler paradoxal, mais c’est pourtant, à l’instar de Nessie, de son aspect hors du temps, quasi ancestral, qu’il tire tout son charme. C’est peu de choses me direz-vous. Certes, mais « The Loch Ness Horror » n’ennuie pas et c’est bien là le principal. Un film à prendre pour ce qu’il est : un petit plat chiche fait de restes qui ont si bien mariné ensemble qu’il finirait presque par se savourer.
_________________


Dernière édition par mallox le Lun Mai 07, 2018 8:38 am; édité 5 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
John Pipo
20 % irradié
20 % irradié


Inscrit le: 25 Oct 2008
Messages: 245

MessagePosté le: Mar Fév 16, 2010 6:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Ils auraient tout de même pu le regonfler un peu à ce moment là ! ico_mrgreen

Sinon je n'en ai vu qu'un seul de Larry Buchanan. Mars Needs Women... tout un programme ! Celui-ci m'a l'air particulièrement gratiné. Etonnant même que les gens de chez nanarland, d'habitude si prompts à sauter sur les nanars, même ceux qui n'en sont pas, ne ce soient pas occuper de son cas ! Parce que Cineman, bon, c'est pas un scoop, même si ça leur fait leur 600ème critique en ligne.

Simple question : quelqu'un connait le nombre de films dédiés au monstre du Loch Ness ? une question (idiote je l'admets) que je me posais juste avant cette critique, ayant revu le Billy Wilder/Sherlock Holmes lors d'une soirée nostalgique.

C'est que j'ai toujours pas de meuf moi. new_pleur
Alors, même une Nessie, je prends ! frank_PDT_10 ico-porc

Sympathique critique mallox. En tout cas nécessaire. Il était temps de parler un peu de Buchanan et comme souvent ici, j'ai appris des choses. Je mourrai seul, mais moins con !
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sigtuna
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 08 Jan 2010
Messages: 3818

MessagePosté le: Mer Fév 17, 2010 8:27 am    Sujet du message: Répondre en citant

John Pipo a écrit:

Simple question : quelqu'un connait le nombre de films dédiés au monstre du Loch Ness ? une question (idiote je l'admets) que je me posais juste avant cette critique, ayant revu le Billy Wilder/Sherlock Holmes lors d'une soirée nostalgique.


De la cryptozoologie, j'interviens. icon_cool
Alors quand le "monstre" n'est pas un prototype de U-boat de la fin du 19e s (idée pompé sur une nouvelle de Jean Ray mais passons) c'est hélas souvent une créature en CGI discutables dans des films d'une niaiserie redoutable destinés à un public enfantin.

Le pire étant celui ci Loch ness sous Disney avec 2 acteurs de série télé en vedette, et un "bébé nessie" icon_confused

Le monstre en baudruche il fallait oser. :non:
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Walter Paisley
99 % irradié
99 % irradié


Inscrit le: 27 Nov 2004
Messages: 1332
Localisation: Place du Colonel Fabien

MessagePosté le: Mer Fév 17, 2010 1:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sinon dans le sketch "Bullshit or not" réalisé par Joe Dante pour Amazon Women on the Moon, Henry Silva émet l'hypothèse que Jack l'éventreur n'était autre que Nessie. Reconstitution saisissante à l'appui.

Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
mallox
Super héros Toxic
Super héros Toxic


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 13982
Localisation: Vendée franco-française

MessagePosté le: Mer Fév 17, 2010 2:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ico_mrgreen

Ah oui, c'est vrai qu'il y avait ça dedans. Sacré Dante !
_________________
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Valor
Psycho-cop
Psycho-cop


Inscrit le: 22 Fév 2007
Messages: 4497
Localisation: Vanves

MessagePosté le: Mer Fév 17, 2010 3:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bien vu Walter !

Ce qui vraiment saisissant, c'est la ressemblance entre les deux créatures :





Je parierais bien que c'est la même ! Bullshit or not ?
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Walter Paisley
99 % irradié
99 % irradié


Inscrit le: 27 Nov 2004
Messages: 1332
Localisation: Place du Colonel Fabien

MessagePosté le: Mer Fév 17, 2010 3:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ah oui, je me souvenais même plus à quel point la ressemblance était frappante ! C'est le même monstre en fait, y'a pas de doutes. Si ça se trouve on peut même le retrouver ailleurs...

Y'aurait quand même un beau dossier à faire sur les "emprunts" entre films, qui sont plus fréquents qu'on ne croit, et qui concerne plein de choses différentes (accessoires, décors, bruits divers etc).
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Psychovision.net Index du Forum :: Horreur / Gore / Trash Toutes les heures sont au format GMT
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum




Powered by phpBB © 2001, 2002 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com Charcoal2 Theme © Zarron Media