[M] [Critique] L'homme en 4 dimensions

 
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Bigbonn
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MessagePosté le: Sam Fév 25, 2012 10:46 pm    Sujet du message: [M] [Critique] L'homme en 4 dimensions Répondre en citant



L’homme en 4 dimensions - 1959
(4D Man)

Aka Le monstre aux abois


Origine : Etats-Unis
Genre : science-fiction

Réalisé par Irvin S. Yeaworth Jr.
Avec Robert Lansing, Lee Meriwether, James Congdon, Robert Strauss.

Tony Nelson est un chercheur assidu mais calamiteux. Une fois encore, il se fait virer d’un centre de recherche, cette fois-ci pour avoir provoqué un incendie lors de ses activités secrètes sur la quatrième dimension et la faculté qu’elle procure à un objet d’en traverser un autre. C’est ainsi qu’il se retrouve à discuter de sa découverte avec son frère Scott, lui-même chercheur, qui mène des expériences sur un matériau impénétrable : la cargonite. Un frangin qui crée la possibilité de traverser toutes les matières d’un côté, un autre qui invente la matière « intraversable » de l’autre, cela ne pouvait que déboucher sur des catastrophes. Et c’est évidemment le cas ici.



Nos deux cerveaux rivalisent donc d’ingéniosité pour faire avancer la science et faire tourner la grande roue du progrès mais ces deux scientifiques ont aussi un cœur qui bat et c’est, hélas, pour la même femme, la belle Linda. Plus ou moins promise à Scott, dont elle est l’assistante, elle fait ouvertement du gringue à Tony dont elle est visiblement tombée sous le charme. Un frangin délaissé et rendu jaloux d’un côté, un autre amoureux mais culpabilisé de l’autre, cela ne pouvait que déboucher sur des catastrophes. Et c’est évidemment le cas ici (tiens, j’ai l’impression d’avoir déjà lu ça quelque part...)



Ajoutez-y un autre scientifique avide de pouvoir et pas trop embarrassé de scrupules et un directeur de labo s’appropriant les réussites des autres et vous avez là tous les éléments qui composent l’intrigue et la font avancer inexorablement vers de cruelles désillusions et quelques morts affreuses... Et c’est là qu’enfin le film trouve un peu d’intérêt, quand Scott se met à détenir ce pouvoir qui lui permet de traverser les murs et qu’il découvre d’abord joyeusement les possibilités qu’offre le don d’être passe-muraille (et on pense forcément un peu au Garou-Garou incarné par Bourvil dans le film de Jean Boyer tiré d’une nouvelle de Marcel Aymé, même si l’univers ici n’est pas le même).



Avec ses nouvelles facultés qu’il a acquises sans que l’on comprenne clairement pourquoi, ni lui non plus d’ailleurs, Scott peut jouer un peu, avant de réaliser que la contrepartie est lourde, très lourde même : un vieillissement accéléré, uniquement interrompu en puisant au cœur d’autres êtres humains l’énergie suffisante pour garder son physique de trentenaire, au prix de la vie de ses victimes qui meurent de vieillesse en à peine quelques secondes, prenant 30, 40, voire 50 ans d’un coup... "L’âge est là", comme disait ma grand-mère, avant de casser sa pipe, mais pour eux le phénomène est si rapide qu’ils n’ont pas le temps de dire ni même de penser à dire une phrase aussi frappée au coin du bon sens.

Réalisé par Irvin S. Yeaworth à qui l’on doit Le blob avec Steve Mc Queen ou encore Les monstres de l’île en feu, 4D Man n’est pas honteux du tout mais pas très bon non plus. Commençant avec une presque inévitable voix off permettant de poser très rapidement l’intrigue et de présenter le personnage de Tony, la suite se déroule d’abord laborieusement, prenant des airs de sitcoms sans intérêt avec cette histoire d’amour qui s’ébauche sous l’œil attristé d’un promis désabusé et les petites ambitions du second couteau de service dont on se demande bien l’utilité. C’est autour des 40 minutes qu’enfin le film prend un peu de hauteur, lorsque Scott découvre son pouvoir et décide de l’utiliser, assez gentiment d’abord, en volant une pomme à l’étal d’une épicerie, avant de passer à l’étape supérieure en se faisant une banque.



Son personnage austère et désintéressé prend alors une épaisseur plus humaine tout en se laissant aller à des bas instincts qui lui étaient pourtant étrangers ou qu’il avait en tout cas bien cachés : jalousie, ambition, vengeance. Quoi de plus facile mais aussi de plus vain, pour lui, que d’entrer dans la chambre de Linda pour lui demander sa main, alors même qu’il sait qu’elle aime son frère et que sa démarche est vouée à l’échec. Quoi de plus aisé, également, que de faire payer à Carlson, son supérieur, des années de frustration et de découvertes faites dans l’ombre et récupérées par le bonhomme. En plongeant ses mains dans le corps de l’autre, voilà qu’il vieillit, voire se momifie presque à vue d’œil.



La lutte s’engage alors, forcément fratricide, forcément sans répit, duel inégal entre un savant dont l’invention a provoqué la chute dans l’univers du crime de celui qui était censé l’aider. Mais que peut un homme, même aidé des forces de l’ordre, contre un autre qui semble rendu indestructible par sa capacité à traverser la matière et à se laisser traverser par elle. En attendant de trouver une solution pour stopper Scott et le ramener à la raison, les morts s’accumulent et la culpabilité de Tony aussi. La fin, quelque peu énigmatique, laisse planer le doute sur les dernières images et ce qui s’y déroule. Le point d’interrogation s’affichant après le The end de service laisse même entrevoir chez les auteurs une volonté de poursuivre l’histoire dans un second opus. A ma connaissance, ce ne fut pas le cas. On ne s’en plaindra pas vraiment car le film, s’il offre quelques bons moments, est quand même assez mou du genou et manque par trop d’intensité. Pas très long, 1h25 environ, il aurait néanmoins gagné à élaguer quelques séquences et à aller un peu plus vite à l’essentiel, servi par des effets spéciaux tout à fait corrects : le pouvoir de l’homme en 4 dimensions, son exploitation et le prix à payer pour cela.


Dernière édition par Bigbonn le Dim Fév 26, 2012 9:49 am; édité 2 fois
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Bigbonn
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MessagePosté le: Sam Fév 25, 2012 11:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La fiche dvd Bach Films du double programme :



L’indestructible / l’homme en 4 dimensions
Région : Zone 2 PAL
Editeur : Bach Films
Sortie des films aux USA : 1956 et 1959.
Sortie DVD France : février 2012
Durées :
L’indestructible : 70 minutes.
L’homme en 4 dimensions : 85 minutes.

Image : Noir et blanc pour L’indestructible, couleurs pour L’homme en 4 dimensions - Vidéo 4/3
Audio : Mono

Versions proposées : VOSTF (sous-titres inamovibles).

Bonus : pas de bonus.



Commentaire : voilà un coffret cohérent puisque dans les deux films proposés on se retrouve avec un personnage rendu quasi indestructible suite à l’action de scientifiques. Reste que ce double programme n’est pas exceptionnel et que l’un des deux films, L’indestructible, est même franchement dénué d’intérêt. L’image n’étant en plus pas bien fameuse, il n’y a pas grand-chose à y sauver si ce n’est l’une ou l’autre scène et encore, à condition d’être dans de très bonnes dispositions.



L’homme en 4 dimensions est déjà plus intéressant, sans être une vraie réussite cependant. L’auteur du Blob et des Monstres de l’île en feu y met en scène un Robert Lansing (L’empire des fourmis géantes) se retrouvant doté d’un pouvoir fantastique : celui de traverser la matière et donc les murs et autres parois. Film en couleurs, 4D Man est malheureusement plombé par une première partie longuette et laborieuse avant de trouver enfin son rythme de croisière aux alentours des ¾ d’heure. Encore faut-il tenir jusque là ! L’interprétation étant correcte et les effets spéciaux pas du tout honteux, cela aide à tenir et on peut donc s’aventurer dans ce monde en 4 dimensions, tout en sachant qu’on n’en sortira pas en criant au chef-d’œuvre, loin de là.

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flint
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MessagePosté le: Dim Fév 26, 2012 8:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, si l'on résume, lequel d'entre nous s'est tapé le double-programme le plus nul ? ico_mrgreen

(ce n'est pas moi, en tout cas, j'ai été comblé par ma grosse salope de martienne qui s'est pris une fusée dans la lune).
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Bigbonn
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MessagePosté le: Dim Fév 26, 2012 9:44 am    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
Bon, si l'on résume, lequel d'entre nous s'est tapé le double-programme le plus nul ? ico_mrgreen

(ce n'est pas moi, en tout cas, j'ai été comblé par ma grosse salope de martienne qui s'est pris une fusée dans la lune).

bah je dirais que le 4d man sauve un tout petit peu les meubles qu'avait commencé à démolir l'indestructible mais bon...
je ne comprends pas bien cette idée de sortir des doubles programmes - bonne idée a priori - sans choisir un peu mieux les films et surtout sans éviter les plus mauvais.
pourquoi ceux-là? Libres de droit donc pas cher?
c'est un peu suicidaire comme politique, j'avoue que du coup je ne risque pas de me jeter sur les autres offres de bach films. frank_PDT_01
comprends pas bien...
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sigtuna
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MessagePosté le: Lun Fév 27, 2012 7:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
Bon, si l'on résume, lequel d'entre nous s'est tapé le double-programme le plus nul ? ico_mrgreen

Clairement je n'ai pas été gâté (mais c'est moi qui l'avait choisi) icon_cool icon_confused
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mallox
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MessagePosté le: Lun Fév 27, 2012 7:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sigtuna a écrit:
flint a écrit:
Bon, si l'on résume, lequel d'entre nous s'est tapé le double-programme le plus nul ? ico_mrgreen

Clairement je n'ai pas été gâté (mais c'est moi qui l'avait choisi) icon_cool icon_confused


Moi je pense avoir fait le pire film (quoi qu'à lire certaines critiques - celui d'Omega a l'air cosmiquement chiant ico_mrgreen et puis Le Monde pétrifié est comme par hasard celui que personne n'a choisi... suspect ), mais pas le pire double-prog, Le continent perdu, de mémoire, était plutôt très regardable.
Par contre, ce qui est agaçant, c'est que sans lire les textes, les captures des films chroniqués donnent plutôt envie. Après lecture, on débande méchamment... icon_confused
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flint
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MessagePosté le: Lun Fév 27, 2012 9:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, et "Zontar, la chose de Vénus", ça vient ? new_diable

(toujours les mêmes qui se font attendre... )
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flint
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MessagePosté le: Jeu Avr 26, 2012 3:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je rejoins Bigbonn dans sa critique. A savoir qu'il faut attendre la moitié du film avant que l'intrigue ne prenne définitivement une tournure fantastique. avant cela on aura eu droit, de manière inattendue par rapport aux oeuvres SF de cette époque, à une bluette et un drame passionnel autour d'un triangle amoureux.
A part cela, j'ai trouvé ce "4D Man" sympathique, malgré cette fameuse première partie. Autre surprise, la musique, un jazz endiablé évoquant plus les films d'espionnage ou les comédies que la science-fiction.
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Bastien
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MessagePosté le: Jeu Avr 26, 2012 3:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sujet et critique très intéressante qui m'ont amplement donné envie de le voir !

Merci Bigbonn !
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