Throma
Super héros Toxic
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 Posté le: Mer Mar 16, 2011 7:13 pm Sujet du message: [M] [Critique + dvd] La vengeance de Lady Morgan |
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La vengeance de Lady Morgan
La vendetta di Lady Morgan
Massimo Pupillo - 1965
Avec Barbara Nelli, Paul Muller, Erika Blanc, Gordon Mitchell, Michel Forain...
Peu de temps après la disparition bizarre en mer de Pierre Brissac son bien-aimé, Lady Morgan épouse Sir Harold Morgan. Mais celui-ci complote à tout berzingue avec trois employés du château pour la rendre démente et ainsi récupérer sa fortune.
Nous sommes fin 1965 et déjà tant de classiques du gothique italien tournés. Le mouvement est déjà en passe de s'arthroser. Pourtant, des cinéastes tels que Massimo Pupillo s'accrochent et continuent dans la même voie. « La vengeance de Lady Morgan » s'inscrit comme son troisième et dernier film d'épouvante et même si elle ne possède pas ni la notoriété ni la démesure de « Cimetière pour morts-vivants » et « Le bourreau écarlate », cette bande mérite qu'on s'y attarde.
Dur d'injecter du sang frais dans un genre si codifié et pourtant Pupillo y parvient en structurant son récit de manière hybride.
La première partie de l'intrigue se concentrant sur le complot se jouant entre les quatre murs du castel évoque le giallo machination.Paul Muller, uni dans la noirceur à Erika Blanc et Gordon Mitchell ses complices, redouble de sadisme pour faire perdre la caboche à sa cruche de femme, qui ne voit décidément rien venir. Et à force d'hypnotisme, d'illusion et d'hallucination, les gredins arrivent à leur fin, la malheureuse Lady Morgan se précipitant dans le vide du haut du donjon de famille.
Dès lors, virage vers le fantastique puis entrée dans le tunnel de l'épouvante. Lady Morgan, désormais figure spectrale errant dans les couloirs de la demeure concocte méticuleusement sa vendetta tant attendue. Et les arroseurs de finir arrosés dans une profusion d'effets spéciaux.
L'eau d'un bol se change en sang, les objets valdinguent tous seuls, les meubles lévitent, les parquets explosent.
Une fois tout ce beau monde renvoyé en enfer, Lady Morgan peut reposer dans sa tombe en paix avec Pierre, son amour éternel.
Gothiques ou giallophiles, fantasticophiles comme romantiques, il y en aura donc pour tout le monde.
Gordon Mitchell laisse ses sandalettes et sa toge au vestiaire et réussit avec brio sa reconversion. Il faut dire qu'avec sa gueule, ce genre de rôle lui sied à merveille. Une toute jeune Erika Blanc n'est pas en reste en gouvernante passée experte dans l'art de l'hypnotisme. Quant à Paul Muller, il paraît déjà le triple de son âge.
A noter que le film présente ici des fantômes proches du vampire. Une fois morts, Harold Morgan et sa clique hantent à leur tour le château et se repaissent de sang humain, ceci pour perdre un peu de transparence.
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flint
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| Posté le: Mar Avr 08, 2014 6:20 am Sujet du message: [Critique] La vengeance de Lady Morgan |
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La vengeance de Lady Morgan
Titre original : La vendetta di Lady Morgan
Genre : Thriller, Gothique, Fantastique
Année : 1965
Pays d'origine : Italie
Réalisateur : Massimo Pupillo
Casting : Barbara Nelly, Paul Muller, Erika Blanc, Gordon Mitchell, Michel Forain, Carlo Kechler...
Aka : Das Folterhaus der Lady Morgan
En 1865, en Ecosse. Suzanne Blackouse, une jeune femme de vingt ans, est la dernière représentante d'une noble lignée. Elle en est l'héritière avec son vieil oncle, Sir Neville. Courtisée de longue date par un nobliau de petite souche, Sir Harold Morgan, Suzanne lui préfère Pierre Brissac, un architecte français, dont elle est éprise. Un amour réciproque, mais Brissac doit repartir en France. Dès son retour en Ecosse, il promet de l'épouser.
Mais ce projet ne verra jamais le jour. Lors de la traversée, l'architecte est jeté à la mer par Roger, l'âme damnée de Morgan. Laissé pour mort, Brissac s'en sort miraculeusement. Hélas, gravement blessé et devenu amnésique, il paraît condamné à demeurer longtemps dans un hôpital en France. Il a tout oublié, Suzanne, ses projets et jusqu'à son propre nom.
Pendant ce temps, dans le domaine des Blackhouse, la nouvelle de la mort de Brissac a été annoncée. Afin d'honorer une promesse faite à son oncle, Suzanne a consenti à épouser Morgan.
Après la cérémonie de mariage, Suzanne part se reposer avec son oncle sur le domaine ancestral de Glenmorgan. Harold a convenu de garder le château en son absence. A son retour, tandis que Sir Neville est resté à Glenmorgan, Suzanne constate que le personnel domestique n'est plus le même. Si Harold lui fournit la raison de ces changements, la vérité est pourtant autre. Morgan a introduit dans la place trois complices (dont Roger) aux postes de gouvernante, de majordome et de domestique. Il a en effet la ferme intention d'éliminer sa jeune épouse et de mettre la main sur son héritage.
Tourné à la suite de « Cimetière pour morts-vivants » et « Vierges pour le bourreau », « La vengeance de Lady Morgan » est le troisième et dernier long métrage fantastique réalisé par Massimo Pupillo, en cette même année 1965. C'est le seul des trois films a ne pas avoir été distribué en France, ce qui explique pourquoi cette œuvre était largement méconnue de par chez nous, malgré une éphémère commercialisation sous la forme d'un roman-photo.
« La vengeance de Lady Morgan » raconte l'histoire d'une femme qui épouse un homme par dépit, ignorant que ce dernier veut la rendre folle et la pousser au suicide afin d'hériter de sa fortune. Il arrive à ses fins, l'héroïne meurt mais revient hanter ses assassins en tant que fantôme. Le film comprend donc deux parties. La première, d'une durée de quarante-cinq minutes, est un thriller à base de machination hérité de certains classiques d'Alfred Hitchcock et que pas mal de gialli reprendront à leur tour quelques années plus tard. La seconde, un peu plus courte (environ trente-sept minutes), bascule totalement dans un créneau fantastique, avec d'une part un fantôme vengeur et de l'autre des coupables se transformant en goules assoiffées de sang. Si les deux parties sont bien distinctes, le film garde son homogénéité grâce à son atmosphère gothique présente du début à la fin.
Le cadre où se situe l'action rappellera des souvenirs aux amateurs de cinéma populaire. Le film a été tourné en effet dans la Villa Sacchetti Chigi à Castel Fusano, à une trentaine de kilomètres de Rome. Cet édifice , de la taille d'un petit château, servit pour de nombreux tournages, dont « Cimetière pour morts-vivants » du même Massimo Pupillo, mais également « Les sorcières du lac » et surtout « Les insatisfaites poupées érotiques du docteur Hitchcock ».
Certains éléments de « La vengeance de Lady Morgan », essentiellement dans la première partie, rappellent un autre film gothique réalisé deux ans plus tôt par Alberto de Martino, à savoir « Le manoir de la terreur » (appelé aussi « Demoniac »). Dans ce dernier, le cadre se situait en Ecosse à la fin du XIXème siècle. L'héroïne revenait au château familial après une longue absence pour constater que le personnel domestique avait changé, notamment le majordome et la gouvernante. Tout comme Suzanne Blackhouse, le personnage central de « Demoniac » était sur le point d'atteindre sa majorité et de toucher un héritage. Mais une machination était ourdie pour capter l'héritage en question, en rendant folle la jeune femme.
La ressemblance entre les deux films s'applique également dans quelques scènes, notamment la première apparition de la gouvernante, du haut des escaliers, faisant face à l'héroïne, en contrebas. Cette scène, mettant en lice Erika Blanc dans « La vengeance de Lady Morgan », est calquée sur celle de Helga Liné dans « Le manoir de la terreur ».
La raison se trouve dans le fait que le scénariste est le même pour les deux œuvres en question. Il s'agit de Giovanni Grimaldi. L'homme est également responsable du scénario de « Danse macabre », tourné en 1964 par Antonio Margheriti. Ce qui explique pourquoi on en retrouve quelques idées dans la seconde partie de « La vengeance de Lady Morgan », notamment ces spectres maudits à la recherche de sang humain.
Malgré son petit budget, « La vengeance de Lady Morgan » est un bon cru du cinéma fantastique gothique, doté d'une très belle photographie et d'un casting satisfaisant bien que restreint. Le rôle titre est dévolu à une actrice relativement méconnue, Barbara Nelly, qui eut une carrière peu conséquente dans le cinéma. Si le public eut l'occasion de la croiser dans « Vierges pour le bourreau » et « Liz et Helen », c'est toutefois son incarnation de Suzanne Blackhouse-Morgan qui restera la plus marquante. Par contre, on ne présente plus Erika Blanc qui s'est illustrée dans moult films d'espionnage, des westerns et des gialli, et qui a marqué les esprits à travers des films comme « La plus longue nuit du diable » et « L'appel de la chair ». En 1965, elle était encore à l'aube de sa carrière, et sortait du tournage d'un film à l'atmosphère particulière au côté de Franco Nero, « Le froid baiser de la mort », qui traitait de nécrophilie. Dans « La vengeance de Lady Morgan », elle interprète la méchante gouvernante avec beaucoup de talent, annihilant la volonté de Suzanne grâce à ses pouvoirs hypnotiques. Elle est donc l'élément féminin d'un trio maléfique, en compagnie de deux acteurs eux aussi renommés, Paul Muller et Gordon Mitchell. Le premier fut l'un des acteurs attitrés de Jesus Franco, et joua également dans l'un des classiques du film gothique avec Barbara Steele : « Les amants d'outre-tombe ». Le second, culturiste américain, émigra en Italie et devînt l'une des vedettes du péplum au début des années 1960. Plus tard, on le verra dans quelques films de seconde zone sympathiques parmi lesquels « Frankenstein 80 » de Mario Mancini et « Le château de Frankenstein », sans oublier sa participation dans des films de Jean-Marie Pallardy, dont le fameux « Vivre pour survivre ».
Enfin, la partition musicale a été composée par Piero Umiliani, célèbre pour ses B.O. de « Suède, enfer et paradis » et « L'île de l'épouvante ». Outre ce second titre, le compositeur travaillera sur d'autres gialli, comme « Une folle envie d'aimer » et « Tropique du cancer ». On lui doit aussi la musique du très atmosphérique « Baba Yaga » de Corrado Farina.
« La vengeance de Lady Morgan » confirmait le talent de Masimo Pupillo pour réaliser des longs métrages dans une veine gothique/fantastique. Pourtant, il n'aimait pas cela, et a toujours signé ses films pour le cinéma (à l'exception de « Sajana », son dernier) d'un pseudonyme, Max Hunter pour celui-ci. Il n'empêche qu'avec le recul, on ne peut que reconnaître que Massimo Pupillo possédait un réel savoir faire dans ce domaine, et « La vengeance de Lady Morgan » en est la preuve.
Fiche dvd -
La vengeance de Lady Morgan – Artus Films
Région : Zone 2 PAL
Editeur : Artus Films
Pays : France
Sortie film : 16 décembre 1965 (Italie – inédit en France)
Sortie dvd : 1er avril 2014
 
Durée : 82'12
Image : 1.85 d'origine – 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby digital 2.0
Langue : italien
Sous-titres : français (optionnels)
Bonus :
- « Les fantômes de Massimo », par Alain Petit (36'52)
- « La vengeance de Paul Muller » (18'40)
- « Mondo Pupillo » (26'16)
- Diaporama
- Bandes-annonces de la collection gothique
 
Commentaire : On a pu constater dans un récent passé que l'éditeur Artus Films n'avait pas son pareil pour nous proposer de grosses raretés (« Le château des morts-vivants, « Cimetière pour morts-vivants »), quand ce n'était pas des exclusivités mondiales (« L'orgie des vampires », « Le miroir obscène »). Et voilà qu'il récidive avec la sortie du dvd du film de Massimo Pupillo, « La vengeance de Lady Morgan ». Ce film n'a connu qu'une distribution dans deux pays, l'Italie et l'Allemagne, et encore fut-il question d'une exploitation relativement confidentielle. Les rares diffusions TV italiennes s'avéraient catastrophiques quant à la qualité de l'image, et de ce fait il était impossible de voir ce film dans de bonnes conditions.
C'est pourtant un très beau master que nous propose Artus, une image immaculée rendant hommage au travail du directeur de la photographie (Oberdan Troaini). Un noir et blanc sans défaut, qu'accompagne une piste son italienne parfaitement claire et des sous-titrages français impeccables réalisés par Marija Nielsen.
 
Rien qu'en lui-même, le seul film aurait suffi au bonheur du cinéphile, mais le dvd propose non pas un, ni deux, mais trois bonus essentiels. Le premier, sous la férule d'Alain Petit, s'avère comme d'habitude riche en anecdotes. Le deuxième, conçu par l'équipe de Freak-O-Rama, nous permet de revoir Paul Muller, toujours plein d'énergie à 90 ans passés, et c'est une véritable émotion que de l'écouter évoquer son parcours d'acteur avec beaucoup d'humour et de modestie. Enfin, le troisième n'est autre qu'une interview de Massimo Pupillo, que Lucas Balbo et Merrill Aldighieri étaient aller débusquer au Fanta'Festival de Rome en 1996, au cours duquel un hommage posthume était rendu au réalisateur ! Oui, Massimo Pupillo avait été déclaré mort depuis plusieurs années (1982, en fait), mais il était bel et bien vivant, et c'est donc à un entretien fort instructif auquel nous assistons en compagnie de Lucas Balbo.
En résumé, ces trois bonus contiennent une mine d'informations et s'avèrent parfaitement complémentaires en plus d'être passionnants de bout en bout. Dans le monde de l'édition, la perfection n'est pas toujours au rendez-vous (mais s'en rapproche souvent, surtout au sein des éditeurs indépendants très respectueux de leur public). Là, avec ce dvd de « La vengeance de Lady Morgan », on peut parler d'une édition parfaite. Bref, encore une fois... merci Artus !
Note : 10/10
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