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Morgane Caussarieu 3 % irradié
Inscrit le: 20 Juin 2011 Messages: 32
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Posté le: Mer Juin 22, 2011 1:45 pm Sujet du message: [M] [Critique] La Résidence |
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La Résidence
Titre original: La Residencia
Genre : thriller gothique, érotique, giallo
Année: 1969
Pays d'origine: espagne
Réalisateur: Narciso Ibanez Serrador
Casting: Lilli Palmer, Cristina Galbo, Mary Maude
Dans une chambre qui a tout du cachot, une jouvencelle insolente se fait donner le fouet. Sa tortionnaire —visage parfait qui laisse apercevoir sa joie perverse, chemise à col impeccablement boutonnée— a le même âge qu’elle. Les lanières de cuir claquent sur la peau tendre et dénudée, le tout supervisé par l’œil intransigeant de la directrice de ce mystérieux établissement, qui finira par embrasser les blessures infligées dans un soudain élan de culpabilité. Non, ce n’est pas Ilsa, la louve des SS, mais Mlle Fourneau, qui tient d’une main de fer son pensionnat de jeunes filles jugées irrécupérables, dans le Sud de la France, en ce début de XXème siècle. C’est dans cet univers semi-carcéral aux allures de château hanté que débarque la jeune Thérèse, qui tentera de trouver sa place parmi des pensionnaires sensuelles et souvent cruelles entre elles, et qui commencent bientôt à mourir dans d’étranges circonstances.
Malgré un pitch tirant sur la série B érotique façon Jess Franco, ce huis clos anxiogène, dénonçant les dérives d’une éducation religieuse répressive, est le premier grand film du réalisateur espagnol Ibanez Serrador, connu pour avoir réalisé le traumatisant les Révoltés de l’An 2000. La frustration sexuelle est au cœur du sujet, et ce thriller gothique accumule les tabous et passions refoulées, voyeurisme, amours saphiques, inceste entre une mère et son fils, le tout contrebalancé par des conventions rigides censées préserver la vertu : les filles doivent prendre leur douche habillées pour cacher leur corps, mais le tissu blanc, une fois mouillé, colle à leurs formes et devient transparent, bien plus érotique paradoxalement qu’une nudité banale. La tension sexuelle est si forte dans le pensionnat qu’un atelier de couture prend des tournures pornographiques, alors qu’il est mis en corrélation, par un montage habile, avec une scène de fornication dans la paille, entre une jouvencelle à la libido débordante et l’un des rares mâles des environs.
A l’opposé d’un thriller classique, la quête de l’identité du tueur n’est pas au centre du film, et la révélation finale, horrible mais presque décevante, ne l’emportera pas sur l’atmosphère noire et planante de ce pensionnat ; les murs du manoir ne seraient que la représentation physique d’une psyché humaine malade, le ça débordant réprimé par un surmoi sadique et moralisateur, broyant entre leurs mâchoires le Moi (Thérèse) jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Si le cadre est français, la mise en scène baroque ramènerait plutôt au cinéma transalpin, Bava en particulier, avec des séquences de meurtre où l’esthétisme prime sur l’horreur, et où le gore prend des accents lyriques. En outre, La Résidence serait l’une des principales inspirations d’Argento pour son chef d’œuvre Suspiria. On pense également au Saint-Ange de Pascal Laugier, l’Echine du Diable de Guillermo d’El Toro, ou The Wood de Lucky McKee (tous les films de pensionnat quoi...). Le seul regret est peut-être la photo du film, magnifique et contrastée, qui devient malheureusement trop sombre sur la fin.
8/10
Dernière édition par Morgane Caussarieu le Mer Juin 22, 2011 3:59 pm; édité 1 fois |
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mallox Super héros Toxic
Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 13982 Localisation: Vendée franco-française
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Posté le: Mer Juin 22, 2011 2:44 pm Sujet du message: |
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Oui tout pareil. Un bon film en tout cas, intéressant et initiateur. C'est vrai qu'on a l'impression de retrouver l'influence de "La résidence" dans tout un pan de films de pensionnat. (Suspiria et TheWood, que tu cites, en sont les parfaits exemples). Belle photo en effet.
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princesse.rosebonbon Stade de décomposition
Inscrit le: 22 Aoû 2005 Messages: 2027 Localisation: variable
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Posté le: Mer Juin 22, 2011 3:11 pm Sujet du message: |
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un film que j'adore, une immense claque à sa découverte.
à mon humble avis il ne s'agit pas tant de giallo (quoiqu'il en reprenne certains aspects, comme tu le soulignes) que de WIP : ambiance carcérale, matonne impitoyable, punitions sadiques, humiliations, saphisme, traditionnelle scène de douche en commun, plan d'évasion... tout y est.
Ibanez Serrador se montre maitre dans l'art de manipuler le spectateur, comme le montre la fameuse scène de couture et surtout ce coup de théâtre fabuleusement culotté sur la fin (que je n'ose pas révéler pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, mais y en a-t-il ?) qui tire un trait sur une des conventions de narration les plus élémentaires et remet donc en cause nos certitudes.
certes la conclusion définitive est un peu décevante et vite expédiée. |
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Valor Psycho-cop
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
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Posté le: Mer Juin 22, 2011 4:54 pm Sujet du message: |
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Bravo Morgane !
Quelques captures du DVD espagnol piquées sur un site illégal dont le nom commence par "Cinema"
"La photo du film, magnifique et contrastée, qui devient malheureusement trop sombre sur la fin" :
PS: Il semblerait que toutes les éditions DVD soient plus ou moins amputées de certaines scènes ... |
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flint Super héros Toxic
Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 7606 Localisation: cusset-plage
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Posté le: Mer Juin 22, 2011 5:34 pm Sujet du message: Re: [C] [Critique] La Résidence |
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Morgane Caussarieu a écrit: |
Malgré un pitch tirant sur la série B érotique façon Jess Franco
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Comment cela, malgré ?
Attention, on ne critique pas Jess Franco sur psychovision, c'est interdit !
Bon, belle critique encore, pour un film que j'apprécie aussi énormément.
On regrette que la version René Chateau ne rende pas hommage à la beauté, l'esthétique du film.
Morgane Caussarieu a écrit: |
(tous les films de pensionnat quoi...). |
Même celui-là ?
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Morgane Caussarieu 3 % irradié
Inscrit le: 20 Juin 2011 Messages: 32
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Posté le: Jeu Juin 23, 2011 11:35 am Sujet du message: |
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hé, j'ai rien contre mister Franco, vampyros lesbos c'est pas mal...
mais bon il faut avouer que la résidence, c'est un autre niveau quand même... Un peu plus maitrisé quoi, un peu moins de tartine de poil aussi :timide: |
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fairfax 20 % irradié
Inscrit le: 28 Mai 2006 Messages: 157
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Posté le: Jeu Juin 23, 2011 5:32 pm Sujet du message: |
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Quelle est la durée de la version René Chateau? Elle est reconnue comme étant bien amputée.
Mon dvd espagnol fait 99'29 mais on a 98mn de film (le reste c'est fond noir avec musique).
Ces données incluent 21 secondes de logo au début du film. _________________ "Il ne reste à pécu qu'un mini pécule et un maxi P.Q" |
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Valor Psycho-cop
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 4497 Localisation: Vanves
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Posté le: Jeu Juin 23, 2011 6:44 pm Sujet du message: |
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La version René Chateau dure 94 mn 41 (sans le logo du distibuteur au début)
J'ai trouvé une version "reconstructed" faite à partir du DVD espagnol, elle dure 105 mn 13 (avec le logo). Pas vraiment de longues scènes en plus, mais beaucoup de plans courts supplémentaires.
Et pourtant, d'après un copain (CL), il manque encore la fin de la scène où le gamin mate les filles sous la douche ... |
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Camif 99 % irradié
Inscrit le: 16 Mai 2008 Messages: 1560 Localisation: Délocalisation
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Posté le: Ven Juin 24, 2011 5:23 pm Sujet du message: |
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Pas mieux, une vrai merveille. Argento n'aurait-il pas piqué quelques petits trucs dedans ? _________________ "Du 2 au 22 mai, y avait pas loin" Mallox |
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