[M] [Critique] The Cat - 1992

[Bigbonn]

The Cat
Hong-Kong - 1992
Genre : science-fiction, fantastique, horreur.
Réalisation : Nam Nam Choi
Avec : Waise Lee, Gloria Yip, Christine Ng, Philip Kwok

Un général se faisant arracher la queue puis se la voyant réajustée par une jolie fille, il n’y a qu’à Hong-Kong qu’on pouvait voir ça. Et si le général en question est un chat, extraterrestre qui plus est, ça ne pouvait être que dans un film de Nam Nam Choi (ou Ngai Kai Lam ou Simon Nam ou l’un de ses autres pseudos). Que ce chat venu de l’espace se retrouve confronté ensuite à un bon gros toutou bien de chez nous (tendance molosse quand même, faut pas déconner), et leur combat vire au délire et au trépidant pendant plus de cinq minutes, mélange de figures acrobatiques de sports de combats, de coups de griffes et de dents, maelström d’images mixant le réel et l’animation à base de grosses peluches, lutte absurde pendant laquelle tous les coups seront permis, même les plus bas, comme celui-dit de l’essuie-glace (qui consiste tout simplement à actionner un essuie-glace pour essuie-glacer son adversaire canin, il fallait y penser).
Et s’il n’y avait que ça à être bien allumé dans le film mais non, il est presque totalement construit comme une spirale vers l’absolu bisseux (d’où un résultat à la fois dantesque et quand même bien ridicule par moments), jusqu’à mettre ses principaux protagonistes (dont ce brave chat noir) face à un tueur extraterrestre devenu une espèce de blob immense à visage humain puis monstrueux façon craignos.

Tout commence avec un écrivain qu’on imagine prolifique, vu le nombre de livres posés sur son bureau, et très populaire, puisque habitant un appartement avec piscine en haut d’un immeuble. Un scribouillard qui, pour répondre à des lecteurs se demandant où il trouve ses idées, se lance dans cette histoire "qui lui est arrivée", cette rencontre du troisième type ou plutôt du troisième chat, d’abord douloureuse puis amicale.
Tandis qu’il fait ami-ami avec les aliens débonnaires et plutôt cools (surtout la jeune fille au sourire encore enfantin), notre auteur à succès ne sait pas qu’un de ses meilleurs potes, flic de son état, se fait absorber par le méchant gélatineux qui adopte sa forme corporelle pour mieux passer inaperçu. Quasi-indestructible et surarmé, à l’image d’un Terminator quelconque, l’inspecteur Harry venu de l’espace ne craint ni l’eau ni le feu, bien décidé à occire cette saloperie de général à poil long qui le nargue en lui échappant encore et toujours.
Mais au fait, que viennent donc foutre sur Terre ces aliens belliqueux ? Ils sont à la recherche des octogones, des objets sensés donner la puissance suffisante à celui qui les manie pour vaincre tout adversaire, même très redoutable. Eh oui, il fallait y penser...

Nam Nam Choi, on l’aime bien, que ce soit pour Erotic Ghost Story, The Seventh Curse ou Her Vengeance, mais là il nous plante un peu au début du film, avec son entrée en matière bateau (l’écrivain qui raconte une histoire qui lui est arrivée) et des personnages mal interprétés ou tout simplement mal écrits (dont un gros un peu ridicule mais surtout sonnant faux, dans ses gestes et ses dialogues). Malgré l’une ou l’autre image choc dont il a le secret (un clochard possédé par le spatial-killer et se transformant en masse gélatineuse et gloutonne, notamment), on décroche vite, très vite même, de cette intrigue bidon et mal fagotée. Très premier degré, l’évocation d’un chat extraterrestre ne semble pas surprendre grand-monde, par exemple, dans ce Hong-Kong superstitieux. Qu’on décide de lui opposer un chien pour stopper ses agissements apparaît comme tout naturel. Et qu’un écrivain se retrouve associée à une jeune fille riant de petits jeux innocents (comme de voler pour se poser sur une antenne de télévision par exemple) pour lutter contre un tueur impitoyable et tout le monde a l’air bien content.
Tout le monde sauf moi, donc, déçu par l’entame, pas totalement convaincu par l’opposition chien / chat, et un peu distancé par tout ce petit monde et par leurs aventures. Ok, le duel animal, c’est quelque chose. Plutôt sympa et marrant, ça reste néanmoins assez pauvre et finalement trop peu imaginatif alors que la durée aurait dû permettre d’aller plus loin. Ok aussi pour entrer dans une histoire qui en vaut a priori une autre mais qui sent quand même plus le frelaté que la sueur des scénaristes. Tout à fait d’accord pour exploiter à fond les idées des uns et des autres mais il faut reconnaître que les effets spéciaux ne tiennent pas toujours la route. Bien sûr, c’est aussi ce qui fait une part de charme de ce film, comme ce monstre grotesque de la toute fin où, après avoir fait penser à The Thing ou au Blob, Nam Nam Choi nous fait soudain penser à ces réalisateurs américains fauchés des fifties mettant en scène des monstres de l’espace tous plus beaux et ridicules les uns que les autres.
En fait, c’est pas désagréable mais le début est vraiment trop mauvais pour qu’on ne fasse pas un peu le difficile ensuite, et c’est vrai qu’il faut attendre la rencontre entre le petit félin et le gros chien pour qu’enfin le film décolle un peu. Restent beaucoup d’images folles et parfois à côté de la plaque, des effets pour l’effet, des scènes improbables, des risques insensés (pour que le tueur extraterrestre traverse un mur de feu, l’acteur-cascadeur a dû avoir les sourcils quelque peu cramés...), un univers unique en son genre mais beaucoup moins cohérent et maîtrisé que dans "La légende du phénix" par exemple, du même auteur, dans lequel on retrouve d’ailleurs la jeune Gloria Yip, à peine 20 ans à l’époque et qu’on retrouvera aux côtés d’un certain Ricky... Pas déconseillé, donc, mais pas non plus aussi enthousiasmant qu'on pouvait l'espérer.

[Bigbonn]

les captures:




le combat entre le chien et le chat se déroule de nuit, ce qui facilite le masquage des trucages parfois grossiers. Sur la dernière image, on ne voit pas bien mais le général (c'est-à-dire le chat) fait un ipon au molosse en le faisant valdinguer au-dessus de lui.

[mallox]

Perso j'aime bcp ce film justement par son côté foutraque. Un film qui passe du plus grand sérieux au n'importe quoi sans complexe aucun. Beaucoup d'idées ! On ne peut plus délirantes qui plus est. Bref, "The Cat" est un spectacle qui fait fit de toutes conventions, très réjouissant pour ma part.
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[sigtuna]

Quoi c'est pas un Nanar ptdr lol

[mallox]

lol *pouet* lololox :lolo: *pouet* mdr +1
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[Bigbonn]

[flint]

Pas encore vu mais je devrais récupérer le dvd sous peu (en double programme avec "Robotrix", de quoi passer une bonne soirée ).

J'en profite pour tirer mon chapeau à Bigbonn qui depuis quelques semaines nous fait un festival asiatique sur psychovision, à un rythme impressionnant !


Mais quel est ton secret ?


Quelle est la bière qui décuple tes forces ?

[Bigbonn]

[mallox]

Oui en effet, je constate que Bigbonn, depuis un certain temps déjà (trop longtemps !) contribue à la prolifération des asiatiques chez nous, en France et au rachat de nos tabacs ! Qu'il soit maudit pour ça !
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[Bigbonn]

Robotrix / Karaté Cat
Région : Zone 2
Editeur : Metropolitan Filmexport
Nombre de disques : 1
Origine : Hong-Kong – 1991 (Robotrix) – 1992 (Karaté Cat)
Sortie DVD : septembre 2011
Durée : Robotrix : 1h34 ; Karaté Cat : 1h25.
Format vidéo : 1.85 – 16/9 compatible 4/3
Langue : cantonais
Sous-titres : français.
Son : Dolby Digital 2.0



Voici deux films réunis sur une seule galette, le principe même du double programme présentant des films de genre et qui fait l’intérêt de cette collection Hong Kong Boulevard.

Premier film : Robotrix, de Jamie Luk.
D’après l’éditeur, "la réponse délirante de Hong Kong à Terminator !". S’il est vrai que quelques passages sont directement empruntés au film de James Cameron, on relève aussi quelques traces de "Robocop" dans tout ça mais aussi une part de sexy-comédie et surtout pas mal d’action. Rien d’extraordinaire mais un film un peu fourre-tout (à l’image de son androïde déviant) et pas déplaisant du tout.



Deuxième film : Karaté Cat, de Nam Nai Choi.
Sous ce titre à moitié francisé se cache en fait l’étonnant "The Cat" de Nam Nai Choi. Et là, lorsque l’éditeur nous dit que "seul ce chat venu de l’espace expert en arts martiaux peut sauver Hong Kong de la destruction !", il faut bien reconnaître qu’il dit vrai ! Et lorsque le résumé nous explique qu’un blob menace de détruire Hong Kong, qu’un chat extraterrestre va tenter de le neutraliser mais qu’un humain bien intentionné lui opposera un énorme chien et que le matou perdra sa queue dans la bagarre... il n’invente rien ! C’est exactement ça, c’est aussi fou que ça, ce qui en a d'ailleurs enthousiasmé plus d’un même si pour ma part, j’ai été quelque peu déçu et un peu frustré par un début et une mise en place trop laborieuses.



Commentaire : un dvd totalement sans bonus (on aurait pu espérer l’une ou l’autre bande-annonce) mais offrant deux films pour le prix d’un, et quels films ! S’ils ne sont pas exceptionnels, ils sortent quand même, tous les deux, de l’ordinaire avec leurs robotes à gros seins pour l’un et leur félin équeuté pour l’autre. Le tout pour un prix raisonnable : compter normalement 10 euros pour ce double programme. Image et son corrects, sans être exceptionnels.

[flint]

J'ai bien aimé, et contrairement à Bigbonn, je suis rentré sans problème dans le film. Je redoutais une overdose d'humour "chinois", mais en fait, non, le film est plutôt "premier degré", ce qui ne l'empêche pas d'être délirant. Un joyeux foutoir mêlant gore, science-fiction et aventures, avec un côté naïf pas désagréable à certains moments.
A noter, un générique de fin interminable.

[mallox]