Alors que les titres de paranormal romance se déversent dans les librairies, un titre comme Le Secret de l'immortelle pourrait faire croire à un de ses nouveaux avatars et ce ne serait pas tellement faux, pourtant pas de vampire aux dents longues et aux charmes ravageurs ici. On peut certes trouver une forme de vampirisme et de romance dans l'immortelle, mais elle a peu à voir avec "Twillight" ou "Anita Blake".

Dans une ville du Maine plus ou moins isolée par la neige et où tout le monde se connaît, le shérif amène une inconnue à l'hôpital, visiblement blessée et accusé d'un meurtre. Le médecin qui la soigne va pourtant vite découvrir que la jeune femme est indemne et consciente, affirmant être innocente et immortelle. Elle va lui raconter son histoire, un récit qui commence dans la même ville, deux cents ans plus tôt.
Fille de pionner, Lanny était une jeune femme prude qui s'était amouraché de Jonathan, le séduisant fils de l'unique notable du village et un adolescent bien au-dessus de sa condition. Une histoire d'amitié va pourtant naître entre les deux jeunes gens, une amitié prude, même si le jeune homme n'hésite pas à aller voir ailleurs. Suite à un drame, ils vont pourtant aller plus loin et la jeune femme tomber enceinte.
Une première partie plutôt crédible nous raconte donc le quotidien d'un village de pionner coincé dans la neige et ne comptant que sur lui-même pour en sortir. Un village où la religion et la morale sont également très présentes et mettrons des bâtons dans les jambes des jeunes gens. Ceci dit, on notera l'illogisme de l'héroïne qui après avoir découvert une femme mariée enceinte de son ami ne trouve rien de mieux que de s'offrir à lui.
Enceinte, la jeune femme va donc devoir quitter son amour qui doit de toute façon se marier avec une autre afin d'accoucher et d'abandonner son enfant. A Boston, elle va être recueillie par des étranges individus qui vont la droguer et abuser d'elle ! Leur maître fera pourtant de la jeune femme l'une des leurs, une immortelle. Une situation aussi intéressante que dangereuse à laquelle la jeune femme va essayer de s'adapter.
L'histoire tourne alors à l'épouvante ou du moins au fantastique. Si les créatures présentes peuvent faire penser au vampire, elles n'en sont pas à proprement parler, ne buvant pas de sang et se baladant au soleil. Pourtant, leurs immortalités, leurs origines et leurs façons de vivre, n'hésitant pas à abuser des gens qu'ils croisent, n'est pas sans renvoyer au nombreux descendant de Dracula. Ni vampires, ni créatures originales, mais effrayant tout de même.
Car à l'opposé de la morale rigide de son village, le jeune femme découvrir des créatures s'amusant des plaisirs de la chair et y prendra également son plaisir, mais elle découvrira rapidement qu'elle n'est pas plus libre qu'avant et qu'un pas de travers pourrait lui coûter cher. D'ailleurs, un drame s'approche d'elle sans qu'elle ne puisse y objecter, surtout qu'elle pourra rencontrer de nouveau son amour perdu : Jonathan.
La dernière partie se fera ainsi plus sombre, d'un romantisme impossible et un brin désespéré. Alma Katsu livre alors un roman plutôt triste, amenant son lot de drame et de violence. La fin se fait donc un peu plus classique, mais reste toujours intriguant, surtout que la partie moderne tourne également au road-movies, une intrigue plus simple qui participe pourtant à ce roman classique et pourtant un peu surprenant.

Au final, ce roman est autant un récit fantastique, voir une romance paranormale, que le portrait d'une femme à une époque où celle-ci avait à peine le droit d'exister et dont la liberté se faisait souvent avec un tribut lourd à payer. Assez proche d'Anne Rice dans la partie fantastique, ce roman sans souffrir de ses références a parfois du mal à être original, mais n'a aucune difficulté à être intéressant et à surprendre.

Note : 7/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://www.almakatsu.com/

- Site de l'éditeur : http://www.lepreauxclercs.com/