Quelques mois après le romantique "Even Dead Things Feel Your Love", Mathieu Guibé revient en librairie avec un nouveau recueil de nouvelles ou presque. On trouve en effet dans "A un sanglot de moi, tu reposes" une nouvelle de "Quintessence Hiémale" et toutes les nouvelles de "Germ-iN-es[sens]ce". Plusieurs nouvelles inédites viennent également compléter ce recueil brassant autant les genres.

Il sera difficile de trouver une thématique à ce recueil, même si on pourrait noter la tristesse et la solitude accompagnées de leurs opposées : l'espoir et l'amitié. Les deux vont ainsi se croiser dans plusieurs textes qui vont chercher à nous mettre une larme à l'oeil, sans forcément y arriver, car à l'instar de son précédent roman, il y aurait probablement eu à approfondir les textes.
Ainsi dans "Les pigeons crèvent sous les ponts", l'auteur nous raconte l'histoire de ce qui semble être un pigeon vivant dans une grande ville et qui se révèlera en vérité un SDF. Voulant dénoncer l'absence d'humanité qui peut exister en zone urbaine, ce texte très maladroit, dessine un portrait peu flatteur des personnes à la rue et place en quelque sorte son auteur dans ce qu'il aurait voulu dénoncer !
On suivra aussi l'histoire d'un groupe de rock dont la personnalité égocentrique de l'écrivain ne sera là que pour cacher le triste sort qui attend l'un des membres du groupe, le texte fonctionne si on oublie qu'à l'époque d'internet et des réseaux sociaux, les fans du groupe seraient forcément au courant de la maladie d'un membre du groupe. Il reste tout de même une belle histoire d'amitié et une belle tragédie.
Avec la Princesse des Neiges, on aura le droit à un conte assez ordinaire avec un roi se sculptant une fille dans un bloc de glace trouvé près du corps de sa défunte épouse et qui à l'instar de Pinocchio prendra vie. Devenu une jeune femme, elle partira avec un jeune homme provenant d'un pays au climat tropical. Mathieu Guibé utilise ainsi le cycle de l'eau pour livrer un texte de fantasy dédramatisé par son rebondissement final.
Dans "Un train pour l'éternité", une vieille femme va croiser le sosie jeune de son époux défunt sur les quais d'une gare. Une actrice célèbre et un vampire vont essayer de partager leurs solitudes. Un chasseur de vampire va découvrir les secrets de sa proie, remettant en cause ses croyances. Un homme, veuf, va tomber amoureux d'une prostituée. Un homme va découvrir son humanité dans un futur où l'humanité est sous le contrôle des états.
Les nouvelles ont ainsi des postulats classiques et un cheminement qui l'est tout autant. La plume de Mathieu Guibé y insuffle un brin d'émotion, mais avec difficulté. De plus, les nouvelles souffrent souvent de facilités ou de maladresses, cassant l'atmosphère triste qui règne dans ce recueil, cette atmosphère mélancolique est d'ailleurs le point fort de toutes ces nouvelles qui ont également le mérite de ne pas se répéter.

A un sanglot de moi, tu reposes est donc un recueil tout ce qu'il y a plus de classique, sans véritable suprise où l'on retrouve à la fois les qualités et les défauts d' Even Dead Things Feel Your Love en plus visible, faute à des textes souvent très courts. Le mélange de fantastique, de conte de fée, d'anticipation et de littérature blanche fonctionne pourtant plutôt bien, Mathieu Guibé s'y essayant avec le même style.

Note : 5/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://germinessensce.tahitosworld.info/

- Site de l'éditeur : http://blog.editions-lokomodo.fr/