Cette femme est un flic - 1974

[Throma]

Cette femme est un flic - 1974

Titre original : Policewomen
Un film de Lee Frost
Avec Sondra Currie, Tony Young, Jeannie Bell, Chuck Daniel, Laurie Rose, Phil Hoover, Elizabeth Stuart, Wes Bishop, William Smith...



Sondra Currie est Lacy Bond, femme-flic dynamique et inflexible. Epaulée par le Lieutenant Mitchell (Tony Young), voilà notre gardienne de la paix impeccablement manucurée propulsée sur une mission périlleuse impliquant un gang de femmes criminelles dirigée par Maude Anderson, une sexagénaire faiblarde certes, mais déterminée à mettre à exécution des actes terroristes dans le pays.




Dès les cinq grandioses premières minutes montrant une Sondra Currie dans son mignon petit costume de fonctionnaire, noyer dans l’œuf une tentative d’évasion dans un pénitencier en décochant des prises de judo sur des fugitives échappées de leur cage, un irrésistible arôme de comic-strip se laisse porter à nos narines. Peut-être s’agit-il de la musique joliment rétro, des empoignades (principalement féminines) violentes et cadrées en dessous et en travers de la ceinture, de la profusion de couleurs à l’écran qui donnent cette impression d’évoluer dans une bande-dessinée « live », à l’instar de la série « Batman » des sixties.

C’est dire si « Cette femme est un flic » part sur de bonnes bases, à moins d’être constipé par le second degré ambiant. C’est en tout cas à un Lee Frost des très grands jours que nous sommes conviés, lui qui s’imposa comme l’un des tout meilleurs artisans de l’exploitation américaine, très souvent inspiré, ratant presque jamais son coup. Ses intentions sont claires : le bonhomme n’a d’autre ambition que de distraire son audience. Objectif atteint sans grande peine : poursuites en voiture, combats nombreux et, il est important de le signaler, à la sauvagerie suffisamment réaliste pour qu’illusion s’opère, parterre de jolies plantes (Jeannie « TNT Jackson » Bell ; Laurie Rose, à l’affiche précédemment de « La vie intime du Dr Jeckyll » et du « Woman Hunt » d’Eddie Romero ; ou encore l’adorable Susan McIver, entr’aperçue dans une poignée d’Al Adamson) évoluant occasionnellement dans leur plus simple appareil.

Et Sondra vous allez me dire ? Rassurez-vous, elle aussi dévoile de sa plastique irréprochable sur simple demande. Cette talentueuse rousse incendiaire qu’Al Adamson, encore lui, emploiera l’année suivante dans son western vaguement féministe « Jessi’s Girls », ce avant qu’elle ne se vautre à la TV dans des séries toujours plus mongolo (le point de non retour étant définitivement franchi avec le pudibondieusardement con sitcom « 7 à la maison ») se révèle juste parfaite et totalement investie dans son rôle. Les chorégraphies de combat peuvent en attester : la jeune femme ne cède à aucun moment sa place à une doublure. Même traitement de faveur pour la délicieuse Jeannie Bell d’ailleurs.

Son principal acolyte et amant, le Lieutenant Mitchell, est campé quant à lui par le brun ténébreux Tony Young. Un personnage du reste assez amusant, ouvertement sexiste, surtout lorsqu’il s’agit de s’avouer vaincu face à une représentante du sexe faible. On s’en doute, sa relation avec Lacy Bond fera des étincelles. On a déjà vu cet acteur, décédé en 2002, dans un nombre important de séries à succès (« Starsky Hutch » ; « Star Trek » ; « Mission Impossible »). Lee Frost lui confiera le premier rôle dans son « Chrome and Hot Leather », bikerie inoffensive où notre homme se heurtera à l’impressionnant William Smith. Un William Smith que l’on retrouve par un hasard plus que fortuit au générique de « Cette femme est un flic », le temps d’une scène courte mais précieuse où notre gros bras préferé joue un prof de karaté qui, savaté par l’élève Bond, jouera les pleurnicheuses en s’apercevant que son adversaire lui a fait sauter une dent. Une composition désopilante pour cet excellent acteur versatile, qui couvre à lui seul soixante ans de cinéma américain (présent dès 1942, notamment dans « Le spectre de Frankenstein » d’Erle C.Kenton).

Conclusion : si cette bande du bienfaiteur Mr Lee ne chamboulera en rien votre vie, elle vous permettra en revanche de la rendre moins morose 100 minutes durant, ce qui n’est déjà pas si mal.











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[Throma]

2 infos :
La première concerne la sortie française en salles de ce film qui reste une énigme.
Le peu fiable Encyclo-ciné indique une sortie salles le 16 juin 1976.
Or, le film est introuvable dans les Saisons Cinématographiques couvrant la décennie 70.
Quelqu'un a plus d'infos sur ce mystère ? Existence d'un autre titre d'exploitation ? Existe-t-il bien une VF pour ce métrage ?

Maintenant, une question à laquelle il est possible de répondre : comment se procurer ce film (à ma connaissance inédit en cassette française) ?
Chez nos amis Outre-Atlantique, 2 galettes sont dispo :
Une première parution en 2003 chez Rhino. Petit prix pour une qualité d'image impeccable, si ce n'est un très léger pan&scan. Pas de bonus, simplement la bande annonce d'époque.
En 2007, réédition du film dans la collection "Tarantinienne" "Welcome to the Grindhouse", couplé avec "Las Vegas Lady", starring Stella Stevens.
Je ne possède pas ce disque mais gageons qu'il s'agit de la même copie.
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[xawa]

[Throma]

je n'ai pas cliqué sur ton lien mais ça impliquerait un ours que j'en serais pas surpris.
J'ai bon ?
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[Throma]

Bonus : un extrait du film.

Le combat avec William Smith :

Enjoy !

http://www.youtube.com/watch?v=GNzRBGr8eRg
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[flint]

Bon ben voilà, à cause de toi, je vais me sentir obligé d'investir dans cette galette !

Enfin, merci quand même. Décidément, Lee Frost a pondu bien des merveilles !

[Throma]

Personnellement, Lee Frost ne m'a presque jamais déçu, à l'exception notable de son "Chrome and hot leather" trop timoré mais loin d'être inregardable.
Il a oeuvré avec brio dans tous les registres possibles et imaginables, avec toujours cette même étincelle de dynamisme et de folie qui parcourt tous ses films.

Tu peux te jeter sur ce Policewomen sans hésitation, tu ne repartiras pas bredouille je te le garantis, d'autant plus que tu n'auras pas beaucoup à débourser.

Et puisqu'on parlait de William Smith plus haut, le hasard a fait que je visionne pour la première fois hier "La loi du talion" (Darker than Amber - 1970) de Robert Clouse, polar de grande qualité excessivement hargneux avec Rod Taylor, Suzy Kendall et Smith dans l'une de ses plus grandes prestations : celle de Terry Bartell, un psychopathe déchainé, proche de la bête sauvage quand il s'agit de cogner.

Figure à la fin du film un affrontement anthologique Smith VS Taylor, un des combats les plus réalistes de l'histoire du cinéma pour la simple et bonne raison que les 2 lascars se foutent réellement sur la gueule.
La brutalité de la séquence est telle qu'elle fut coupée dans presque toutes les versions disponibles sur le marché.
On peut visionner sur Youtube ce qui semble être la version la plus complète de cette scène hallucinante :

http://www.youtube.com/watch?v=D1xNxRd_KmI

Smith à propos du combat :

"We didn't use any stunt doubles at all. [Taylor] broke three of my ribs and I busted his nose ... but you don't even get to see it in [the cut] version. After he busted three of my ribs, I hit him with a bottle, a real one. ... He busted three of my goddamn ribs and I couldn't even breath and he was still hitting me. ...

[Later...] When he whacked me with that board, he missed the knee pad and hit me [just below the knee]. To this day when I talk to him, I accuse him of doing it on purpose. Luckily that was the last take of the whole movie.


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[flint]

Trois ans plus tard, j'ai enfin investi dans cette galette. Et je ne le regrette pas !
Un rythme endiablé (qui baisse seulement au bout de trois quarts d'heure, pour reprendre vingt minutes plus tard non stop), une musique du tonnerre, des actrices "canon" (Sondra Currie, je t'aime), et un duo de méchants particulièrement typé (la vioc et son amant culturiste qui pourrait être son petit-fils). Les combats sont effectivement bien réalisés, et le film est bourré d'humour (une scène m'a fait hurler de rire, celle où le flic surveillant l'entrée du repaire des bad girls est censé décrire à ses collègues un véhicule dès qu'il sort. Sauf que toute la bande sort en même temps, soit une douzaine de véhicules, et que le flic se met à bredouiller comme un con, avalant son sandwich de travers).

Le master du dvd de BCI/Deimos est plutôt bon, au format 1,78:1.
quelques captures, pour donner un aperçu :



























Bref, ce cocktail action/arts martiaux/polar/espionnage est très fun, avec sa dose de sexe et d'humour, jusqu'au générique qui fait très "série TV". Du très bon Lee Frost !



Il y a un autre film sur le dvd, "Las Vegas Lady", je vous en reparle dans trois ans.