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Posté le: Ven Mai 01, 2020 9:57 am Sujet du message: [M][Critique] Maciste contre les Mongols |
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Maciste contre les Mongols
Maciste contro i Mongoli
Hercules Against the Mongols
Die Höllenhunde des Dschingis Khan
Origine : Italie
Genre : Peplum
Année : 1963
Réalisation : Domenico Paolella
Scénario : Alessandro Ferraù, Luciano Martino et Domenico Paolella
Image : Raffaele Masciocchi
Musique : Carlo Savina
Accroche : Maciste contre les klingons
Distribution :
Mark Forest (Maciste), José Greci (Bianca Di Tudela), Maria Grazia Spina (Ljuba), Ken Clark (Sajan), Howard Ross (Suzdal), Nadir Moretti (Khan), Tullio Altamura (Osvaldo), Bianca Doria (Raja), Fedele Gentile (Bernardo), Loris Loddi (Alessio), Bruno Scipioni
Résumé :
Après la mort de Gengis Khan, et malgré ses recommandations, ses trois enfants sont partis à la conquête de Tudela, ils emprisonnent la fille du roi, Bianca, mais ils ne parviennent pas à capturer le jeune héritier du trône, Alexis, qui a été sauvé par Maciste. Alors qu’Alexis part chercher de l’aide à Ratislavia, Maciste revient à Tudela et, après avoir battu les trois fils en combat, il s'offre comme esclave à la place de Bianca. Cependant, un traître nommé Osvaldo, parvient à se faire révéler le secret du trésor de Tudela après avoir convaincu Bianca que Maciste est passé du côté des envahisseurs mongols. Le mensonge d'Osvaldo est immédiatement dévoilé par sa propre perfidie car, connaissant le secret du trésor, il fait de nouveau jeter Bianca en prison. Alors qu'Alexis arrive avec les alliés de Ratislavia, Maciste s’évade et apporte sa contribution au combat final.
Maciste est un héros populaire italien musclé de l’époque du muet qui a été relancé en 1960 pour profiter du succès inattendu des Travaux d’Hercule de 1958. Si dans les pays anglo-saxons le nom de Maciste est inconnu, sa popularité en Italie va bientôt dépasser celle de son concurrent grec. On comptabilisera au total plus d’une vingtaine de films labellisés "Maciste" tournés durant les années soixante. Contrairement aux autres protagonistes italiens du péplum, Maciste n’est attaché à aucune période en particulier, ses aventures peuvent se dérouler à l’époque glaciaire comme dans l’Écosse du 16éme siècle. Les histoires n’ont aucune contrainte géographique le personnage est un véritable globe-trotter qui voyage de film en film : Asie mineure, Babylone, Amérique du sud ou en enfer ! Seul constante, sa lutte farouche contre l’injustice et la protection des plus faibles.
Engagé pour remplacer Steve Reeves dans le troisième opus des aventures d’Hercule (La Vengeance d’Hercule) Mark Forest n’endossera que trois fois le rôle du fils de Zeus, dans La vengeance d'Hercule, Hercule contre les fils du Soleil et Le Gladiateur magnifique. Par contre il sera sept fois Maciste, dans Le Géant de la vallée des rois, Maciste, l'homme le plus fort du monde, Le Géant de la vallée des rois, Le Retour des Titans, Maciste contre les Mongols, Dans l'enfer de Gengis Khan et Maciste, gladiateur de Sparte alias Maciste et les cent gladiateurs
Le péplum est un genre particulièrement misogyne et les femmes ont tendance à occuper des rôles secondaires, pourtant elles seront l'un des ingrédients essentiels de l'alchimie du genre qui va recruter une pléthore de jolies filles. Parmi celles-ci, Giuseppina Greci alias José Greci (1941-2017), magnifique actrice italienne qui sera l’une des déesses du péplum. C'est un petit rôle de figuration sur le Ben Hur de Wyler (1959) qui va lui permettre d'être engagée par Giuseppe Vari pour La Vengeance des Barbares. Elle va ensuite devenir une figure récurrente du péplum avec Romulus et Remus, Maciste, le gladiateur le plus fort du monde, Les Derniers Jours d'Herculanum, Ursus le rebelle, Foudres sur Babylone, Le Retour des Titans, Goliath et le cavalier masqué, Les Dix gladiateurs, La Vengeance des gladiateurs, Maciste dans l’enfer de Gengis Khan ou Les Sept gladiateurs rebelles.
Gloria Milland alias Mara Fiè (1940) aura une carrière qui ne durera qu’une dizaine d’années mais qui sera assez prolifique par rapport à certaines de ces consœurs de l’époque. Elle va surtout se concentrer sur trois genres : la comédie italienne (Twist, lolite e vitelloni, Bellezze sulla spiaggia, Ferragosto in bikini), le film d’aventure dont pas mal de péplums (Goliath contre les géants, Ursus le rebelle, Goliath et l'Hercule noir, Il gladiatore che sfidò l'impero, Le Trésor des tsars, L'Enfer de Gengis Khan) et le western qui lui permettra de boucler les années soixante (Dans les mains du pistolero, Un Colt pour Mac Gregor, Gringo jette ton fusil, L'homme qui a tué Billy le Kid, Haine pour haine, Un homme, un Colt, Les Trois Implacables). Apparemment peu satisfaite de ces rôles elle quittera le métier à la fin des années soixante.
L’actrice italienne Maria Grazia Spina (1936) semble avoir mené une carrière des plus éclectiques, se partageant entre peinture, chanson, théâtre, cinéma et télévision. Au cinéma, elle virevoltera sans jamais vraiment s’attacher à un genre en particulier, du péplum (Maciste contre Zorro, La Fille des Tartares) au film de flibustiers (Le Tigre des mers), du policier (Opération casseurs) à la comédie avec Franco et Ciccio (I due magnifici fresconi), en passant par du Eddie Constantine (Laissez tirer les tireurs).
Renato Rossini alias Howard Ross (1941) acteur italien prolifique commence sa carrière dans le péplum avec Marchands d'esclaves, La Révolte de Sparte, L'Enfer de Gengis Khan, Le Triomphe d'Hercule ou Le Grand défi. Il va crapahuter dans cinéma bis italien suivant les genres à la mode et les demandes. Rien ne semble lui avoir échappé : le giallo (L’île de l’épouvante), le film de guerre (La Gloire des canailles, Les Chiens verts du désert), l’érotique (Intérieur d'un couvent, Les Nuits Erotiques de Poppée, Les Amours de Lady Hamilton), l’horreur (L'Éventreur de New York, La Louve sanguinaire), l’action (Afghanistan Connection) ou la science-fiction (2072, Les Mercenaires du futur)… Bref, un acteur comme on les aime !
L'Américain Ken Clark alias Kenneth Donovan Clark (1927-2009) a débuté à Hollywood dans les années cinquante. En dehors de ses rôles dans les péplums européens, on l'a surtout vu dans plusieurs films d'espionnage et c'est le rôle de l'agent 077 Dick Malloy dans la trilogie Opération Lotus Bleu, Fureur sur le Bosphore et Mission spéciale lady Chaplin qui lui aura apporté la notoriété.
Lorsqu'il entreprend Maciste contre les Mongols, Domenico Paolella (1918-2002) est déjà connu pour avoir réalisé plusieurs films de pirates : Les Pirates de la côte, La Terreur des mers, Le Secret de l'épervier noir, Le Boucanier des îles, L'Ile aux filles perdues. Le genre étant en perte de vitesse, il se tourne alors vers le film mythologique avec un certain succès : Maciste à la cour du Cheik, Maciste contre les Mongols, Dans l'enfer de Gengis Khan, trois "Maciste" qui sont même considérés comme les plus réussis de la série avec Maciste contre le Fantôme et Maciste, l’homme le plus fort du monde. Paolella se distingue de ses confrères par ses qualités techniques et un sens inné du figuratif, alors que le genre se vautrait dans l'à peu près suite à une restriction des budgets. Malheureusement, le réalisateur semble subir une baisse de qualité avec Ursus le rebelle, Goliath à la conquête de Bagdad, Hercule défie Spartacus, Hercule contre les tyrans de Babylone. L'après péplum sera, comme pour beaucoup de ses collègues, consacré à l’espionnage et au western spaghetti et semble confirmer une baisse flagrante de qualité.
Paolella aime les extérieurs et les décors naturels, il excelle dans les scènes de foule et de bataille (le réalisateur cite même l'influence de Ivan le terrible d'Eisenstein), si les décors en studio sont minimalistes, ils sont soignés et toujours magnifiques. Le réalisateur donne ainsi à ses films une plus-value inattendue. Il prend un malin plaisir à se déplacer au milieu du champ de bataille et des combats, sa caméra se trouve toujours aux bons endroits, même lors des charges de cavalerie. Les amateurs de fresque à la Samuel Bronston seront comblés. Mais Paolella n'oublie pas non plus de satisfaire les amateurs de culturistes mythologiques à qui il offre généreusement divers affrontements, notamment lorsque notre héros musclé combat des cavaliers avec un tronc d'arbre ou lorsqu'il renverse une tour d'assaut. Jamais en manque d’inspiration, Paolella nous mène crescendo vers l’affrontement final où les méchants seront châtiés de leur félonie. Ne pas rater la noyade d’un des fils du Khan, scène nimbée de brouillard dans laquelle on ne distingue que les deux bras s’enfonçant dans la brume, une image magnifique digne d'un Bava.
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