Malédiction, La
Titre original: The Omen
Genre: Fantastique , Possession
Année: 1976
Pays d'origine: Angleterre
Réalisateur: Richard Donner
Casting:
Gregory Peck, Lee Remick, David Warner, Billie Whitelaw, Harvey Stephens, Patrick Troughton...
 

En 1976, trois ans après "l'Exorciste", la vague "démoniaque" inaugurée par ce film voit apparaître avec The Omen (titre VO de La Malédiction) son plus beau représentant (derrière le film de Friedkin, quand même). Il s'agit d'un petit film réalisé par un réalisateur alors habitué à bosser pour la télévision (Richard Donner), et comprenant à son casting une star déclinante (Gregory Peck). Bref rien qui à la base ne permette de dire que le film allait connaître le succès que l'on sait aujourd'hui.
Et pourtant, grosse surprise, The Omen est un film réussi de bout en bout.
L'histoire, finalement assez simple, est celle des époux Thorn, dont l'homme, Robert (Peck) est une personnalité politique éminente, l'ambassadeur US à Londres. Le couple attend un enfant. Lors de l'accouchement, le bébé est mort-né. Robert décide alors, sans que sa femme ne le sache, d'adopter en secret un autre bébé abandonné, aux origines troubles. Après quelques années, alors que l'enfant, Damien, doit avoir à peu près cinq ou six ans, la vérité se fera de plus en plus évidente : Damien est l'Antéchrist.

 

 

Car c'est la qualité principale du film : le Mal absolu est représenté par Damien, un gosse. Avec sa bouille bien bouffie et son apparente candeur. Cette innocence qui fait en principe des gosses des êtres touchants, incapables de la moindre violence volontaire.
Damien, c'est tout l'inverse. Il a le Mal en lui. Il apprend à travers le film à le découvrir, via une mystérieuse gouvernante acquise à sa cause et accompagnée d'un molosse, véritable cerbère. De Damien rayonne la cruauté. Son sourire en coin, son apparence du gamin type, ses habits du dimanche. Tout cela est utilisé à contre-emploi et vient renforcer l'aspect corrompu du gosse. Lequel ne cherche pourtant pas à faire le mal juste pour faire le mal. Non : c'est sa nature, inchangeable. Innocent, il l'est en quelque sorte. Mais d'une innocence maléfique. Il possède en effet une aura qui aboutira, en plus de l'apparition d'une nouvelle figure marquante du fantastique, à toutes sortes d'événements dramatiques venant briser la vie d'une famille modèle.
Car la destruction de la cellule familiale est un autre élément suscitant la peur. L'intrusion de ce gamin d'un genre spécial et de sa gouvernante surgie de nulle part, ainsi que le rythme crescendo des éléments surnaturels vont ainsi pousser les parents et les domestiques dans un état psychologique de plus en plus précaire. Ils vivent clairement dans la crainte, et vont même être poussés à des actes extrêmes (la fin contituant bien entendu un climax). Ainsi, au fur et à mesure du film, on passe d'une situation idyllique à un chaos total, où les valeurs sont renversées, où l'enfant a détruit la famille là où il devait la construire... Un nouvel ordre des choses sur Terre s'annonce fatalement...

 

 

L'ensemble du film baigne en outre dans un climat de profond mysticisme, qui vient du fait de l'enquête que doit mener le père au sujet de son fils adoptif. Il sera prévenu par des prêtres de bonne foi, mais de mauvaise augure, ce qui les rend aussi inquiétants et sombres que les sbires sataniques.
Bref le ton du film n'est pas à la rigolade mais bien à la noirceur mystique, parsemée de scènes de meurtres choc, très rapides, très violentes, très marquantes, souvent l'aboutissement de situations très tendues, où le surnaturel est palpable sans être réellement visible. Et où il est également présent à travers la superbe BO composée par le regretté Jerry Goldsmith, véritable essence du film, qui amène le spectateur dans un état d'esprit particulièrement réceptif à la peur. Car oui, comme tout bon film de trouille, The Omen joue énormément sur l'imagination du spectateur. Le problème de ce genre de procédé, c'est que pour réussir, le film se doit d'être cinématographiquement quasi-irréprochable, avec scénario à suspense, effets photographiques évocateurs et musique angoissante, sous peine d'ennui assuré pour le public. A ce niveau là le film de Donner est un immense succès. D'où la grande qualité du film, et sa réputation à juste titre fameuse. Une grande réussite, un film fantastique pur et dur.

 

 

Note : 8/10

 

Walter Paisley
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