Cela commence par une sensation étrange : Garth Sneebs, 43 ans, se réveille dans un lit et une chambre qui ne sont pas les siens. Machinalement, il se lève, se rase, s’habille et rejoint un salon où cinq inconnus l’attendent. Ils parlent la même langue, mais sont tellement différents... Aucun point commun a priori, si ce n’est de s’être tous réveillés dans cet hôtel mystérieux, sans explication. Comment sont-ils arrivés là, dans ce lieu qui semble hors du temps et de l’espace ? De quel jeu pervers sont-ils les victimes ?
Laurent Frédéric Bollée ("Terra Australis", "L’ultime chimère", "ApocalypseMania") se lance dans un diptyque d’épouvante, mettant à l’honneur le mythe de la maison maléfique, sa terrifiante demeure est complètement incarnée à la manière d’un Shining et de son hôtel aliéné, le manoir est un des protagonistes marquants de ce premier volume, en perpétuel mouvement, leurrant ses occupants pour mieux les piéger, on a l’impression que la bâtisse se joue totalement d’eux, en tout cas c’est la sensation oppressante qui ressort ici. Car le scénariste reste étonnamment avare d’éléments sur son intrigue, on découvre un peu le passé des personnages, qui ne viennent pas tous de la même époque, et à part ça, on est baladé comme eux, d’un événement (parfois tragique) à un autre, on essaye de comprendre, de donner un sens aux quelques rares indices, comme l’apparition d’objets assez personnels appartenant à chaque personnage, mais rien y fait, il y a trop peu d’information pour tirer des conclusions, l’effet peut effectivement attiser l’attention du lecteur mais aussi le perdre, car au final au bout d’une cinquantaine de page, on a pas l’impression d’avoir vécu grand-chose.
Le cadre du huit-clos est un vrai challenge pour Fabrice Meddour ("Hispanola", "L’ultime chimère"), on reste dans une morne ambiance, allant de pièce en pièce, ça participe à poser cette ambiance lourde, son trait réaliste, aux proportions parfois étrange couplé à une mise en couleur pastel arrive à donner une touche d’étrangeté, qui nous fait perdre légèrement pied dans la réalité.
Pas encore très concluant, Espace vital attend sûrement son second volume pour gagner en intérêt, espérons que ça ne sera pas un pétard mouillé !
Note : 6/10
gregore
A propos de cette BD :
- Site de l'éditeur : http://www.glenatbd.com/