Malédiction céleste, La
Titre original: The Curse
Genre: Science fiction , Horreur
Année: 1987
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: David Keith
Casting:
Wil Wheaton, Claude Akins, Malcom Danare, Amy Weaton, John Schneider...
 

Si La Couleur tombée du ciel avait déjà été adaptée au cinéma par Daniel Haller dans le mitigé "Die, Monster die !", qui mettait en scène le célèbre Boris Karloff dans un récit finalement assez éloigné du texte original, c'est au tour de David Keith, acteur qui signe ici son premier long métrage en tant que réalisateur, de s'intéresser à ce récit d'H.P. Lovecraft. C'est Ovidio Assonitis, producteur chevronné et réalisateur de films comme Tentacules ou "Piranha 2 : les tueurs volants" (dont il se partage la paternité avec James Cameron), qui est en charge de la production de La Malédiction céleste. Titre qui s'avère être une déception, et qui ne parvient pas à s'imposer face aux autres adaptations de l'écrivain américain sorties à la même époque, comme "Re-Animator" ou encore From Beyond.

 


Le récit commence dans une ferme familiale, chaperonnée par l'autoritaire et bondieusard Nathan (Claude Akins), un homme rigide qui tente tant bien que mal de faire prospérer sa petite affaire. Accompagné de sa petite sœur (Amy Wheaton) et de sa mère (Kathleen Jordon Gregory), c'est en ces lieux que vit le jeune Zach (Wil Wheaton, tout juste auréolé du succès de "Stand by me"), qui subit sans broncher les remontrances de son beau-père. Une nuit d'orage, un météorite de la taille d'une camionnette débarque dans un des champs, sans créer le moindre cratère d'ailleurs, le conseiller technique et scientifique devait être malade ce jour-là. Suscitant un intérêt particulier qui pourrait mettre à mal les projets de la région, un promoteur aux bras longs décide d'étouffer l'affaire, pensant qu'aucun risque n'est à craindre... Mais la matière extraterrestre va fondre, s'écoulant ainsi dans la nappe phréatique, et causant alors de très nombreux dégâts, s'attaquant aux structures moléculaires des êtres vivants ayant ingéré l'eau contaminée. Les fruits et légumes sont énormes et gâtés, gorgés d'une substance visqueuse peu ragoûtante, les animaux deviennent agressifs (même les poules, et c'est teigneux une poule !), et les hommes (en tout cas ceux qui ne boivent pas que de la gnole) perdent la boule tout en se décomposant, bref un véritable cauchemar que va tenter de démêler le docteur du coin.

 


La Malédiction céleste n'est pas une transcription fidèle du texte original, le film s'inspire dans ses grandes largeurs de nombreux éléments des écrits de Lovecraft, que le réalisateur agence à sa sauce. Le récit, qui se déroulait durant les années 20 dans les environs d'Arkham, est transposé ici dans les plaines de Tellico dans le Tennessee à une époque contemporaine. Il n'est d'ailleurs plus question de "la lande foudroyée", et tous les liens ou sous-entendus avec le mythe de Cthulhu qui sont ici occultés. Exit également l'altération maladive de la nature aux teintes grisâtres et fiévreuses de la nouvelle, tout comme la solitude pesante des personnages et l'atmosphère malsaine qui se dégageait des écrits de Lovecraft.

Le réalisateur se focalise sur la lente montée d'ambiance qu'il tente d'insuffler à son récit, mais en vain. L'ensemble demeure bien trop décousu pour réellement accrocher le spectateur déjà affaibli par les longueurs interminables qui se sont amoncelées jusque-là. De même, les personnages sont un peu trop stéréotypés pour paraître crédibles. Principalement le père de famille, fanatique religieux qui voit en ces terribles évènements un fléau divin, qui nous fait davantage penser à un bigot échappé des écrits de Stephen King plutôt que de ceux d'H.P. Lovecraft.

 


David Keith réalise avec La Malédiction céleste un film d'horreur mineur, une adaptation maladroite qui n'est pourtant pas complètement dénuée d'intérêt, mais qui peine réellement à trouver ses marques et à se démarquer du lot de toutes les productions horrifiques ayant vu le jour durant les années 80. Reste à se mettre sous la dent des effets spéciaux convenables, notamment des maquillages assez réussis, les personnes atteintes voient leur aspect physique s'altérer et se couvrir de pustules avant de se décomposer, mais mieux vaut se replonger dans la nouvelle ayant inspiré ce récit, autrement plus effrayante.

 

Carcharoth
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