Nuit des mutants, La
Titre original: Night Shadows
Genre: Horreur
Année: 1984
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: John
Casting:
Wings Hauser, Bo Hopkins, Jody Medford, Lee Montgomery, Marc Clement, Cary Guffey, Jennifer Warren, Danny Nelson, Mary Nell Santacroce...
 

Deux frères en ballade champêtre se frottent à une bande de bouseux qui les envoient promptement dans le décor. Pas de chance, les mêmes péquenots les attendent au bar du coin. Il faudra l'arrivée du shérif pour calmer les choses. Mais nos deux citadins en goguette ne sont pas encore au bout de leurs surprises.

 

 

Cascadeur et assistant réalisateur ("La Horde sauvage", ça vous dit quelque chose), mais aussi chauffeur, acteur, responsable des effets spéciaux ... John Bud Carlos est un touche-à-tout qui, bien entendu, devait passer par la case réalisation. Son film le plus célèbre restera "L'horrible invasion", avec un William Shatner (post "Star Trek") qui doit lutter contre une invasion d'araignées belliqueuses. Il réalisera aussi quelques séries B aussi sympathiques que confuses comme "Le jour de la fin des temps" ou "The Dark". En bon technicien, "Bud" essaye toujours de fournir un travail soigné et sans fioritures ; et, sans jamais être génial, il arrive à tirer le meilleur parti de situations pas toujours confortables. En effet, il doit remplacer au pied levé deux réalisateurs en indélicatesse avec leurs producteurs : Tobe Hooper sur le bordélique "The Dark", et Mark Roseman sur "Night Shadows". Parachuté sur ce dernier projet, "Bud" s'en tire plutôt bien et signe une agréable série B comme on aimerait en voir plus souvent. Comme dans la plupart de ses films, le réalisateur s'appuie sur un solide casting de "gueules" issu du cinéma d'exploitation ou de la télévision. Comme Wing Hauser, dont l'interprétation de maquereau psychopathe amateur de cintreq dans "Vice Squad" en a traumatisé plus d'un. A ses côtés, dans l'inévitable rôle du shérif, on retrouve Bo Hopkins, autre visage bien connu des amateurs de Sam Peckinpah ("La Horde Sauvage, "Guet-apens", "Tireur d'Elite"), de séries B ("Tentacules", "Phantoms"...) et de séries télé ("Dynastie", "L'agence tous risques", "Hôtel", "Matt Houston").

 

 

Cela démarre doucement, comme un ersatz de "Délivrance", et la tension monte au fur et à mesure que nos deux héros explorent la région et découvrent des indices inquiétants (cadavres qui disparaissent en laissant une substance bizarre). Évidemment, personne ne les croit, et la situation se corse lorsque l'un d'entre eux disparaît mystérieusement de sa chambre, englouti sous son lit. Le rescapé va alors découvrir l'horrible vérité : les habitants du village se transforment peu à peu en mutants. Les symptômes sont ceux d'une simple grippe, le patient se couche pour se réveiller ensuite transformé en un gros schtroumpf grognon. Si les effets de transformation sont plutôt soft et occasionnels, ils sont tout de mêmes efficaces (merci les "bladders"), comme dans cette scène où l'assistant du docteur est en train de muter alors qu'il attend dans le couloir. Sur un scénario bateau ("La nuit des morts vivants"), "Bud" réussit à instaurer une ambiance de paranoïa (utilisation inspirée du brouillard), en faisant monter crescendo la tension. Le tout soutenu par quelques idées intéressantes, comme cette vieille dame qui garde sa fille contaminée dans sa cave, l'attaque des enfants dans l'école, le sang jaune brûlant (qui fait penser à celui des "Aliens") qui permet aux mutants de passer au travers des pare-brises, ou la cicatrice qui apparaît dans la paume de la main. Contrairement aux zombies de Romero, les mutants de "Night Shadows" sont beaucoup plus agiles, courant comme des dératés après leurs victimes, ce qui les rend encore plus dangereux et réduit considérablement les chances de leur échapper, rendant de ce fait la fuite et toute résistante bien futile.

 

 

Bud nous l'avait déjà démontré dans "L'horrible invasion", il n'a pas son pareil pour emballer et mélanger les scènes d'action et de terreur. Ce qui donne à son film un certain punch, car les derniers survivants doivent échapper à toute une ville de mutants particulièrement agressifs, à la recherche de non contaminés. Une contamination issue de déchets toxiques déversés dans les entrailles de la terre par une société peu scrupuleuse. Peu de renseignements seront donnés à ce sujet, le réalisateur préférant se concentrer sur les résultats déplorables de cette pollution organisée. En effet, pour les survivants, cela ne change pas grand-chose, leur nombre diminuant sensiblement, la survie devient leur principal objectif. Divertissant et agréable sans être transcendant, voici le genre de petite série B typique des années 80, qui suivait le circuit traditionnel du genre, à savoir (avec de la chance) une sortie dans quelques salles spécialisées, puis directement en vidéo et sur le câble, où le film remboursait généralement son budget. La boulimie éditoriale des années 80-90 nous permis de découvrir l'oeuvre dans une copie assez sombre, où l'on ne distinguait pas grand-chose lors des scènes nocturnes (assez gênant pour un film se déroulant en grande partie la nuit). Si vous pouvez vous procurer le dvd zone 2 (à prix réduit, en plus) vous aurez l'agréable surprise de constater une nette amélioration : les ténèbres dévoilant enfin leur contenu. Rien de transcendant, mais cela permet de mieux suivre l'action et d'apprécier à sa juste valeur cette agréable série B.

 

 

The Omega Man

 

A propos du film :

 

# "Mutant" est aussi connu sous les dénominations suivantes : "Pestilence" ou "Toxic Waste" (titre de tournage), "Mutant II" (Allemagne), "Muukalainen" (Finlands), "La nuit des mutants" (France) ou "Ombre nella notte" (Italie)". L'un des titres du film en version originale est "Night Shadows", à ne pas confondre avec "Dark Shadows", la célèbre série télé (qui donna aussi un film) de Dan Curtis. Le film est alors rebaptisé dans certains pays "Mutant" qu'il ne faut pas confondre (comme le fait le site "moviegoods") avec "Forbidden World", rebaptisé lui aussi "Mutant".

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