Trois fantastiques Supermen, Les
Titre original: I fantastici 3 supermen
Genre: Action , Aventures , Comics / Mangas
Année: 1968
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Frank Kramer (Gianfranco Parolini)
Casting:
Brad Harris, Tony Kendall, Nick Jordan (Aldo Canti), Jochem Brockmann, Gloria Paul...
 

Tout comme les trois mousquetaires étaient 4, les trois supermen sont en fait deux. Plus un qui en est un sans en être totalement un, ce qui fait qu'ils sont trois quand même en fait et cela nous éloigne de Dumas finalement, mais bon... Héros bondissants et tout de rouge vêtus à l'exception d'une cape noire (et d'un caleçon à rayures, comme nous le révèlera l'une des scènes du film), Nick et Tony se sont rendus célèbres par leurs cambriolages de haut-vol. Tony le beau gosse ne monte jamais sur un coup fumant sans son comparse Nick, muet gloussant et rigolant très souvent de contentement, un peu comme un grand gosse. Grâce à leur tenue anti-balles et à leur goût pour la voltige et les acrobaties, ils sont presque invincibles et c'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont recrutés par Brad, qui devient le troisième larron de l'équipe.

 

 

Brad est en fait un agent du FBI et lorsqu'ils investissent l'ambassade du Shamoushir (ou un nom du genre) pour y dérober le contenu du coffre-fort, il leur montre rapidement qu'il s'agit de faux-billets. Leur créateur ? Le même que pour les tenues bullet-proof : le professeur Schwarz, qui leur explique doctement que c'est son "reproducteur" qui a permis la naissance de ces dollars aussi vrais que des vrais mais légèrement radioactifs. Une invention qu'il n'a pourtant jamais mise en pratique et que seul son assistant, un certain Gotlib, aurait pu fabriquer, sauf qu'il est mort...
Dès lors, on comprend vite que le défunt ne l'est pas, que la machine existe bel et bien et que les trois fantastiques supermen vont se lancer dans d'épiques aventures pour sa découverte et son exploitation éventuelle, le tout au gré de rebondissements rocambolesques et peu crédibles mais totalement sympathiques.
Car ce qui fait le charme du film, c'est d'abord ce rythme effréné qui entraîne nos héros, de sauts en trampoline en poursuite automobile, jusque dans le repaire de l'affreux Gotlib, devenu le richissime Golem, industriel et mécène pour la lumière, infâme crapule et apprenti maître du monde pour l'ombre, au nom judicieusement choisi puisqu'il s'entoure de sbires humanoïdes, décérébrés mais dangereux.

 

 

"Les trois fantastiques supermen" est comme un serial condensé en 1h30. Tout y est, des héros valeureux et intrépides jusqu'au salaud ricanant, des combats bondissants aux pièges et au gaz asphyxiant, des cliffhangers réguliers au climax à bourre-pifs (avec sa multiplication des Brad). L'action ne s'arrête presque jamais, sauf pour l'un ou l'autre chaste baiser (car il ne faudrait pas choquer le public visé, clairement familial dans le bon sens du terme), mêlant humour, aventures et trouvailles amusantes : ventouses pour marcher au plafond, voiture télécommandée, boule à assommer, ... On pense à des fumetti, dont les personnages auraient quitté le papier pour vivre sur l'écran (alors que c'est l'inverse qui se produira puisque les aventures des trois supermen, si elles continuèrent un temps au cinéma - "Les trois supermen dans la jungle", "Les trois supermen à Tokyo" par exemple - firent aussi une incursion dans le neuvième art).
Nick, le muet, du trio aux capacités athlétiques réelles et aux acrobaties parfois impressionnantes, rappelle un autre Nick : Cravat, le compère au cirque puis au cinéma de Burt Lancaster, dans "La flèche et le flambeau" ou "Le corsaire rouge" en particulier, deux films dans lesquels on retrouvait déjà cet esprit léger et ce goût pour la voltige et les sauts périlleux.

 

 

On le voit, le tout est vraiment très sympathique, et même la horde d'enfants lâchée dans une ou deux séquences ne vient pas gâcher l'ensemble, bien intégrée dans l'histoire et dans l'esprit du film. Aux manettes, on retrouve Frank Kramer, auteur de films aux titres aussi guillerets que Commissaire X traque les chiens verts, mais surtout connu, sous son pseudo ou sous son vrai nom : Gianfranco Parolini, pour la trilogie "Sabata", "Adios Sabata" et "Le retour de Sabata".
Devant son objectif, les supermen sont composés du blond et musclé Brad Harris, vu notamment dans Hercule se déchaine (aux côtés du moins blond et moins musclé Serge Gainsbourg), de "L'étrangleur de Vienne" ou de "Jungle 2000", entre autres titres de gloire. A ses côtés, Tony Kendall, vu dans "Django défie Sartana", "Les vengeurs de l'Ave Maria" ou "The Loreley's Grasp", de Amando de Ossorio. Enfin, Nick Jordan, alias Aldo Canti, qui, comme tout bon cascadeur et acteur italien de cette époque, tourna dans des péplums, des westerns, de la science-fiction, des films policiers et aussi d'espionnages (mais connut une fin malheureuse, si l'on en croit IMDB, en mourant assassiné au début des années 90). Belle équipe en tout cas, à la joie communicative et aux aventures très plaisantes à suivre. Des supermen vraiment fantastiques, en fait.

 

 

Bigbonn

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