Blue Demon contre le pouvoir satanique
Titre original: Blue Demon contra el poder satanico
Genre: Sorcellerie , Lucha libre , Fantastique
Année: 1966
Pays d'origine: Mexique
Réalisateur: Chano Urueta
Casting:
Blue Demon, Jaime Fernandez, Martha Elena Cervantes, Fernando Oses, Guillermo Hernandez, Santo, Queta Garay, Glenda Castro...
Aka: Blue Demon vs the Satanic Power
 

Juillet 1914, au Mexique – Gustavo Fernandez est accusé pour ses crimes infâmes à la peine capitale. Peu avant son exécution, il se plonge en catalepsie, grâce à ses connaissances et sa pratique de l'occultisme. Déclaré mort, il est enterré avant que le criminel soit en mesure de s'échapper. Il va ainsi rester confiné dans son cercueil pendant un demi-siècle.
Grâce à l'intervention inopinée de deux profanateurs de sépultures, Gustavo Fernandez retrouve enfin la liberté. Après avoir étranglé l'un de ses libérateurs, notre génie du mal retourne dans son repaire qui est resté en l'état, cinquante années plus tard.
Grâce à sa maîtrise de l'hypnose, Fernandez kidnappe des jeunes femmes pour assouvir ses pulsions sexuelles. Après quoi, il les enferme dans un incinérateur où les malheureuses sont brûlées vives. Cet assassin sans aucune moralité commet néanmoins l'erreur de tuer le fiancé de l'une de ses victimes, qui était le cousin de Blue Demon, le célèbre catcheur justicier...

 

 

Durant les années soixante et soixante-dix, le Mexique a produit une centaine de longs métrages (une majorité à connotation fantastique) sur le thème de la lucha libre. La lutte libre est une institution au Mexique, elle se différencie des autres pays dans le sens où les catcheurs mexicains portent généralement un masque symbolisant leur propre vie, celle du luchador.
Ainsi retrouve-t-on dans le cinéma mexicain bon nombre de ces catcheurs, les plus célèbres d'entre eux étant Santo, né Rodolfo Guzman Huerta et ayant tourné dans plus de cinquante films, ainsi que Blue Demon, de son vrai nom Alejandro Muñoz Moreno, à la filmographie un peu moins conséquente (environ vingt-cinq longs métrages).

 

 

Blue Demon contre le pouvoir satanique constitue la troisième apparition du catcheur au cinéma. Il est le héros de l'histoire, alors que son compère Santo ne fait ici qu'une brève incursion et ne se mêle pas à l'intrigue. Le film a été réalisé par un cinéaste confirmé, Chano Urueta. En dehors de deux autres films impliquant Blue Demon tournés en 1968, Urueta s'est signalé par plusieurs oeuvres horrifiques de bonne facture, parmi lesquelles "Le miroir de la sorcière", "Le baron de la terreur" et "La tête vivante".


A présent, la question est la suivante : que vaut ce Blue Demon contre le pouvoir satanique ? Et bien, tout dépend de la manière dont le public peut appréhender ce genre cinématographique intégrant des combats de catch en plein milieu de l'intrigue. Car l'on ne peut nier que cela n'a pas d'incidence sur le rythme et l'homogénéité de l'histoire. Concernant l'oeuvre qui nous intéresse, d'une durée de soixante-dix-sept minutes environ, la part réservée au catch (revenant à quatre reprises) avoisine le quart d'heure, soit quasiment 20 % du film. Qui plus est, il faut rajouter deux intermèdes musicaux (environ six minutes) dont l'un avec une sorte de Sheila locale pourvue d'une coiffure improbable, embarquant le public dans une chanson yé-yé tendance jerk. Ces deux passages musicaux sont justifiés par le fait que le grand méchant de l'histoire vient chercher ses futures victimes dans les pubs et night-clubs de la ville.

 

 

Par conséquent, il reste moins d'une heure pour s'intéresser à l'essentiel, à savoir l'affrontement de Blue Demon contre Gustavo Fernandez, la force physique d'un côté, la magie de l'autre. Un combat qui laissera tout le monde sur sa faim, la faute à un Chano Urueta pas très à l'aise dans l'univers de la lucha libre. Le cinéaste brille par intermittences (les profanateurs de sépultures dans le cimetière, le repaire du méchant, la mort de la première victime dans le four crématoire), et se montre à la limite du ridicule par ailleurs. La scène d'introduction, où le tribunal accusant Fernandez est réduit à un seul juge, dans une pièce ressemblant plus à une salle à manger d'hacienda qu'à un tribunal, en est un exemple frappant. Le criminel, libre de ses mouvements, pourrait aisément hypnotiser son bourreau et s'enfuir, dans ses conditions. A part cela, le rythme est dans l'ensemble très lent, et le mode opératoire du méchant de service étant toujours le même, le film a tendance à sombrer dans la monotonie. Quant à Blue Demon, lorsqu'il n'est pas sur le ring, il se plonge dans la lecture d'ouvrages d'occultisme, et c'est à peu près tout.

Que rajouter ? Pas grand chose, si ce n'est que l'ignoble Gustavo Fernandez est interprété par Jaime Fernandez, acteur à la longue carrière aperçu notamment dans El Chuncho et "La bataille de San Sebastian". Blue Demon contre le pouvoir satanique, s'il n'est certainement pas un film emblématique dans le genre qu'il représente, n'en demeure pas moins une curiosité, à laquelle on sera libre d'accorder un peu de mansuétude... ou pas.

 

 

Flint


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