Brigade Anti-viol
Titre original: Don't Answer the Phone!
Genre: Horreur , Psycho-Killer
Année: 1980
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Robert Hammer
Casting:
James Westmoreland, Denise Galik, Nicholas Worth...
Aka: The Hollywood Strangler
 

Vétéran du Vietnam reconverti en reporter-photographe, Kirk Smith (Nicholas Worth) a manifestement laissé quelques neurones dans la jungle, faisant naître chez lui des pulsions assassines.
Depuis son retour à la vie civile, ce dernier arpente les rues de Los Angeles, traquant sans relâche des femmes pour les violer et les étrangler sauvagement.
Voici qu'un jour, notre grand malade se met à contacter régulièrement le docteur Lindsay Gale (Flo Lawrence), une psychologue animant une émission sur une station de radio. Mais il ne s'arrête pas là puisque c'est maintenant à ses patients qu'il s'en prend : en même temps qu'il perpétue ses crimes infâmes, il téléphone au médecin afin de lui faire entendre les cris de terreur de ses victimes. La police se mobilise et deux d'entre eux sont chargés d'enquêter : le lieutenant Chris McCabe (James Westmoreland) et le sergent Hatcher (Ben Frank).

 

 

Pas ou peu de choses à dire à propos de Robert Hammer dont c'est l'unique film pour le cinéma. Ce dernier a surtout œuvré comme photographe (à l'instar du maniaque dans ce Brigade Anti-viol) après avoir travaillé comme agent de sécurité, dépêché à divers endroits du monde sur des opérations militaires tenues secrètes. C'est juste après qu'il a commencé à travailler sur des documentaires et des concerts filmés, voire des tournées, notamment pour Crosby, Stills, Nash & Young ou encore Steve Miller Band. C'est du reste de cette façon qu'il fit la rencontre de l'un des membres additionnels réguliers, Byron Allred, en charge ici de la bande-son, laquelle restera sa seule composition originale pour le cinéma.
On rajoutera pour l'anecdote que c'est après avoir eu en main le scénario d'un certain Michael Curtis (rien à voir avec le grand metteur en scène Hollywoodien), acheté pour la modique somme de 2 500 $, que Hammer se montra intéressé pour le tourner, mais dû cependant le réécrire afin de pouvoir l'illustrer à l'écran. De fait, Don't Answer the Phone! fut tourné à l'arrache en à peine 18 jours, la plupart du temps à la sauvette, les permissions officielles de filmer se devant d'être contournées pour que le film puisse se faire.

 

 

Le résultat, disons-le tout net, n'est pas du tout à la hauteur des espérances. Cela explique peut-être la raison pour laquelle on ne proposa plus ensuite de projet à son réalisateur qui dut se reconvertir en directeur financier d'une société spécialisée en gestion de dividendes.
Cependant, loin d'être misogyne comme il fut parfois perçu à l'époque, Brigade Anti-viol est surtout bien con et de facture médiocre.

Les personnages sont mal dessinés, on se retrouve avec deux flics plus stupides et beaufs l'un que l'autre. L'amourette entre la jeune psychologue radiophonique et l'un d'eux (James Westmoreland sur le déclin après déjà 25 ans de carrière / The Undertaker and His Pals, "Stacey") est comme qui dirait, "téléphonée", n'amenant rien au récit si ce n'est un artifice de plus censé rajouter au suspens. Ce flic ridicule paraît qui plus est tellement fade, en plus de balader une sorte de nonchalance machiste une bonne partie de la bobine, qu'on eut apprécié au minimum qu'il en prenne pour son grade. Or, ce n'est même pas le cas, et l'on se farcit en lieu et place une histoire d'amour digne des "Feux de l'amour" dans laquelle l'acteur s'illustrera du reste durant les années 70.
Le pire est que pendant ce temps perdu, autant pour l'enquête que pour le spectateur, notre psycho-killer se paye une véritable promenade de santé, disparaît presque de l'écran, tandis que les affres de notre héroïne (Flo Lawrence, aperçue récemment dans The Lords of Salem) sont mises en avant. Est-il nécessaire de préciser qu'on s'en fiche, voire qu'on se fait un peu chier ?

 

 

Surfant à la fois sur la vague du post-trauma vietnamien qui apparaît ici comme purement opportuniste en plus de sentir déjà en 1980 le réchauffé et la vague des Psycho-Killer (le film fait parfois penser à "Maniac" sans sa dimension dépressive et ultra-morbide, c'est dire la platitude de ce qu'on nous sert), Don't Answer the Phone! nous redonne ce qu'on a déjà vu et qu'on reverra dans moult pellicules du genre, notamment tous ces films mettant en avant, dans leur titre, une alerte proche de l'interdiction : "Don't Look in the Basement" , Don't Open the Door ou encore, peu après, "Don't Go in the Woods", Don't Go to Sleep.

Le problème est, qu'au-delà des meurtres dont on peut à la limite se repaître sur une durée de 94 minutes, l'ennui pointe son nez bien trop souvent, faisant même qu'on n'est pas loin à mi-parcours de "raccrocher". Comme dit avant, on a vu tout cela trop de fois et Brigade Anti-viol n'innove à aucun endroit en plus d'illustrer on ne peut plus platement un scénario linéaire. Il eut été plus inspiré de réserver notre empathie pour ce tueur, dont la psychologie est à peine esquissée, au lieu de nous servir dans un vieux plat une enquête apathique et son coulis de clichés.

 

 

Il n'y a qu'une seule chose qui distingue Don't Answer the Phone! du tout venant du film de tueurs en série : notre grand malade (Nicholas Worth, qu'on reverra chez Wes Craven : La créature du marais, "Invitation en enfer") se tape une crise de rire chaque fois qu'il perpétue un crime. Le problème qui se pose alors est que l'acteur semble si naturel que son rire en devient communicatif. Autant dire que cela fait une drôle d'impression.
Pour finir, et pour à mon tour dispenser conseil, on pourrait bien suivre l'alerte avisée du titre puis la décliner ainsi : Don't Watch this Movie!

Mallox

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