Pionnier de l'espace, Le
Titre original: First Man into Space
Genre: Science fiction , Horreur , Drame
Année: 1959
Pays d'origine: Grande-Bretagne
Réalisateur: Robert Day
Casting:
Marshall Thompson, Marla Landi, Bill Edwards, Robert Ayres...
Aka: Satellite of Blood / Il primo uomo dello spazio (Italie) / Rakete 510 (RFA)
 

Dirigeant le programme anglais de conquête spatiale, Charles Prescott envoie son frère, l'indiscipliné lieutenant Dan Prescott, dans l'espace, à bord du premier avion supersonique jamais construit. Par esprit de défi, ce dernier n'obéit pas aux recommandations de sa hiérarchie, et s'éloigne de plus en plus de la Terre, traversant une nuée de rayons cosmiques. A son retour en catastrophe, Dan a subi une étrange mutation, et se transforme petit à petit en monstre végétal particulièrement horrible.

 

 

Durant les années 50, la science-fiction en Grande-Bretagne était le plus souvent le fait de la prestigieuse Hammer Films et l'on vit sortir des films Outre-Manche tels que "Spaceways" ou "Four Sided Triangle", réalisés par Terence Fisher, les deux premiers opus signés Val Guest des aventures du professeur Bernard Quatermass ("Le Monstre", "La Marque"), personnage créé par Nigel Kneale pour la BBC, mais aussi "X the Unknown" de Leslie Norman et Joseph Losey. La MGM produira quant à elle Fiend Without a Face que tournera Arthur Crabtree juste avant son "Crimes au musée des horreurs".
De son côté, Robert Day est au tout début de sa (longue) carrière de réalisateur. Il vient de réaliser plusieurs récits criminels et horrifiques : "Strangers' Meeting" (1957), "Grip of the Strangler" (1958) ainsi que le plus connu "Corridors of Blood" dans lequel se croisaient Boris Karloff et Christopher Lee. C'est sur ces bases que la Amalgamated Productions lui confie la réalisation de ce Pionnier de l'espace, en collaboration avec la MGM. Il s'agit d'un réalisateur multi-genre, dénué de génie mais capable de mises en scènes relativement solides.



On y retrouve quelques têtes connues comme celles de Marshall Thompson (Le Culte du Cobra, It! The Terror from Beyond Space, le déjà cité L'Attaque des Cerveaux Mutants alias "Monstres invisibles") et de Marla Landi (Le chien des Baskerville, "L'attaque de San Cristobal") ou celle, moins connue, de Bill Edwards, abonné aux rôles secondaires ("L'homme qui aimait la guerre") et pas toujours crédité au générique ("La souris qui rugissait", "Goldfinger",...) ; il joue ici le rôle de l'astronaute défiant les lois de la gravité pour se transformer en monstre assassin. A noter enfin que nombre d'acteurs faisant partie du casting joueront dans l'incontournable série "Destination danger", au tout début des années 60.
Au scénario, on retrouve les noms de John Croydon (producteur du génial Au coeur de la nuit, de "Corridors of Blood", de "Grip of the Strangler" et de Fiend Without a Face) mais aussi et surtout, celui de Charles F. Vetter (sous le pseudonyme de Lance Z. Hargreaves) qui concoctera en 1964, avant "Battle Beneath the Earth", le scénario de La poupée diabolique (Devil Doll, 1964) de Lindsay Shonteff, fraîchement dépoussiéré par Artus Films. En tout cas, difficile de ne pas affilier ces deux hommes au fameux Dead of Night de 1945, chacun à leur manière.

 

 

Ayant plus d'une similitude avec "The Quatermass Xperiment" et ressemblant à un rip-off de ce dernier, First Man into Space peut se targuer d'avoir eu son remake tardif, ce en 1977, avec "Le monstre qui vient de l'espace" (The Incredible Melting Man) de William Sachs. Pour autant, l'essai n'est pas complétement transformé et, il faut bien l'avouer, plombé par une mise en scène bavarde et statique dans sa première partie, Le Pionnier de l'espace a bien du mal à décoller. Il se reprend cependant dans une seconde partie, à la fois dramatique et horrifique. On retrouve du bétail sauvagement massacré, puis c'est au tour d'une infirmière de garde au sein du laboratoire scientifique de faire les frais des pulsions meurtrières de notre mutant recouvert d'un métal inconnu, sorte de poussière de météorites ; le récit se resserre, laissant alors place au thriller pour enfin culminer dans une dernière partie assez tragique, évoluant soit, de manière très solennelle, à la lisère du mélodrame, mais non dénué de pertinence. A trop défier la science, à force de témérité, de volonté de dépassement et de records, l'être humain peut parfois céder dangereusement aux lois de l'attraction, ne serait-ce que pour marquer l'histoire.
En cela First Man into Space, sans être une œuvre galactique, demeure une SF intéressante.

 

 

Mallox

 

 

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# La fiche Artus Films de Le Pionnier de l'espace

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