Main du cauchemar, La
Titre original: The Hand
Genre: Horreur , Epouvante
Année: 1981
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Oliver Stone
Casting:
Michael Caine, Andrea Marcovicci, Annie McEnroe, Bruce McGill, Viveca Lindfors, Ed Marshall, Tracey Walter...
 

Jon Lansdale est dessinateur de bandes dessinées. Il perd une main, arrachée dans un accident de voiture. Celle-ci demeurant introuvable après cet accident, Jon se voit pourvu d'une main mécanique. Cependant, la "main perdue" semble revenir d'elle même à son propriétaire, tuant dans le même temps toute personne s'opposant au dessinateur...

 

 

Hasard ou coïncidence, The Hand, second essai d'Oliver Stone plusieurs années après "La Reine du mal" (Seizure, 1974), en reprend plusieurs ingrédients : un concepteur de fiction (le héros y était romancier), plus précisément de récits d'épouvante et de cauchemars, dans un premier film bien plus barré que celui-ci qui mettait en scène Martine Beswick en "reine des ténèbres" ainsi que Hervé Villechaize dans le rôle de son assistant (Spider, le nain). Adapté de "La Queue du lézard" (The Lizard's Tail, 1979) écrit par Marc Brandel, le métrage d'Oliver Stone rebondit forcément de par sa source sur une mouvance entière du cinéma d'épouvante : la main qui fait bouh !!!

Mais pas seulement. Inutile d'étudier en profondeur l'oeuvre du sieur Brandel, romancier émérite couvrant 40 années de récits policiers et horrifiques (soit, à un pouce près, de 1945 à 1985), pour voir que ce dernier a emprunté à quelques classiques du genre mais aussi et surtout à l'un des principaux initiateurs en matière de romans, de récits oscillant entre policier et épouvante fantastique : Maurice Renard. Un homme oublié aujourd'hui, qui publia en 1920 "Les Mains d'Orlac", lequel fut adapté pas moins de quatre fois au cinéma. Une influence à laquelle on peut adjoindre celle d'oeuvres de qualité comme La Main du Diable de Maurice Tourneur (1943) ou bien encore La Bête aux cinq doigts (The Beast with Five Fingers, 1946), ce bien avant Les Doigts du Diable (Demonoïd: Messenger of Death, 1980) dans un courant finalement assez généreux, celui de la main baladeuse.

 

 

En tout cas, le coup du dessinateur et ses planches (lorgnant vers le style du Conan de Barry Windsor-Smith) se mêle de façon habile à l'aspect plus Creepy & Eerie du récit. Bande dessinée oblige, difficile de ne pas y déceler la passion de son réalisateur-scénariste pour ce pan de la culture populaire. En cela aussi, ce second film d'un metteur en scène qu'on pourra trouver balourd par la suite (et je prends des pincettes), suinte la transmission d'une passion. The Hand n'hésite d'ailleurs pas à balancer quelques scènes dignes des EC Comics : une main mouvante infectée d'insectes, des gros plans sur les personnages exprimant le tourment ou la peur, la transpiration apparaissant systématiquement au premier plan, des cadrages fixes sur des victimes, idem encore pour ce noir et blanc illustrant les scènes de cauchemars.

Des influences plutôt bien digérées pour ce qu'on peut finalement considérer comme une mise en abyme inégale, soit, mais globalement plutôt bien ajustée. Quelques scènes marquent même les esprits comme l'accident initial, le chat apeuré traversant subitement la fenêtre en la défonçant en mille morceaux, une séquence de début annonciatrice dans laquelle la queue d'un lézard, devenue autonome après avoir été bouffée par le chat, continue à bouger (toute l'ambigüité du film se situe de façon symbolique ici, l'hommage au romancier Marc Brandel aussi)... tandis que les effets spéciaux signés Carlo Rambaldi sont efficaces, la schizophrénie du personnage principal bien rendue (Stone se fit du reste conseiller par d'éminents spécialistes en psychiatrie) et la musique de James Horner, bien que plutôt discrète, toujours au diapason.

 

 

Par conséquent et qualitativement parlant, le spectateur peut mettre sa main à couper et prédire que cet opus (non majeur) d'Oliver Stone, se revoit sans déplaisir. Au point même que votre humble scribouillard ici présent, malgré son poil chronique dans la main, n'hésite pas à le remettre à l'index et vous en conseiller le visionnage ou le revisionnage, selon.
Il est par ailleurs également amusant de voir un Michael Caine en pleine période tarée et/ou sociopathe enchainant "L'Île sanglante" et surtout "Pulsions" et acceptant donc ce rôle alors que respectivement John Voight puis Christopher Walken l'avaient refusé. (Il transformera même un essai dans "A nous la victoire" de Huston. Ah, on me dit que non, c'était une lucarne). Certains pourront trouver qu'il en fait des tonnes. Certes, il y est très expressif (et très dégoulinant) mais il y également bien secondé par Andrea Marcovicci, peu vue sur grand écran (Le Guerrier de l'espace, The Stuff), en charge ici du rôle de son épouse, ainsi que par Annie McEnroe (sortant à peine des "Marais de la mort" de Paul Glickler, on la reverra juste après dans Le Camion de la mort de Harley Cokeliss, avant qu'elle ne devienne une figure récurrente du cinéma d'Oliver Stone).
Bref, La main du cauchemar n'est pas forcément le film d'épouvante de la mort qui tue, mais il demeure une oeuvre vieillissant plutôt bien. Un fait finalement assez rare.

 

 

Mallox

 

 

En rapport avec le film :

Tous les acteurs transpirent comme des cochons mais nulle mention n'est faite dans "The Hand" d'une quelconque chaleur ou canicule.
Le festival Trans :

 

 

 

 

 

 

 

 

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