Révolte des triffides, La
Titre original: The Day of the Triffids
Genre: Science fiction
Année: 1962
Pays d'origine: Grande-Bretagne
Réalisateur: Steve Sekely (puis Freddie Francis)
Casting:
Howard Keel, Nicole Maurey, Janette Scott, Kieron Moore, Mervyn Johns, Erwan Roberts...
Aka: L'invasion des Triffids / La semilla del espacio / Il giorno dei trifidi / Invasion of the Triffids / L'invasione dei mostri verdi
 

Au lendemain d'une pluie de météorites, 90% de la population est devenue aveugle. De plus, les survivants doivent faire face à une race de plantes carnivores !

 

 

Tout débute deux ans plus tôt, quand sort sur les écrans un petit film anglais qui deviendra une référence du genre : "Le Village des Damnés", un des gros succès surprenants de l'époque. Il n'en faut pas plus pour que les producteurs s'intéressent à un certain John Wyndham, auteur de "The Midwich Cuckoos", le roman qui inspira "Le village des damnés". Ils décident donc d'adapter l'un de ses livres précédents, The Day of the Triffids.
Le film est commencé par Steve Sekely ("Revenge of the Zombies", "Femmes enchaînées", "Le balafré") qui livre sa copie à son producteur. Ce dernier élague au maximum le film, et se retrouve avec seulement une petite heure de métrage. Toute l'équipe ayant regagné ses pénates depuis un certain temps, le producteur fait appel à Freddie Francis ("L'empreinte de Frankenstein", "La chair du Diable", "Dracula et les femmes") pour tourner de nouvelles séquences avec deux nouveaux acteurs. Celles-ci seront alors intégrées aux séquences déjà tournées.

 

 

Du coup, il existe deux histoires parallèles : celle du marin Bill Masen et de Susan, une petite fille, qui se retrouvent être les seuls voyants dans Londres ; et ensuite le couple de chercheurs reclus dans un phare sur une île perdue des Cornouailles. Évidemment, jamais les deux groupes n'auront de contacts, mais l'intégration des deux histoires se fait sans trop de problèmes. D'un côté, on a une sorte de road-movie dans lequel les protagonistes passent de ville en ville, puis changent de continent afin de poursuivre leur périple en France ; et de l'autre un huis-clos oppressant (qui aura sûrement influencé Carpenter pour son "Fog") où les deux chercheurs essayent de trouver un remède au fléau des Triffides, en essayant de ne pas succomber à leurs assauts.

 

 

Datant des années soixante, le film ne bénéficie pas des effets spéciaux numériques actuels mais se débrouille avec les moyens du bord, comme cette pluie de météorites colorée qui traverse le ciel de plusieurs capitales. L'effet est réussi, mais plus pour sa poésie que pour son réalisme. C'est souvent le cas dans ce film, comme cette incroyable séquence d'ouverture se déroulant dans une gigantesque serre, digne d'un épisode de La quatrième dimension ! Évidemment, l'ingéniosité ne résout pas tout et ne fonctionne pas systématiquement, comme le montre le crash de l'avion ou quelques peintures trop flagrantes, mais l'ensemble reste une bonne surprise. Ainsi, malgré l'aspect un peu trop statique des fameux triffides, le réalisateur réussit l'exploit de les rendre par moments inquiétants, notamment en multipliant leur nombre !
Ce qui étonne encore aujourd'hui, c'est la cruauté de certains passages en particulier, et du scénario en général (des plantes carnivores profitent de la cécité des hommes pour se nourrir). Parmi les scènes en question, signalons les rescapés d'un accident de train qui essayent de sortir des décombres en se piétinant, le suicide du médecin, l'homme qui kidnappe Susan pour lui servir de guide, le comportement des passagers de l'avion, tous aveugles, qui massacrent les hôtesses ou l'attaque du refuge par des prisonniers évadés (mais voyants) qui profitent de la cécité de leurs victimes mais finiront pourtant comme elles, dévorés par les plantes ! Chaque étape du parcours du marin et de sa jeune protégée monte d'un cran dans la terreur. L'apothéose viendra lorsqu'ils seront assiégés par une véritable marée de plantes carnivores.

 

 

De leur côté, les scientifiques doivent aussi faire face à l'invasion. Une plante ayant atterri sur leur île, ils réussissent à la tuer et commence à l'étudier, pour se rendre compte que celle-ci a le pouvoir de se régénérer et se multiplier. Interprété par Janette Scott (Paranoiac, Quand la terre s'entrouvrira) et Kieron Moore ("La bataille des Thermopyles", "L'attaque dura sept jours"), le couple devra son salut au cri stupéfiant que pousse l'actrice dans une séquence de terreur, et qui aura pour effet de faire fuir la plante... et de faire entrer l'actrice dans l'histoire des meilleures "scream queens". Mais c'est lors de l'assaut final que le couple, acculé dans leur phare, trouvera une parade efficace en arrosant les plantes d'eau de mer, ce qui aura pour effet de les réduire en bouillie !

 

 

Comme c'est souvent le cas dans des productions britanniques, le casting aligne de nombreux visages connus mais peu de noms célèbres, comme Howard Keel ("La blonde du Far-West", "Les sept femmes de Barbe-Rousse", "Dallas"), acteur spécialisé dans les comédies musicales MGM, ou Janine Paye, apparue aux côtés de Christopher Lee et Peter Cushing dans Le Cauchemar de Dracula. On notera aussi la présence de la belle Française Nicole Maurey, qui a débuté sa carrière en France dans les années 40 avant de partir pour sept années aux États-Unis où elle incarnera la French glamour girl avec élégance et séduction ("Le Secret des Incas", "La Maison au sept Faucons"). Dans les année 60, elle s'installe en Angleterre puis revient en France ("San Antonio", "Gloria"). Malgré son abondante filmographie aux noms prestigieux (Blake Edwards, Charlton Heston, Dany Kaye, Henri Verneuil, Sacha Guitry...), l'actrice réservée restera peu connue du grand public. Elle nous a quittés l'année dernière (le 11 mars 2016) comme elle avait mené sa carrière, dans la discrétion.

 

 

Aujourd'hui considéré comme un classique de la science-fiction britannique (il a eu droit à deux remakes en mini-séries sur la BBC). Le film, longtemps inédit chez nous, semble avoir marqué toute une génération dont Tobe Hooper (Lifeforce), John Carpenter (The Fog) ou Danny Boyle (28 jours plus tard). Il aura même droit à un clin d'oeil dans la série "Chapeau Melon et Bottes de Cuir / The Avengers" dans l'épisode "La Mangeuse d'hommes du Surrey", qui reprend le même thème (l'invasion par une plante carnivore).


C'est donc un film a découvrir, malgré quelques scories et un final inutilement religieux, où les rescapés se rendent à l'église pour remercier le seigneur (on vise évidemment le marché américain).

 

 

The Omega Man

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