Dark Tower
Genre: Horreur , Maisons hantées , Esprits
Année: 1989
Pays d'origine: États-Unis / Royaume-uni / Espagne
Réalisateur: Freddie Francis & Ken Wiederhorn (sous le pseudo commun de Ken Barnett)
Casting:
Michael Moriarty, Jenny Agutter, Carol Lynley, Theodore Bikel, Kevin McCarthy, Anne Lockhart, Patch Mackenzie...
 

Un laveur de vitres tombe d'un coup du 27ème étage d'un immeuble de Barcelone, mu par une force invisible, sous les yeux de Carolyn Page (Jenny Agutter), l'architecte de l'endroit. Plusieurs personnes viennent pour enquêter. La police bien sûr, mais aussi le consultant de sécurité Dennis Randall (Michael Moriarty). Impossible de localiser la raison de la chute et le témoignage de Carolyn Page semble bien difficile à croire. Mais voici que d'autres "accidents", plus horribles les uns que les autres, ont lieu dans l'enceinte du bâtiment. Dennis Randall poursuit son investigation. Une force sinistre semble se cacher derrière toutes les morts...

 

 

Il est des films ni faits ni à faire et Dark Tower en fait hélas partie. Ken Wiederhorn est déjà l'auteur du "Commando des morts-vivants" (Shock Waves, 1977) et de Appels au meurtre (Eyes of a Stranger, 1981) lorsqu'il s'attèle à ce projet. Il écrit le scénario puis décide de coproduire le film. A priori, il n'y a pas lieu de se méfier, d'autant que ses références sont loin d'être honteuses, tant comme réalisateur que scénariste et producteur. Sans compter que Wiederhorn vient de réaliser un épisode de la série "Freddy, le cauchemar de vos nuits" ainsi qu'un honnête et très trollesque "Retour des morts-vivants 2", séquelle du film de Dan O'Bannon. Les fonds sont réunis, il s'adjoint l'aide de Tom Fox ("Insect!") qui a déjà coproduit le film de O'Bannon et sa suite. Les deux hommes trouvent des partenaires financiers dont le principal est le vétéran Sandy Howard (La pluie du diable, "Embryo", L'île du docteur Moreau, "Meteor", Vice Squad...) qui prend le film à son compte.
Et là, rien ne va plus ! On propose alors à Freddie Francis de réaliser la chose. Quasi en retraite après un "Docteur et les assassins" loin d'être déshonorant et qui les met en confiance, ce dernier accepte. Cependant, rien n'y fait, entre désaccords artistiques et problèmes de santé, Sandy Howard, insatisfait, somme Ken Wiederhorn de trouver un autre réalisateur pour le remplacer. On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, se dit ce dernier, et il se met en tête de prendre la relève. Hélas, Dark Tower restera ce qu'il est avant son arrivée : une merde.

 

 

Après un préambule correct, Dark Tower s'effondre puis semble se chercher plus d'une heure durant dans ses propre ruines. Quelques mises à mort ont beau s'enchainer, notamment grâce à l'ascenseur de service (bonjour à Dick Maas), il règne zéro de tension dans notre building tandis que l'enquête reste bloquée au rez-de-chaussée. La plupart du temps les vitres volant en éclats font office de temps fort avant qu'un parapsychologue et un ghostbuster porté sur l'alcool (respectivement Theodore Bikel & Kevin McCarthy) viennent y déceler puis chasser l'entité du Mal. Le premier se met à parler à tout va aux cloisons murales durant un bon quart d'heure, dans un suspens à couper le souffle, tant et si bien qu'on a hâte qu'il se fasse trucider. Quant à la raison de la présence d'un fantôme en ces lieux, elle est donnée à la fin telle la clé du mystère de la porte ouverte.
Égard notamment aux noms respectables qui y sont associés, cette tour infernale catastrophique est également un bien triste spectacle. Sans relief particulier, le film, ennuyeux à tous les étages, finit par se dérouler dans une relative indifférence.

 

 

Michael Moriarty ("Épouvante sur New York", The Stuff, Pale Rider, Troll) semble plus être venu pour une visite de routine que pour une enquête. Il ballade des yeux vitreux mais lubriques sur une Jenny Agutter (Walkabout, Dominique) ici affublée d'une coupe de cheveux la faisant ressembler à un hippocampe dans un aquarium. Leurs dialogues sont aussi ridicules que leurs poses et rien ne justifie à l'écran qu'ils se collent d'aussi près quand ils se parlent, comme s'ils allaient subitement se rouler une pelle. Carol Lynley, forte autrefois d'une carrière prometteuse ("El Perdido ", "Bunny Lake a disparu"), amorce la pente descendante de sa carrière depuis une Alerte dans le cosmos avec des rôles secondaires dans Vigilante de Lustig ou "Hurlements VI: Les monstres" et n'a rien à faire ici que de venir cancaner deux scènes comme assistante de la jument des mers. Theodore Bikel ("Les Sables du Kalahari", La Loi du talion) campe notre chasseur parapsychologue bavard et pérorant, persuadé que les murs ont des oreilles. Il fait ce qu'il peut pour éviter le ridicule d'un rôle impossible à tenir. À ses côtés, moins loquace mais tout aussi batailleur envers les esprits, Kevin McCarthy (Les 4 de l'Ave Maria, Piranhas et présent la même année dans Le Wagon-lit de la mort), vient faire office d'énième hommage au genre fantastique et à "Invasion of the Body Snatchers" de Siegel en particulier.

Bref, Dark Tower est typiquement le genre de bobine et d'endroit qu'on vient visiter sceptique, par curiosité, au risque de tomber de haut et de ne jamais y revenir.

 

 

Mallox

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