Un camion en or massif
Titre original: The Alpha Caper
Genre: Thriller , Action
Année: 1973
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Robert Michael Lewis
Casting:
Henry Fonda, Leonard Nimoy, Larry Hagman, James McEachin, Noah Beery Jr., John Marley, Kenneth Tobey, James Sikking, Elena Verdugo...
Aka: Inside Job (titre de sortie en salles au Royaume-uni) / L'ultimo colpo dell'ispettore Clark (Italie)
 

Mark Forbes (Henry Fonda), un agent de libération conditionnelle, se voit forcé à la retraite anticipée par les hauts fonctionnaires de la ville. Pour se venger, il décide de réunir trois ex-détenus qu'il connait bien, Mitch (Leonard Nimoy), Scat (James McEachin) et Tudor (Larry Hagman), afin de voler une cargaison d'or transférée dans un fourgon blindée, pour un montant de 30 millions de dollars.

 

 

The Alpha Caper est le chant du cygne du producteur Aubrey Schenck, fort d'une carrière de cinquante-neuf films dès 1946. On lui doit des films noirs ("La brigade du suicide" d'Anthony Mann), des westerns ("Fort Yuma" de Lesley Selander avec un Peter Graves en début de carrière puis, plus tard Barquero de Gordon Douglas), des petits horrifiques ("Voodoo Island" de Reginald Le Borg, "Pharaoh's Curse" de Lee Sholem) ainsi qu'un petit classique de la science-fiction, "Robinson Crusoé sur Mars" que réalise Byron Haskin en 1964. Lorsqu'il décide de produire Un Camion en or massif pour la télévision, il est question d'en faire le pilote d'une série qui s'appellera "Crime". Or, ce qui est censé être le début d'une fructueuse série n'intéresse pas grand monde, en tout cas pas en tant que série, et fait partie de ces invendus se retrouvant isolés et transformés du coup en téléfilms. Comme souvent à l'époque c'est la chaine ABC, à qui la chose était destinée, qui l'achète et l'exploite du coup en tant que tel. Au lieu d'un "crime" par semaine illustrant sa conception puis son exécution, le spectateur se contente donc d'un seul, celui-ci.

 

 

Au regard du casting, la chose peut paraître aujourd'hui étonnante, cependant The Alpha Caper se débrouille fort bien comme entité à part entière. Comme dans tout hold-up classique, l'histoire se divise en deux, voire trois parties. D'une part les préparatifs, qui jouissent ici de la méticulosité de son organisateur, Henry Fonda, qui profite de ses connaissances en interne, techniques comme humaines qui plus est, précisément au courant du trajet qui sera emprunté ; d'autre part l'exécution la plus minutieuse possible.
Dans ce genre de schémas, soit le coup réussit et l'on rattrape (ou non) les auteurs du hold-up après-coup, soit la mise en pratique est sujette à la fameuse loi Murphy et tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal. Le vieil adage de Mark Twain disait : "La catastrophe qui finit par arriver n'est jamais celle à laquelle on s'est préparé". Évidemment, lorsqu'une dépanneuse viens vous foutre dans la merde au lieu de vous sortir du pétrin...

 

 

En ce début d'année 1973, Leonard Nimoy, qui a déjà écumé nombre de séries pour la télévision, dont "Mission Impossible", n'a pas de chance. Le pilote de la série Baffled! dont il est le héros reste elle aussi sur le carreau et n'est pas achetée par la ITC. Cependant, juste après ces malchances en série, il trouvera la consécration en se faisant tirer les oreilles pour la série Star Trek. Il est en tout cas parfait ici, tout comme ses deux comparses. Larry Hagman est un acteur de talent, très sous-estimé et trop souvent réduit au seul rôle de J.R. Ewing (cf. Deadly Encounter). En concepteur d'effets spéciaux pour le cinéma et en brigand décontracté, il est parfaitement à l'aise dans son rôle au point de faire des étincelles, au sens propre comme au sens figuré, pour soulever des plaques d'égouts à l'aide d'instruments faits maison "périscopés" ainsi que pour faire diversion en créant une embuscade/fusillade qui n'existe pas (un excellent moment doté d'une bonne dose d'humour). Moins connu, mais tout aussi imposant à l'écran, James McEachin (Buck et son complice, Requiem pour un espion - souvent présent auprès de son pote Clint Eastwood, "Play Misty for Me", "Doux, dur et dingue", "Sudden Impact"...) complète parfaitement la triplette. Quant à Henry Fonda en maître d’œuvre, il s'y montre aussi professionnel et convaincant que pour élaborer son plan tandis, qu'en embuscade, John Marley est parfait.

 

 

Bref, sans forcément valoir de l'or et empruntant à "L'utime Razzia" de Stanley Kubrick, Un Camion en or massif demeure classique mais est bien mené, réalisé avec ce qu'il faut de nervosité par le méconnu Robert Michael Lewis. Interprété par des comédiens au talent confirmé, il a l'énorme avantage que ceux-ci se complètent à la perfection pour accoucher d'un spectacle très honnête qui jamais n'ennuie, bien souligné qui plus est par la musique très Lalo Schifrienne de Oliver Nelson ("L'homme de fer", "L'homme qui valait 3 milliards"). En quelque sorte, une répétition prometteuse avant The Taking of Pelham One Two Three qui lui ressemblera à sa manière.


Mallox

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