Contact mortel
Titre original: Warning Sign
Genre: Science fiction , Catastrophe
Année: 1985
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Hal Barwood
Casting:
Kathleen Quinlan, Yaphet Kotto, Jeffrey DeMunn, Richard Dysart, G. W. Bailey, Jerry Hardin, Rick Rossovich, Cynthia Carle...
Aka: Allarme rosso / Alarme, Mortal / Varning livsfara
 

Un laboratoire militaire secret est contaminé par un virus qui rend ses victimes, folles à lier, et les transforme en tueurs.

En 1965, John Sturges réale Station 3 : Ultra Secret une oeuvre maudite mais qui porte en elle les scories de la future déferlante virale. "La Nuit des Fous Vivants" de George Romero aborde lui aussi dès 1973 le même thème mais se concentre sur l'épidémie et les ravages générés sur la population. En 1985, cette petite série B peaufine les bases du genre "contamination" et reprend les thèmes de la base secrète et du dangereux virus ayant la capacité de se propager et ainsi d'exterminer le monde. S'il n'est pas resté dans les annales, Warning Sign n'en demeure pas moins intéressant car il préfigure nombre de films actuels ("Resident Evil", "World War Z", 28 jours plus tard, "Doomsday", "Contagion", ...).

 

 

Warning Sign reprend donc le postulat de départ du film de Sturges (La base secrète), à la différence que, contrairement au précurseur, l'action se déroule entièrement à l'intérieur du complexe et opte du coup pour un huis-clos jouant la carte de la claustrophobie ainsi que sur l'urgence. La menace demeure donc confinée, son origine étant une maladresse d'un employé indélicat lors d'une séance photos. Le personnel se retrouve dès lors cloîtré dans le laboratoire où il travaille. Malgré les mesures de sécurité prises, le virus semble toutefois vouloir obstinément se propager, causant des réactions violentes. C'est là qu'intervient une femme, en l'occurrence l'une des agents de la sécurité du complexe, semblant miraculeusement épargnée par le virus et qui se retrouve du coup avec la mission d'empêcher le personnel contaminé de sortir. Pendant ce temps, son mari, le shérif local, avec l'aide d'un ancien scientifique, tente de pénétrer dans le complexe...

Un singulier jeu de rôles inversés en vérité, puisque la tendance est de s'échapper de ce même complexe au risque de propager la contamination.
Dans Warning Sign, le laboratoire est situé en pleine campagne, dissimulé derrière une usine de pesticides (au titre lourdement évocateur : Bio TEK) et tous les stéréotypes de la catastrophe virale sont présents : des contaminés hors de contrôle, une immunisée malgré elle, des autorités dépassées mais néanmoins complaisants et/ou complices. À l'écran, pas d'excès sanglants à signaler, le script reposant en grande partie sur la tension croissante entre les personnages ainsi qu'un suspens à base de course contre la montre : il faut à tout prix trouver un remède pour empêcher la contamination d'atteindre l'extérieur !

 

 

L'une des grandes qualités de Contact mortel est de se reposer sur une brochette d'acteurs solides qui, du coup, se montrent convaincants...
La très mignonne Kathleen Quinlan, née en 1954, tourne depuis les années 70 et on l'a croisée aux génériques de "American Graffitis" ou de "Airport 77" ; ses rôles évoluent ensuite et, de jeune première, elle passera à des rôles plus matures et campera la femme de Tom Hanks dans "Apollo 13" ou bien celle de Kurt Russel dans "Breakdown" ; on la retrouvera également à bord du "Event Horizon" et poursuivra ainsi vaillamment sa carrière, tant et si bien qu'on la croise encore dans le remake de "La Colline a des yeux" ou bien encore dans "Horns", tous deux signés Alexandre Aja.
Beaucoup moins mignon, Jeffery DeMunn est jusque-là un second couteau connu des amateurs. Juste après Contact mortel, on retrouve en shérif dans "Hitcher" ou Le Blob de Chuck Russell. Mais c'est beaucoup plus récemment, grâce à don rôle de Dale dans la série "The Walking Dead", qu'il a accédé à la célébrité.

 

 

Yaphet Kotto reste l'un des acteurs noirs les plus mésestimés des années 70-80 et peut pourtant se vanter de posséder une filmographie impressionnante ("Alien", "Vivre et laisser Mourir", "Running Man", "Meurtre dans la 110éme Rue", ...). Warning Sign n'est certes pas un classique mais sa prestation est inattaquable.
Toujours rayon casting, Sam Waterston est à l'époque l'acteur le plus connu du lot. Il connut au préalable une sorte de consécration grâce à son rôle dans "Gatsby le Magnifique" (1974) avant d'enchainer une série de films pour Woody Allen ("Intérieurs", "Hannah et ses soeurs", "September" ou bien encore "Crimes et délits"). Sa présence dans des quelques oeuvres marquantes telles que "Capricorn One", "La Porte du paradis" ou encore "La Déchirure" ont fini de sceller sa célébrité avant que l'acteur passe par la case télévision en s'y arrêtant un bon moment, notamment de 1994 à 2010, période où il joue dans la série "New York, police judiciaire" (Law & Order), série dans laquelle il interprète Jack McCoy, premier substitut du procureur, nommé procureur au fil des épisodes.
Malgré une centaine de rôles pour le petit et le grand écran, l'acteur G.W. Bailey demeure surtout connu pour son personnage de Thaddeus Harris dans la série des "Police Academy" (7 films de 1984 à 1994) ; récemment, il est devenu l'un des personnages récurrents de la série "The Closer : L.A. enquêtes prioritaires" ainsi que de "Major Crimes".

 

 

Avec Contact mortel, le manichéisme naïf des années soixante et la contestation des années soixante laissent place à l'efficacité et au cynisme triomphant des années quatre-vingt. Loin des pamphlets politiques de Romero, cette bobine de Hal Barwood se regarde comme un bon thriller de série où l'on sait que la belle Kathleen s'en sortira et que le virus sera vaincu (avec en point de mire une Amérique toujours gagnante). Alors que le thème pouvait encore sembler à défricher, son réalisateur ne prend aucun risque. Certes, Warning Sign est soigné et bénéficie d'une superbe photographie de Dean Cundey (qui fut des premiers Carpenter), mais ne recèle aucune surprise hormis, peut-être, le vecteur lui-même de la contagion (des lentilles de contact que l'on ne peut ôter lors de la décontamination).
Au crédit encore d'une Amérique inexorablement victorieuse, la cruelle ironie de Contact mortel se situe dans la cause de l'épidémie : c'est parce qu'il était trop pressé de prendre un week-end prolongé qu'un homme aurait pu anéantir une partie de population mondiale... c'est tout compte fait le plus effrayant !

 

 

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