Démons, Les
Genre: Nunsploitation
Année: 1972
Pays d'origine: France
Réalisateur: Jess Franco
Casting:
Britt Nichols, Anne Libert, Howard Vernon, Alberto Dalbes, Karin Field, Doris Thomas, Luis Barboo...
Aka: Die Nonnen von Clichy / Les Enfants du Démon / Les Novices Perverses
 

L'histoire se déroule en Angleterre, au XVIIème siècle. Le pays est sous l'autorité de la Sainte Inquisition, représentée par Lord Jeffries. Son bras droit s'appelle Renfield, et il a comme alliée la plus sûre Lady De Winter. Celle-ci, mariée à l'astrologue Lord Malcolm De Winter (interprété par Howard Vernon), est la maîtresse de Renfield.
Ce petit comité, symbole de l'Angleterre puritaine, est réuni dans les souterrains d'un château aménagé en salle de tortures, où sont aussi présents un prêtre, quelques bourreaux et des soldats. Une vieille femme est attachée. Accusée de sorcellerie, elle doit subir les trois épreuves du Jugement de Dieu, qui doivent déterminer si elle est effectivement une sorcière. Les tests s'avérant positifs (à savoir : elle présente des marques sur la langue, ne saigne pas lorsqu'on lui enfonce des aiguilles dans le corps et l'eau s'évapore au contact de sa peau), la femme est reconnue comme étant une servante du Diable et de ce fait condamnée à être brûlée vive. Sur le bûcher, avant de mourir, elle maudit ses assassins (Jeffries, Renfield et Lady de Winter), déclarant que ses filles la vengeront.

 

 

Or, la vieille femme n'a pas eu de descendance officielle. L'Inquisition va donc s'assurer que les déclarations de la sorcière sont fondées. Au cours de leurs investigations, ils vont découvrir que celle-ci a bien eu deux filles, issues d'une union illégitime et de père inconnu. Ces deux jeunes femmes s'appellent Kathleen et Margaret, et résident au couvent de Blackmoor. Lady De Winter se rend sur place afin d'obtenir plus de renseignements à leur propos. Si Margaret, décrite par la Mère Supérieure Rosalinda, semble irréprochable, il s'avère par contre que Kathleen n'est plus vierge. La jeune femme avoue avoir eu des pensées impures et des rêves troublants, dans lesquels un envoyé du Diable la "visitait". Inévitablement, Lady de Winter fait arrêter Kathleen, cette dernière devra subir elle aussi les trois épreuves du Jugement de Dieu. Et, comme auparavant sa mère, Kathleen est reconnue coupable. Parviendra-t-elle à échapper au bûcher ?
Le film de Jess Franco peut se diviser en deux parties : une première qui se rattache au genre du nunsploitation et une seconde plus proche du film d'aventures. Chronologiquement, il se situe à une période charnière dans la vie du metteur en scène, puisqu'il avait eu la douleur de perdre Soledad Miranda quelques mois auparavant (morte à la suite d'un accident de voiture) et qu'il ne connaissait pas encore sa future égérie : Lina Romay. Durant cette transition (1971-1972), Franco va essentiellement se tourner, pour le choix de ses vedettes féminines, vers Anne Libert et Britt Nichols. On va donc retrouver la brune et la blonde dans "Christina Princesse de l'Erotisme", "Quartier de Femmes" ou encore "La Fille de Dracula". Mais c'est dans "Les Démons" qu'elles trouvent leur meilleur rôle, sans aucun doute.

 

 

Film en costumes donc (enfin pas toujours, parce qu'il faut bien les dénuder de temps à autres ces héroïnes...), Les Démons présente quelques points communs avec "Le Trône de Feu" / "The Bloody Judge", réalisé en 1969, et qui aborde aussi le thème de l'Inquisition, la sorcellerie, etc... Et, tout comme "Le Trône de Feu", "Les Démons" constitue une bonne surprise dans la filmographie pléthorique de Franco. Inspiré, il paraît avoir transfiguré ses acteurs puisque ceux-ci (pour une fois) sont bien dirigés. Non seulement Libert et Nichols, mais aussi Vernon et Dalbes, qui ont eu tendance à partir en vrilles dans bien d'autres films. La présence d'un casting jouant juste est déjà une grosse surprise.
Mais en plus, le film bénéficie d'une belle photographie et Franco maîtrise bien sa caméra (même s'il ne peut pas s'empêcher régulièrement de zoomer sur le postérieur de ses actrices, mais, bon, on ne se refait pas...). La musique est également surprenante. Point de jazz, de musique classique, mais un très bon rock progressif, qui bien qu'anachronique, s'écoute avec un réel plaisir et donne encore plus de dynamisme au métrage. Au passif du réalisateur, on retiendra la faiblesse des scènes de combats, un certaine liberté sur quelques points historiques (mais qui s'en soucie ? ) et de curieux choix quant au nom des personnages (un Renfield et une Milady De Winter, est-ce bien sérieux ?).
Mais, dans l'ensemble, c'est un Franco de très honnête facture, un mélange bien dosé de sexe, d'action et de violence. A recommander à tous ceux qui connaissent mal l'un des derniers trublions du cinéma de genre.

 

 

Note : 7/10

 

Flint
 
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