Feast
Genre: Horreur
Année: 2005
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: John Gulager
Casting:
Krista Allen, Balthazar Getty, Duane Whitaker, Josh Zuckerman, Henry Rollins, Judah Friedlander, Navi Rawat, Clu Gulager, Eileen Ryan, Jenny Wade...
 

Il y a des réalisateurs qui sont fait pour être producteurs ; de même pour certains acteurs à la tête d'endive et au charisme en dessous du néant ; on se dit qu'ils se sont trompé de voie et que c'est bien dommage ; voir d'entrée de jeu les noms de Ben affleck, Matt Damon, et Wes Craven réunis pour la cause, car il s'agit bien là d'une cause, fait craindre le pire. Et bien non, tout faux, et c'est un peu comme si ce jeune metteur en scène avait rencontré la fée Carabosse, rentrant de plein pied dans un espèce de conte de fée donc, et dont il n'est pas près d'en sortir, tant ce "Feast" est une vraie bonne surprise.
Pour l'histoire du comment du pourquoi le film s'est fait, je rappellerai pour ceux qui ne le savent pas, que ce John Gulager (fils du bon vieux Clu Gulager qui joue le Barman ici, et apprenti monteur en même temps que citoyen quasi-anonyme à l'origine) a gagné le droit de participer au "projet greenlight", une espèce de Real TV Show parrainée par les gens susnommés, et donnant donc l'opportunité à l'heureux élu d'avoir les moyens de tourner son film.
Félicitation alors à l'heureux gagnant (et pour cette fois, on ne s'est pas trompé de lauréat !) qui transforme ici son "permis de tourner" en l'une des meilleure réussite du fun horrifique de l'année (pas le plus grand film, non, mais l'un des plus jouissif), que je situerai personnellement entre le bien bonnard "Slither / horribilis" et le sympathique, bien que fauché, "The Roost", nous torchant ici l'un des des "assaut-like" les plus échevelé qui soit.

 

 

Alors bon côté script, ça tiendrait presque sur un ticket de métro, tant il n'est pas loin d'"une Nuit en enfer" de Rodriguez ; en effet elle peut se résumer comme ceci : un couple qui vient d'être assailli pas d'étrange monstres sanguinaires, ce en plein désert, va vite se réfugier au plus proche, à savoir un bar à beaufs dans lequel tout semble n'être que billard, baise et bière... ceci dit, ce n'est pas un cadeau que leur font le couple en venant chercher refuge et aide chez les tenanciers et autres clients du bar, puisqu'ils auront traîné avec eux les mêmes créatures en soif de vengeance ; l'un des leur s'étant fait écrasé par la voiture du couple et ce n'est pas au commissariat local que les dits monstres vont aller déposer plainte, mais directement aux coupables dont l'homicide se doit d'être châtier. On pense alors à "La nuit des mort-vivants" dans ce refuge barricadé, où des créatures plutôt inclassables, quoique bien portées sur la chose, remplaceraient les zombies mollassons de Romero dans leur "quéquête" de festin humain.

Et si je parle de "quéquête" ici, ce n'est pas pour la simple formule, mais il faut dire que le ton est vite donné lorsque la première créature qui réussit à pénétrer la barricade du bar se rue littéralement sur une tête de cerf empaillée, afin de se faire sucer de façon plutôt frénétique, enchaînant une fois la chose expédiée par un joyeux petit carnage, décapitant illico-presto le mari, puis découpant et dépeçant de façon trépidante tous ceux qui sont à sa portée ; on a le droit alors à dix minutes de folie pure que ne viendra pas démentir la suite. Faut dire également que l'on aura été prévenus au préalable, puisque dans ses dix minutes de présentation des personnages, ceux-ci sont identifiés en grande partie, par le temps qu'il leur reste à vivre... assez peu en général.

 

 

Alors que cette présentation me faisait craindre le pire du cinéma post Tarantino, un cinoche qui une fois de plus se croit plus malin que les autres et qui n'est qu'au final que plus crétin, non non, c'est bel et bien parti pour 75 minutes d'assauts en tous genres durant lesquels les queues de billard resteront un tant soit peu trop légères pour se défendre, vu l'aspect carnassier de ces bestioles surgis de nul part, ainsi que leur ténacité à vouloir se venger, bref, butter tout le monde.
Le film se transforme alors vite en véritable jeu de massacre hautement distrayant et qui n'a peur d'aucun excès ; l'amateur d'action en aura pour son argent, tant le rythme est trépidant, le spectateur en soif de gore ne sera pas en reste, et le potache s'éclatera à donf devant l'humour bien dégénéré qui parsème ce joyeux spectacle.
On ne saura jamais grand chose sur l'origine des créatures, d'où viennent elles ? John Gulager n'a que faire de nous donner réponse, elles sont là pour le fun, point barre. Et l'on ne va pas s'en plaindre car si le cinéma n'est plus fait pour distraire, il ne reste plus qu'à tous nous mettre à la pêche à la ligne !
Sur 85 minutes, il s'en passe des vertes et des pas mûres... et c'est avec un irrespect totalement décomplexé que Gulager détourne même quelques figures obligées du genre ; voir l'une des protagonistes se proposer en sacrifice afin de tenter de récupérer l'un des véhicules à l'extérieur dans le but de sauver tout le monde, pour finalement se faire la malle en solo, voici le genre d'idée qui me réjouit et qui à l'écran fait bien marrer au final alors qu’on flippait pour elle la garce... voir le metteur en scène ainsi sacrifier des personnages (dont un héros auto proclamé) au bout de disons vingt minutes alors qu'on s'attendait à les voir dans les derniers survivants au moins, Pof, certains sont éliminés comme des cafards, ce qui rend tout possible ensuite, contribuant ainsi à assurer la petite flippette que ce film surexcité nous assène ; voir Henry Rollins doué davantage pour les discours moralisateurs de supérette que pour la baston ne fait qu'achever finalement cette prise à revers du genre, et pour le moins bienvenue.

 

 

Et cette scène où les monstres se mettent à copuler comme des cochons devant le bar, devant les assaillis médusés, lesquelles créatures lâcheront au final une drôle de substance placentesque ("Il vient de chier ?" demande alors l'un des protagoniste) qui finalement sera leur dernier rejeton, aussitôt fait, aussitôt né, aussitôt prêt à en découdre ; une autre scène où la lesbienne de service est offerte en appât vivant et se fera saillir salement par le plus jeune des monstres, et puis ailleurs encore, on a droit à la bite coupée de l'un des monstre qui rebondit sur les marches, mais reste dangereuse néanmoins... Bref, ça fait beaucoup de bons délires, assez proches finalement du mauvais goût des Jackson ou Raimi des débuts ; à cela on peut ajouter qu'on a pas le temps de s'ennuyer une seconde, et l’on peut dire sans grande hésitation qu'on tient là le haut du panier du "Saturday Midnite Movie" récent.

Seul reproche, de taille quand même, mais que je serai malhonnête d'omettre : une mise en scène trop speed par moment (pas forcément clipesque, mais au moins aussi dommageable), et notamment dans sa deuxième partie lors de la plupart des assauts monstresques, des effets de tremblements de caméra viennent miner de façon répétitive la lisibilité du film et font même un peu mal au crâne ; on comprend bien qu'il s'agit sans doute de cacher le côté "trop" cheap, mais force est d'admettre que pour le coup Gulager a fait le mauvais choix, frôlant alors de près la correctionnelle tant il est limite de saboter ce "Feast" plus que prometteur. Conclusion de la conclusion : Malgré UN défaut majeur donc, Feast est à voir absolument et John Gulager est à coller de très près (*).

 

Note : 7/10

 

Mallox
 
 
(*) A titre personnel, ayant vu le second opus depuis, je dois dire que la déception fut au rendez-vous. L'effet de surprise étant passé, le spectacle m'a semblé être du réchauffé. Pas plus mauvais qu'un autre, non, mais pas d'un grand intérêt non plus.
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