Livre Erotique de la Jungle, Le
Titre original: Trader Hornee
Genre: Erotique , Comédie , Aventures
Année: 1970
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Jonathan Lucas
Casting:
Buddy Pantsari, Elisabeth Monica, John Alderman, Christine Murray...
 

Quinze ans après qu'un couple de riches zoologues y ait été assassiné, quelques imbéciles sont envoyés en Afrique dans le but de retrouver Béatrice, la fille de ce même couple, héritière de la fortune familiale. Mais ce ne sera pas chose aisée, car elle se trouverait dans le territoire du terrible gorille Nabucco, qui comble de malchance se trouve également être le même que celui de la non moins terrible tribu des Papouilles menée par leur atypique reine blanche et blonde ! Mais... Mais... Se pourrait-il que cette reine soit Béatrice ?!!!

 

 

Petit film produit et écrit par David F. Friedman (producteur de Ilsa La Louve des SS, scénariste et / ou producteur pour quelques Herschell Gordon Lewis, dont Blood Feast), Le Livre Erotique de la Jungle ne vole pas très haut, c'est le moins que l'on puisse dire. Que cela soit sur son aspect comique, sur son côté aventure ou sur ses volontés érotiques, tout cela n'est guère sérieux et se complaît dans son style certes léger mais néanmoins non dépourvu d'un certain charme obsolète imputable probablement à la naïveté de l'époque, ou bien encore à la bouteille de chouchen qui m'accompagna lors de la vision de ce petit bousin exotique parsemé de bêtise assumée.
Citons par exemple l'abondance de stock-shots tout droit issus de documentaires animaliers, qui sont ici utilisés avec un brio tout relatif dans un montage qui cherche à nous faire croire que si les chasseurs n'arrivent pas à atteindre leurs cibles (lions, tigres et compagnie), c'est parce qu'ils visent mal. Ou encore les effarantes notes comiques, souvent à base de jeux de mots foireux (du moins en version française) accompagnés d'une ligne de dialogue récurrente lorsqu'il s'agit de l'évocation du nom d'Edmond Douneu, le personnage principal, un enquêteur professionnel se prenant pour Sherlock Holmes, qui aime se taper sa collaboratrice de temps à autres.

 

 

Faute de mieux, peut-être, puisque si ce n'est pour la blonde reine des Papouilles, toutes les autres protagonistes féminines se révèlent assez vilaines et aussi peu dignes d'intérêt que le scénario, convenu au possible et tout juste bon à nous étaler les quelques pérégrinations d'un groupe de personnages sans autre relief que celui d'être constamment à côté de la plaque. Ainsi, outre Edmond Douneu et sa collaboratrice, nous avons entre autre droit à un couple échangiste sado-masochiste, à une journaliste lesbienne et à un guide alcoolique. Plus quelques indigènes africains à la coiffe afro et à l'accent stéréotypé que seuls les plus Michel Leeb d'entre nous pourraient apprécier. Tout ce petit monde se constitue ses histoires amoureuses, très softs, puisqu'il s'agit plus d'un nudie que d'un film érotique (et donc encore moins porno) ainsi que ses quelques aventures, trépidantes si l'on accepte qu'un stock-shot vienne dicter l'orientation de l'intrigue.
Signalons aussi la présence de Nabucco le gorille tout blanc, qui lui n'est pas un stock-shot (comme le prouve la fermeture éclaire dans son dos), mais un gage d'humour sans faille, qui suit le groupe pendant tout le film sans que pourtant ces cons là ne s'en aperçoivent. Et puis bien sûr l'inoubliable climax, la fin du film dans la tribu des Papouilles. Sont-ils donc méchants, ces Papouilles, me demanderez-vous. Eh bien oui, vous répondrais-je. Il n'y a qu'à voir : ils ont un os dans le nez, des plumes fluos en guise de coiffe et une marmite au milieu du village. C'est dire si les cannibales italiens n'ont qu'à bien se tenir. Et puis les Papouilles se livrent effectivement aux papouilles, quand ils ne sont pas occupés à vendre leurs produits manufacturés aux touristes forcés. Fort heureusement leur reine sera bien plus compréhensive et aidera nos héros autant qu'elle le peut, en mettant à leur disposition ses propres charmes et son argent... Ce qui lui permettra de démasquer les vilains mal intentionnés ! Ouf, la morale sera sauve ! Du moins jusqu'au twist de fin, avec l'arrivée impromptue d'un nazi réfugié et d'une impitoyable référence à Tarzan.

 

 

Le Livre Erotique de la Jungle se veut donc très terre à terre dans son approche du cinéma d'aventure et de la comédie. C'est même à ras des pâquerettes, et ça ne cherche jamais à décoller (ce n'est même pas vraiment une parodie du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling, c'est dire si les ambitions sont basses). Une homogénéité dans la modestie qui peut éventuellement lui faire honneur tout en divertissant un minimum le spectateur en quête de produits aussi ciblés que celui-ci. En tout cas David Friedman en sera tout fier, à tel point qu'il récidivera deux ans plus tard dans le même genre en lançant ses Chevauchées Amoureuses de Zorro.

Note : 5/10

 

Walter Paisley
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