Monster man
Genre: Survival
Année: 2003
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Michael Davis
Casting:
Eric Jungman, Justin Urich, Aimee Brooks, Michael Bailey Smith, Tim Sitarz, Joe Goodrich...
 

Une belle petite mode que cette résurgence des survivals. En vrac, Haute Tension, Massacre à la tronçonneuse le remake, Détour Mortel, Creep... Monster Man fait parti de cette vague généralement assez sympathique, sans qu'elle n'ait pour autant jusque là produit de chefs d'oeuvre dignes du Massacre à la Tronçonneuse original de Tobe Hooper.
La faute peut-être à un aspect jamais suffisamment malsain pour mettre le spectateur mal à l'aise. Car il ne suffit pas de faire couler le sang en masse ni d'aligner les éléments macabres dans la demeure du tueur (ce qui est pourtant déjà bien en soi) pour prendre le public aux tripes. Tout le film doit être homogène dans le malsain, sous peine parfois de se rapprocher dangereusement de la frontière du slasher, tout en ne présentant pas le lot de victimes de cet autre genre. C'est dire si on risque de s'emmerder sec.
Ce Monster Man tombe malheureusement dans le panneau. Ainsi, il nous présente deux jeunes abrutis, Adam et Harley partant en virée pour se rendre au mariage d'une amie (et ramassant au passage une auto-stoppeuse). Bien entendu, leur voyage va mal se passer et, à la manière des héros de Jeepers Creepers premier du nom, ils vont bientôt se faire persécuter par une créature assez vilaine au volant d'une bagnole hors-norme (ici, un Monster Truck). Les persécutions vont aller crescendo, comme d'habitude, jusqu'à les conduire dans l'antre de leur bourreau. Que du classique quoi. Le genre de pitch qui ne peut tenir que sur des partis-pris de réalisation.

 

 

Première chose : le côté malsain est totalement et volontairement très vite écarté. Le réalisateur Michael Davis (également scénariste) préfère faire de ses deux personnages principaux des comiques un peu dans la vaine des American Pie. Adam est ainsi un raté maigrelet, timide et vierge. Harley est en revanche un gros obsédé aux blagues bien grasses...
Et c'est parti pour facilement trois quarts d'heure de gaudrioles. Surtout que l'auto-stoppeuse aguichante qui rejoint nos lascars ne va pas calmer leur libido. Assez gonflant à la longue. Heureusement, le Fucked-Head, c'est à dire le chauffeur du Monster Truck, veille au grain et sait ne pas se faire oublier. Via quelques apparitions, via quelques victimes précédant le passage de nos Laurel et Hardy du cul, et via d'autres traces de son passage (le tout assez gore), l'intérêt est entretenu.
Chose plutôt bénéfique, le côté "horreur" et le côté "comique" ne sont pas séparés, ce qui fait que le film n'est pas compartimenté et que l'unité de ton est bien présente. Et nous évite surtout à avoir à se farcir uniquement les vannes de cul lourdingues, ou du moins elles passent mieux lorsque accompagnées d'éléments horrifiques (tout aussi lourdingues, cela dit). Je ne perdrai pas mon temps à vous expliquer le gag dit "du cunnilingus et de la chatte morte", mais enfin bon, vous voyez le niveau... Bref.

 

 

Puis évidemment, comme le veut la tradition, lorsque la fin arrive (disons que ça s'active à partir d'une heure de film, ce qui laisse une demi-heure de choses "sérieuses", ce qui n'est pas si mal), l'explication arrive aussi. Le fucked-head est pleinement dévoilé, et puis twist, et puis on nous apprend le pourquoi du comment (qui est au passage très très con), et puis ayé j'ai butté le tueur, mais en fait non le revoilà ahlala qu'est ce qu'il est tenace... Un schéma on ne peut plus classique mais pourtant bien traité.
Davis, sachant que son film n'est pas réellement malsain, continue à jouer la carte de l'humour. Bien mieux que d'avoir tenté sans succès de révulser le spectateur. Surtout que cette fois-ci les gags de cul sont abandonnés, ce qui fait que l'humour noir est le seul présent. Sans non plus être envahissant. Il s'agit davantage d'ironie que d'humour, en réalité. Cette ironie est donc employée pour un relatif étalage de gore qui ira jusqu'à la fin du film.
Bref un film plutôt moyen, avec de bonnes idées, parfois bien traitées, mais malheureusement desservies par un humour jeuniste beaucoup trop présent dans la première partie du film et par un "Monster man" qui perd de sa superbe dès qu'il descend de son "Monster truck" (en fait ce n'est qu'un clone de Leatherface, et qui boîte, en plus). Après, tout dépend de la réceptivité de chacun à ce genre d'humour...

 

 

Note : 5/10

 

Walter Paisley
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