Mort en Ligne, La
Titre original: Chakushin ari
Genre: Epouvante
Année: 2003
Pays d'origine: Japon
Réalisateur: Takashi Miike
Casting:
Kou Shibasaki, Shinichi Tsutsumi, Kazua Fukiishi, Renji Ishibashi, Anna Nagata, Goro Kishitani...
 

Une lycéenne reçoit un appel sur son téléphone portable, l'appel provient de sa propre ligne, est daté de trois jours dans le futur et consiste en un cri poussé par sa propre voix. Trois jours plus tard elle est retrouvée morte dans un accident ayant eu lieu à l'heure exacte de son appel...

 

 

Vingt-quatrième film du prolifique et néanmoins doué Takashi Miike (daté de 2003 et en exclusivité au festival fantastique de Gerardmer 2005 : merci messieurs les courageux distributeurs...), One missed call n'est rien moins qu'un Ring revisité : morts mystérieuses et inexorables, technologie instrument de peur, victimes jeunes, apparitions fantomatiques, évènements tragiques à l’origine d'une malédiction... Film de commande officiant dans un genre prolifique et se renouvelant peu, on pouvait légitimement se demander ce que venait faire Miike dans ce projet. Après visionnage, la question ne se pose plus.
Si le film est de facture très classique dans ses deux premiers tiers, tant du point de vue de la réalisation qui se veut sobre et bien étudiée que du déroulement de l'histoire qui se veut sans trop de surprises, la fin se veut surprenante et demande de l'attention.
Car des idées, Miike en a et ce n'est pas parce qu'on est face à un genre populaire et codifié que cela va l'arrêter; face à la prévision de sa propre mort, on pouvait être irrité par cette grande tradition qui consiste pour les personnages menacés à s'arranger pour se retrouver seuls chez eux ou dans un puit perdu au milieu de la campagne ("Ring"), ici on a enfin droit à une réaction plus réaliste, suite à ces morts étranges faisant l'objet d'un avertissement téléphonique, un des personnages vivra celle-ci au milieu d'un plateau de télévision dans le cadre d'une émission voyeuriste sur ce phénomène.
L'enquête nous mènera à des évènements traumatisants et à une vérité révélée expliquant la malédiction, à partir de là le film passe de l'horrifique au drame soulevant des thématiques en commun avec "Dark Water" (vendu à tort comme un film de pure angoisse par des publicitaires qui devraient s'en tenir à des produits comme la lessive) comme la maternité, l'abandon, la culpabilité.
La séquence finale précédée de flash back est lourde de sens et donne au film une originalité et une profondeur peu commune dans le genre (même après l'excellent Tale of two sisters) qui achève de faire de One missed call un film important du genre malgré un rythme inégal et l'utilisation de techniques indignes d'un réalisateur de la trempe de Miike (utilisation du hors-champ pour faire surgir des oiseaux avec force son).
En fin de compte, le film est loin de faire aussi peur que "Ring" ou "Ju-on" (ce n'est d'ailleurs pas le but du film) mais le climat oppressant mit en valeur par une réalisation sans faille et le basculement de l'intensité dramatique indéniable de la fin du film sont autant d'atouts en faveur de One missed call.

 

 

A ce titre, il est étonnant de voir avec quel naturel le réalisateur nous fait passer de la peur à la compassion et du dégoût à une forme d'affection face à un revenant en bien piteux état.
Création originale officiant dans un genre qui ne l'est plus, il est recommandé à ceux qui croient encore au renouvellement du cinéma horrifique asiatique de jeter un œil sur ce film qui mérite beaucoup plus notre attention que ces remakes américains édulcorés et maladroits qui contribuent à l'affaiblissement des créations originales et à la standardisation prématurée d'un genre en pleine renaissance.

 

Note : 7/10

 

Plissken
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