Salut l'ami, adieu le trésor
Titre original: Chi trova un amico, trova un tesoro
Genre: Comédie , Aventures
Année: 1981
Pays d'origine: Italie / Etats-Unis
Réalisateur: Sergio Corbucci
Casting:
Terence Hill, Bud Spencer, John Fujioka, Sal Borgese...
 

Pour échapper à une poignée de truands qu'il venait d'escroquer et pour trouver un moyen de locomotion lui permettant d'aller jusqu'à une île déserte sur laquelle doit se trouver un trésor, Alan (Terence Hill) se planque dans le bateau de Charlie (Bud Spencer), juste avant que celui-ci ne se lance dans la traversée du Pacifique en solitaire. Alan fera tout pour faire dériver le navire de Charlie jusqu'à cette fameuse île, où les deux hommes ne seront pas si seuls que ça, puisqu'ils rencontreront une tribu locale qui leur apprendra que le trésor se trouve dans un fortin militaire gardé avec zèle par un militaire japonais qui n'est pas au courant que la deuxième guerre mondiale est terminée...

 

 

Voici donc le film de vacances de Terence Hill et Bud Spencer, qui sous l'oeil avisé de Sergio Corbucci passent du bon temps avec soleil, cocotiers, sable fin, mer turquoise, filles sexy et bonnes poires à frapper. La musique omniprésente se fait reggae, et ne doutons pas que si "Salut l'ami, adieu le trésor" avait été réalisé dix ans plus tard, les Lambadas et autres Soca Dances auraient parfaitement convenues à ces aventures joviales très proches des cartoons à la Tex Avery. Corbucci et ses acteurs ne se reposent jamais, et les gags défilent avec une fluidité qui permet au spectateur de ne pas voir passer les deux heures de métrage. Les incohérences elles-mêmes sont assumées, voire placées volontairement pour entretenir encore le côté cartoon : la plus grosse (et la plus barbue) d'entre elle est tout bonnement le rôle de marin solitaire confié à Bud Spencer ! Le bon vieux Bud traversant le Pacifique sur un petit yacht en compagnie d'un perroquet bavard (bien qu'il garde toujours son bec fermé), il fallait oser, et Corbucci l'a fait. Plus tard, la présence d'un sorcier sauvage à lunettes, l'utilisation d'un tank à peine plus gros que Bud Spencer lui-même ou le cassage d'épées à mains nues seront encore d'autres éléments résolument surréalistes.
Comme on peut se l'imaginer, l'humour ici ne fait pas dans la subtilité. Bien entendu, les baffes et poings dans la gueule sont légion, volontiers filmés en accélérés, et les bagarres débordent bien souvent sur le décor, utilisé à bon escient par les deux compères aventuriers pour mettre davantage de piment dans leurs leçons. Quand ils ne sont pas occupés à taper du bandit, de l'autochtone ou du japonais kamikaze, ils se courent après, le gros Bud faisant semblant de ne pas apprécier l'insolence du longiligne Terence. Peine perdue : ces deux là sont faits l'un pour l'autre, Spencer représentant l'humour physique et Hill l'humour verbal. Le duo fonctionne encore très bien après tant d'années (une dizaine de films ensemble, quand même)...

 

 

Du reste, qui dans ce film apparaît comme véritablement méchant et digne d'être tabassé ? Personne ! Les baffes entretiennent l'amitié, et tout le monde est gentil. Les vilains autochtones qui à leur première apparition apparaissent potentiellement comme des évadés du "Cannibal Holocaust" sont finalement de gentils sauvages avec un os dans leurs coiffes afro, dirigés par une sympathique dondon, et qui parlent un langage inventé pour l'occasion avec l'accent de Michel Leeb. "Peut-être qu'ils sont cannibales ?" demande l'un des deux héros à son compère, qui lui répond "Je ne pense pas, mais pédés, peut-être". Pas très fin, certes, mais au moins ça a le mérite de dédramatiser la situation. Le film présentera aussi une tribu de pirates en cuir qui pourraient venir d'un post-nuke si le genre avait été existant à l'époque, et qui pour le coup sont réellement homosexuels, et puis il y aura le militaire japonais, un kamikaze gringalet qui a lui aussi droit à tous les stéréotypes sur le Japon (le doublage fait très fort là aussi). Enfin, les bandits escroqués au début du film par le personnage de Terence Hill, viendront jusqu'à l'île pas si déserte en hélicoptère, juste pour le plaisir de se faire baffer. Ils se sont invités à la fête, grand bien leur en a pris.

 

 

Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, et derrière cet humour ma foi assez attachant se cache une certaine conception du bonheur entre amis en milieu naturel, loin du matérialisme occidental. Mettre la main sur le trésor devient secondaire par rapport aux nouvelles rencontres et aux plaisirs d'une vie sans limites aux contacts de gens ni trop coincés par la vertu ni trop pourris par l'argent. Au générique de fin, Corbucci, ira jusqu'à remercier les habitants de "L'Ile", dont il ne dévoile pas le nom pour ne pas gâcher leur paradis terrestre. Et pour la morale, laissons là au savant militaire japonais : "A bas armée et aussi militaires, beuk !".

 

Note : 7/10

 

Walter Paisley
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