Blob, Le
Titre original: The Blob
Genre: Science fiction , Horreur
Année: 1958
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Irvin S. Yeaworth Jr
Casting:
Steven McQueen, Aneta Corsaut, Earl Rowe, Olin Howland...
 

Par une belle nuit étoilée, une comète s'écrase près d'une petite ville américaine. Un pauvre bougre se trouvant près du point d'impact ira voir ce qu'il en est et libérera bien malgré lui le blob, substance gélatineuse extra-terrestre mue par un appétit féroce. Un couple de jeunes gens pourront en témoigner, et tenter de convaincre leur entourage que l'invasion a commencée.
Attention, les Rouges sont parmi nous ! Ils sont dans nos magasins, dans nos cinémas, dans nos restaurants ! Et ils sont traîtres : ils s'en prennent aux plus faibles, à ceux qui n'ont pas conscience du danger, voire même aux animaux ! Vous l'aurez compris, le Blob n'est rien d'autre qu'un film post-McCarthy ou pré-John Birch Society (1958 était une année charnière entre deux des plus importants mouvements anti-communistes de la guerre froide) visant à mettre en garde la population américaine contre les dangers du communisme rampant.

 

 

Ici, la paranoïa est justifiée, la menace est réelle et les héros doivent avant tout convaincre les autorités du danger qui les guette et qui risque bien de détruire l'Amérique et ses valeurs, symbolisées par les temples de la consommation que sont les endroits envahis par le blob. De ce fait, la plus grande partie du film se concentre davantage sur cette mise en garde que sur les méfaits de la gélatineuse créature rougeâtre. Celle-ci n'est pas inactive, mais reste assez discrète, ne laisse pas de traces, agissant dans l'ombre contre des personnes esseulées. D'où la difficulté pour la police de croire les dires des personnages principaux, d'autant plus que ceux-ci sont des jeunes plutôt turbulants, quoique sympathiques.
Yeaworth Jr., le réalisateur, verse même légèrement dans la démagogie en nous présentant des policiers trop embourgeoisés pour voir le danger, et qui donc laissent la porte ouverte à l'invasion. A contrario, la jeunesse, elle, sans conteste le public visé par le film, est la solution d'avenir : elle croit à l'invasion, se bat envers et contre tout. Il faut dire que le casting a fait bonne pioche en héritant de Steve McQueen, qui n'était alors que Steven McQueen, jeune premier déjà plutôt célèbre, mais jusqu'alors habitué aux séries télévisées, et dont la carrière allait par la suite exploser. En attendant, la scène nous présentant le King Of Cool se faire boucler dans sa chambre par ses parents vaut toujours son pesant de cacahuètes.

 

 

Au-delà d'un aspect métaphorique qui n'est pas non plus vital dans le plaisir qu'on peut prendre à la vision du Blob, même si dans ce cas le film paraîtra bien longuet à ceux qui ne perçoivent pas le côté paranoïaque, on pourra prendre plaisir à regarder un film esthétiquement typiquement 50s. Puisque le blob se plait à envahir les haut-lieux de la société américaine, nous avons droit au charme rétro des voitures de l'époque, ou des cinémas de quartier et leur séance de minuit dédiée aux films horrifiques (en l'occurrence ici le Mother Riley Meets the Vampire de John Gilling, avec Bela Lugosi). Sans compter des couleurs dans les tons pastels vraiment atypiques, et franchement très belles. Quand aux effets spéciaux, et bien leur qualité varie selon la taille du blob.
Plutôt bien conçu lorsque le monstre n'est encore qu'un petit bout de gelée (après tout, si l'on peut sourire devant un humanoïde extra-terrestre, il est en revanche difficile de faire de même devant un tas de gelée venu de l'espace), on note que les effets spéciaux plus exigeants, ceux des scènes devant présenter le blob dans toute sa majestueuse splendeur, ont été plus difficiles à concevoir, et ont exigées l'emploi de maquettes assez facilement repérables. La fin du film, qui est bien entendu le climax, apparaîtra en tout cas comme une magnifique scène au charme très naïf, à l'image d'ailleurs d'un film qui dans son ensemble, et malgré son propos très grandiloquent voire très conservateur (qui de toute façon amuse plus qu'autre chose), ne peut que satisfaire les amateurs d'une science-fiction souvent tournée en dérision, que ce soit amicalement ou non, mais à laquelle le cinéma moderne doit beaucoup.

 

 

Note : 7/10

 

Walter Paisley
 

 

A Propos du film :

 

# Une séquelle sera tournée en 1972 sous le titre de "Beware! The Blob", également joliment appelée "Son of The Blob".
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