Trauma (1977)
Titre original: Violacion fatal
Genre: Giallo
Année: 1977
Pays d'origine: Espagne
Réalisateur: Leon Klimovsky
Casting:
Agata Lys, Henry Gregor, Sandra Alberti, Antonio Mayans, Ricardo Merino, Irene Foster, Isabel Pisano...
 

Daniel (Henry Gregor), écrivain spécialisé dans le thriller, recherche un endroit relaxant pour s'atteler à son nouveau bouquin. Sa source d'inspiration, il pense pouvoir la puiser dans une pension de campagne tenue par la somptueuse Veronica (Agata Lys). La jeune femme n'est pas la seule habitante des lieux. Son mari, infirme et gravement malade, ne quitte jamais sa chambre au dernier étage de la demeure. Pendant son séjour prolongé dans ce havre de paix (en apparence), Daniel, pourtant fiancé à une créature de rêve, se rapproche de Veronica, qui semble infiniment troublée par le romancier. Leur idylle est interrompu un soir où un couple de vacanciers débarque dans l'établissement et exige le gîte et le couvert auprès de Veronica, qui ne semble pas apprécier leur présence. Au cours de la nuit, après avoir fait l'amour, les deux tourtereaux fraîchement arrivés seront brutalement assassinés au rasoir par une ombre dissimulée sous un long manteau noir et des gants en cuir.

 

 

Les ficelles de ce giallo espagnol du vétéran Léon Klimovsky sont grosses. Très grosses. En fait, il ne faut pas compter plus de cinq minutes en amorce du film avant de constater que l'influence majeure ici est l'illustre "Psychose" du double-mentonné Alfred. La puce saute instantanément à l'oreille lors de la première scène de "dialogue" entre Veronica et son mari. En fait un monologue où l'homme, installé dans un fauteuil massif, se fait aussi silencieux qu'une tombe. La caméra, placée derrière le dossier du fauteuil, empêche de voir ne serait-ce qu'une infime partie de l'anatomie de son occupant. Face à lui, Veronica, qui s'exprime pour deux, exécutant de basses besognes que son époux semble lui infliger mentalement, comme par exemple un strip-tease humiliant. La schizophrénie se renifle vite et sans grande peine. On soupçonne, à raison, Veronica d'endosser la personnalité de son mari dont on ne sait s'il est encore en vie comme elle le prétend. Pour cela, il sera nécessaire de patienter jusqu'au dénouement.
Si le scénario co-écrit par Juan José Porto et le spécialiste du genre Carlos Puerto peut paraitre prévisible dans un premier temps, il me parait important de signaler que nous n'avons pas affaire ici à une stupide copie conforme du chef-d'oeuvre d'Hitchcock. La grande originalité du script se situe au niveau de la relation entre Veronica et cet écrivain pour qui elle éprouve une grande fascination, et même un sentiment de possessivité inquiétant (au passage, toute ressemblance anticipative avec un film de Rob Reiner bien connu tiré du best-seller d'un romancier multi-millionnaire myope serait purement fortuite, comme quoi...). Ce qui explique pourquoi elle ne supporte pas que d'autres personnes s'immiscent dans leur relation. Deux couples de pensionnaires les rejoignent au cours du récit. Les jeunes vacanciers donc ainsi que, plus tard, une grande gueule flanquée d'une pute vulgarissime, le feu au cul et pulpeuse comme il se doit. Ils représentent tous aux yeux de Veronica des obstacles à l'amour qu'elle porte à Daniel, et même des menaces, en particulier la nympho jamais rassasiée. Ils périront tous sous la main d'un tueur ganté énigmatique. Etrange, isn't it ? Et puis, il y aussi ce gamin traînant ses guêtres autour de la bâtisse, qui se lie d'amitié avec Daniel.

 

 

La situation se dégradera davantage lorsque la compagne de Daniel décide de le rejoindre sur place, la jalousie de Veronica atteignant alors un point de non-retour. Linéaire (et pourtant doté d'une ultime pirouette finalement pas si attendue que ça au tournant que je me garderais bien de révéler) mais jamais ennuyeux, ce film de Léon Klimovsky d'une grande rareté, n'ayant jamais foulé le sol français et toujours inédit en dvd dans le reste du monde devrait sans trop de difficultés combler les fanas de giallo et plus généralement de cinéma horrifique ibérique. D'autant plus que l'ensemble est agrémenté de meurtres d'une grande sauvagerie où le rasoir se taille la part belle, parcourt les corps nus avant de pénétrer douloureusement les chairs et d'un érotisme purement injustifié mais indispensable, à l'image de la charmante Irene Foster exécutant des étirements musculaires les loches à l'air avant de se pieuter. En fait, s'il fallait émettre un reproche, le dénommé Henry Gregor serait en ligne de mire. Pourvu d'une bouille ingrate façon huissier priseur, le bonhomme, alias Heinrich Starhemberg, par ailleurs fils de Prince autrichien et producteur, y compris de ce film, fait un peu tâche au sein du casting il faut bien l'admettre. On se demande bien ce que la ravissante Agata Lys, alias les plus beaux yeux du cinéma espagnol (hormis Rossy de Palma je veux dire) peut lui trouver à ce triste type. Et si...? Non, oubliez...

 

 

Throma
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