Sexy Killer, The
Titre original: Du Hou Mi Chi
Genre: Polar
Année: 1976
Pays d'origine: Hong Kong
Réalisateur: Sun Chung
Casting:
Szu Wei (alias Antonio Ho), Yueh Hua, Chen Ping...
Aka: The Drug Connection
 

Une jeune femme décide de venger sa soeur victime d'une overdose et d'un viol en éliminant tout les membres d'un réseau de drogue. Tout cela sans prévenir ni son meilleur ami, agent des stupéfiant, ni son amant, un politicien anti-drogue.

 

 

Pour la plupart des gens la Shaw Brother est synonyme d'épéistes se battant vaillamment dans de magnifiques décors. Mais ces productions ne représentent en fait qu'une partie des milliers de films du catalogue du studio. En effet la firme chinoise a aussi produit un nombre incroyable de film d'exploitation, polar, comédie, nudie, WIP, gore et même science fiction... tout y est passé. N'oublions pas que certains réalisateurs maison comme Kwei Chi Hung ("The Killer Snake", "Virgins of the Seven Seas", "The Bamboo House Of Dolls alias Camps d'Amour pour Chiens Jaunes",..) sont considérés comme les précurseurs de la fameuse catégorie III. La plupart de ces productions étaient inspirées par des succès étrangers adaptés au marché local, les sources d'inspiration étaient multiples et pouvaient même venir d'autres films d'exploitation, comme c'est ici le cas. En effet sous le titre "The Sexy Killer" se cache une version chinoise du fameux "Coffy" interprété par Pam Grier. Comme sa consoeur américaine, Chen Ping ( une habituée du cinéma d'exploitation chinois comme le confirme sa filmographie: "The Kiss of death", "Oil Maniac", "Sexy Playgirls"… ) décide de venger sa soeur transformée en légume suite aux dégâts irréversibles d'une overdose. Le final verra la jeune femme, en véritable fille illégitime de Charles Bronson, régler ses comptes au fusil à pompe.

Le film ne fait pas dans l'ellipse et la dentelle, la violence est plus qu'explicite (quoique très cartoon) et la description des affreux trafiquants fait appel aux pires stéréotypes du genre. En effet ces derniers sont tous des obsédés sexuels qui se payent des "gueules" pas possibles. Mention spéciale au chef du gang, un amateur de SM qui fouette en chaussettes et caleçon des jeunes filles attachées et peu consentantes. Évidemment la police est impuissante voir corrompue, le seul allié sur le quel peu compter notre héroïne est un ami d'enfance membre de la brigade des stupéfiants, mais lorsque ce dernier se montre trop gênant pour les trafiquants il finit tabassé et à l'hôpital (rassurez vous, on guérit très vite dans les films chinois). Dans sa quête vengeresse la jeune femme utilise autant ses charmes (le petit short blanc et les bottes compensées) qu'un petit gadget bien utile, un bracelet poignard (plus facile pour poignarder en pleine étreinte amoureuse). Ainsi elle récolte quelques informations sur l'oreiller pour se rapprocher des véritables instigateurs et élimine petit à petit les obstacles et les intermédiaires. Mais la pauvre va vite découvrir l'envers du décor, ainsi son amant va se révéler un queutard fini qui en plus n'est pas étranger au trafic de drogue donc au malheur de sa soeur. Il n'hésitera pas à la laisser à son triste sort aux mains des trafiquants... son châtiment sera exemplaire, défenestré à coups de calibre 12.

 



A part son tour de poitrine, la jolie Chen Ping n'a rien à envier à son homologue afro-américaine, en tout cas pas au point de vue efficacité. Ayant poignardé dans le dos l'un de ces violeurs avec une seringue remplie de drogue pour échapper ainsi à un sort pire que la mort (droguée puis violée), elle pénètre en voiture jusque dans le salon du malfrat en explosant au passage la baie vitrée et le jardin. Chance inouïe, elle atterrit pas loin d'un râtelier remplis d'armes, elle s'empare d'un calibre 12 et commence méthodiquement la dératisation en éliminant tous les hommes de mains présents. Le chef sera lui aussi exécuté et finira explosé comme son waterbed. Si le film n'est pas avare en violence, il fait aussi preuve d'un érotisme particulièrement démonstratif et osé, voir le viol de la soeur ou certains affrontements ou l'héroïne n'hésite pas à se battre topless, le film allant même très loin pour une production non érotique et asiatique de surcroit. Le tout est filmé dans un technicolor flamboyant (attention les yeux) par Ngai Kai Lam, futur réalisateur déjanté de la catégorie III, notamment du cultisme "The Seventh Cursed", avec en fond une musique funky version chinoise du plus bel effet.
Même si le scénario est une copie carbone du film de Jack Hill, cette petite production se suit sans ennui, avec un enthousiasme certain et pas mal de jubilation lors du final tant attendu. De plus le résultat est intéressant à plus d'un titre car il montre enfin des femmes d'action dans le cinéma asiatique (à noter que dans le genre la Shaw fut un véritable précurseur en produisant des titres comme "Lady Professiona"l, "My Young Auntie", "Angel with Iron Fists,") et préfigurait la mode des "girls with guns" (ou GWG ) qui déferla sur Hongkong dans les années 80. A découvrir, si ce n'est déjà fait !

 

 

The Omega Man
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